Chapitre 1 : La transformation (pov harry)

1.1K 45 0
                                    

Il fait froid. C'est Noël aujourd'hui, comme tous les ans ma famille ne me laisse pas être avec eux. Un monstre n'a pas le droit à des cadeaux ni de se nourrir correctement. Je suis donc dehors, dans le jardin avec une veste fine sur mes frêles épaules. Mon dos me lance, oncle Vernon y a mit tout son cœur aujourd'hui. C'est de ma faute, je n'ai pas été assez rapide pour faire le repas, je l'ai su au moment où il est rentré du travail. Il avait le regard noir. J'ai rien pu faire pour esquiver le premier coup. D'habitude je suis rapide pour un enfant de 6 ans mais là pas assez. La claque m'a sonné et mon oncle en a profité pour m'emmener dans sa salle de jeu. Un jeu pour lui pas pour moi. Il a transformé la cave en salle de torture, elle est insonorisée donc personne n'entend mes cris. J'ai arrêté de crier maintenant, ça ne sert à rien et je pense que mon silence énerve mon oncle. Il finit par se lasser plus vite. Il y a eu onze coups de fouet aujourd'hui. Je sens encore mon dos pulser à travers mon tee-shirt. Le sang ne coule plus, séché ou gelé vu la température.

J'ai mal et j'ai froid. Je voudrais être autre part mais surtout j'aimerais avoir chaud, être un chien ou un loup avec de la fourrure partout. Un loup serait mieux. Ils vivent en groupe, on a vu ça à l'école, ils vivent en meute, c'est une grande famille. J'aimerais avoir une grande famille ou même une petite mais une qui m'aime au moins.

Pour essayer de garder le peu de chaleur, je me roule en boule au pied de l'arbre pensant de plus en plus au loup, à visualiser leur fourrure bien chaude, leurs pattes puissantes, leurs mâchoires pleines de dents. Ils sont juste beaux. Tiens il fait plus chaud. Je relève la tête et me redresse, je regarde par terre et au lieu de découvrir mes jambes frêles il y a quatre pattes noires. Je ne comprends pas. Je me dirige vers la vitre de la véranda pour me regarder dedans. Je découvre un petit louveteau tout noir les oreilles en l'air, je bouge la tête et sourit à mon reflet.
Je n'ai plus froid et mon dos me fait un peu moins mal. Soudain une idée me vient, je peux partir. Fuir cette vie faite de souffrance et de douleur. Je regarde derrière moi, le fond du jardin, une clôture en bois et au loin la forêt. La liberté. Sans plus réfléchir je pars, je cours, mes pattes me portent et m'emmènent loin .
Je sens mon dos se rouvrir, mes plaies encore à vif mais je ne peux pas abandonner, pas maintenant, la liberté est si proche. Je cours dans le champ, je suis plus qu'à quelques mètres de la forêt. Enfin j'y suis, je m'écroule deux cents mètres plus loin contre un tronc. Un gémissement de douleur franchit mes lèvres et lentement mes yeux se ferment. La dernière chose que je vois, c'est la lune, elle est pleine ce soir...

La meute de GreybackOù les histoires vivent. Découvrez maintenant