Jin Ling frétillait. À la moitié de sa peine il avait : envoyé une missive à SiZhui, eut une réponse positive et reçut quatre coups de Zidian sur le dos. Et là, le dimanche, IL arrivait. SON SiZhui arrivait. Et il était heureux. Très heureux. Aujourd'hui et le lendemain ses disciples auraient des congés. Certains étaient rentrés chez eux. Et on frappa à sa porte :
— Entrez. » Fit-il, sa voix perçant l'anxiété.
Un serviteur d'une robe violet terne entra, ses cheveux courts retenus en catogan.
— Lan SiZhui est arrivé. »
Jin Ling acquiesça :
— Merci A-Xiao. »
A-Xiao sortit et le jeune homme sourit, rougit, puis observa sa chambre : elle était rangée, le vase qui avait été cassé avait été remplacé. Un autre, blanc, aux délicats traits de nacre, était ledit vase. Son lit était fait, ses livres étaient sagement posés dans les étagères et sa table était vide hors une jarre d'eau et un verre et un nécessaire à écrire. Finalement, après un dernier coup d'œil vers les murs de papier peint fins et crèmes puis empoigna son épée et s'en fut.
— SiZhui ! » S'exclama le jeune homme. « ZeWuJun. »
Lan Yuan s'inclina ainsi que Jin Ling.
— Jin-gongzi. » Fit-il, plus posément que son compère. Il se tourna vers Jiang Cheng : « Jiang-zhongzu. »
— A-Xiao, prépare la chambre de nos invités. » Ordonna Jiang Cheng.
— Bien. »
Le serviteur s'inclina et s'en fut. Jiang Cheng posa une main sur l'épaule de son neveu :
— A-Ling, fais visiter à ton ami les lacs. »
Ce n'était pas une proposition alors Jin Ling hocha la tête et se détacha de la poigne de son oncle avant de prendre la main de SiZhui.
— Hm ? » Fit Lan XiChen, arquant un sourcil.
Flamboyant, Jin Ling remarqua son geste et lâcha la main de SiZhui. Il se sentit soudain bien seul... Mais il n'eut pas le temps de penser qu'une voix claire l'interrompait :
— Nous allons y aller, vous avez beaucoup à faire. » Déclara SiZhui.
Il s'inclina une nouvelle fois, suivit par Jin Ling et ils partirent.
Les deux jeunes gens avaient pu se cacher sous l'ombre d'un érable. Souriants, il n'était pas question de parole, ils savaient déjà ce que l'autre allait dire. Soudain, la mine de SiZhui parut plus sérieuse alors qu'il passait sa main dans ses cheveux. Son bandeau n'était pas là. Le jeune Lan appuya un regard sur Jin Ling, qui lui, prenait peu à peu des couleurs pimentées. Le Jin fouilla dans ses amples manches et ressortit un long ruban fait de cirrus. Le bleu allait le prendre mais s'interrompit dans son geste alors qu'un bandeau se déposait délicatement sur son front et se nouait à sa coiffure. Et soudain, finit la douceur, finit tout ça : SiZhui avait repoussé Jin Ling loin de lui, ce dernier se remit à sa place avant de se faire éjecter avec force, les Lan avaient toujours eut cette force insoupçonnée. Devant son air ahuri il répéta :
— Dégage ! »
Ce simple mot acheva le jeune homme au bindi.
— Je suis déso... »
Ivre de rage, SiZhui ne l'écouta pas et le repoussa de son épée, loin, avant d'ajuster son bandeau et s'enfuir. Jin Ling ne comprenait pas. Et étrangement, il sembla que cela soit de famille... Après tout, n'était-ce pas son oncle lui-même qui avait fait la même erreur ? Mais ça, Jin Ling ne le savait pas. Pâle comme un mort, il décida de violer sa punition et monta sur son épée avant de partir ; aucun disciple ne devait le voir ainsi et il serait mieux loin.
— SiZhui ? Où est Jin Ling ? Vous n'étiez pas ensemble ? » Demanda Lan XiChen, inquiet en voyant son disciple dans un état peu désirable.
Il y eut un temps d'attente avant d'entendre un grognement.
— M-mon bandeau... Je... Je vais le tuer ! » Sa voix, déformée par la rage, rappela quelque chose à XiChen qui poussa un soupir.
Toutefois, gardant ses pensées pour lui, il posa une main rassurante sur le jeune homme qu'il voyait encore enfant, en train de jours avec des papillons ou la robe de son frère. Il avait toujours su la vérité à propos de Lan Yuan, autant de ses origines que de sa provenance.
— Calme-toi SiZhui... Ça ne sert à rien de s'énerver. » Oui, il avait définitivement eu une discussion semblable par le passé, mais avec qui ? « Il ne pensait pas à mal, tu sais ? Il voulait juste te faire du bien. »
Jiang Cheng toussota. Mais aucun des deux ne lui prêta attention. C'est sûr que Lan Yuan était presque effondré sur Lan XiChen mais semblant tellement distant. C'était étrange. Il semblait garder une certaine pudeur alors que tout son monde s'écroulait. Le bandeau était chez les Lan un objet très personnel. Hors celui à qui il avait été assigné et son compagnon, personne ne devait toucher le bandeau d'un Lan. C'était un outrage pour ce clan. Finalement, Jiang Cheng attendit, tapotant la table, impatient. Il était auparavant assis avec Lan XiChen, à parler d'affaires importantes. Mais il avait été interrompu. Alors il se resservit de thé, frustré. Soudain, une tasse se brisa sur le sol. SiZhui venait de briser une tasse. Il s'agenouilla pour tout réparer, ses mains sanguinolentes après cela. Ses mains tremblaient.
— Je... Zhongzu...Je suis désolé, excusez-moi Jiang-zhongzu... » Fit le jeune homme avant de se lever, brièvement s'incliner et partir.
Dehors, il s'assit au bord de l'eau, à sous l'ombre d'un érable, en tailleur. Les mains en prière, le jeune homme entra en méditation alors que le soleil se couchait. Au loin, deux hommes semblaient pensifs. L'un pour son neveu, l'autre, son disciple. Qu'as-tu fait A-Ling ? Songea le chef avant de demander :
— ZeWuJun, tu sais ce qu'il a ? »
Tous deux regardaient par la fenêtre le jeune homme.
— Et bien... Tu connais l'utilité de notre bandeau ? » Devant la mine déconfite du Jiang, il continua : « Il est personnel. Chaque Lan en est pourvu et le seul moment où quelqu'un d'autre le touche est lorsque le Lan trouve son compagnon. Tu comprendras bien que malgré que Jin Ling soit son petit-ami, cela reste une amourette adolescente. »
Et même si cela ne fut pas dit, chacun l'entendit : J'espère... Car Lan XiChen ne supporterait pas de voir Jin Ling affilié à sa famille ; déjà que le cas de Wei WuXian était préoccupant... Lan QiRen aurait déjà renié Lan WangJi s'il n'était pas aussi important : HanguangJun restait une des deux Jades ! Toutefois, le zhongzu semblait
— Je lui dirais de s'excuser. » Affirma Jiang Cheng.
— Non, ce n'est pas grave... » Fit ZeWuJun en secouant doucement la tête, une expression presque triste présente sur son visage.
Ils revinrent s'assoir alors que Jiang Cheng servait un peu de thé, leurs tasses étant vides car l'une était neuve et l'autre bu ; un serviteur était venu laver.
Soudain une déflagration retentit dans l'air.
VOUS LISEZ
Sous l'ombre d'un érable | MDZS
FantasyAprès que Wei WuXian ait élu domicile au Repaire des Nuages et que Jin Ling ait donné son rôle de Zongzhu à Jiang Cheng pour un certain, le calme est revenu. À ce jour, Jin Ling décide d'inviter Lan SiZhui au Port aux Lotus où il vit et par la même...