Marquée : Biographie d'un quart de déesse nommée Jackson (Tome 1)

Chapitre 1 : Fille de... !

Shell Jackson. Ouais, comme Percy Jackson.

Je suis sa fille, voilà. C'est dit. Et ma mère... vous avez deviné son identité, pas vrai ? Oui, oui, Annabeth Jackson, née Chase, est bel et bien ma mère. Enfin... le nom de Jackson, elle ne l'utilisait que dans la vie courante, c'est tout. Histoire de protéger sa vie privée, et aussi, comme je le soupçonne, par esprit d'indépendance, elle continuait de se faire appeler Annabeth Chase au travail, même si tout le monde savait qu'elle est mariée. Papa s'en fichait pas mal, du patronyme qu'elle utilisait, pas macho pour un sou, lui. Ce qui avait de l'importance, à ses yeux, c'est que sa femme soit heureuse, c'est tout. Ils ont trouvé leur équilibre comme ça. Pour ma part, je suis plutôt fière d'avoir eu des parents comme eux. Ça en étonnait pas mal que ce soit ma mère qui s'occupe des questions financières, et que papa soit à la maison, mais moi, je trouvais ça plutôt classe, en fait. Et puis, je savais bien que papa n'était pas du genre à se laisser enfermer dans un bureau toute la journée. Si vous vouliez l'amener à crever à petit feu, je vous jure, le moyen était tout trouvé ! Il bossait comme biologiste marin, mais il n'avait pas d'horaires fixes, en fait...

Attendez, attendez, je crois qu'il faut que je vous explique un peu ce qu'était ma life, là.

Parce que les Enfers, c'est bien beau, mais il faut que je contextualise la chose.

Bon. Alors pour résumer, au moment où cette histoire débute, mes parents et moi vivions dans un agréable loft des environs de San Franscisco, même si ma grand-mère et son second mari habitaient New York. J'avais seize ans, l'âge de mon père lors de la Guerre des Titans. J'aimais à penser qu'il se revoyait adolescent à travers moi. Tout le monde me disais que j'étais le portrait craché de maman, mais non. Je me sentais bien davantage proche de papa. Personne ne semblait piger que j'adorais me foutre de tout et rien, que je faisais des blagues merdiques qui avaient le don de n'amuser personne, et que mon trip, c'était de sauter des falaises.

Oui oui, vous avez bien lu sauter des falaises.

Mais je ne le faisais pas par désespoir amoureux, comme cette gourdasse de Bella dans Twilight histoire de revoir son bellâtre vampirique, non.

Je le faisais parce que c'est trop la mort.

Enfin... je le faisais.

Depuis, ça a bien changé. Des années ont passé.

Mais autant vous relater le pourquoi du comment.

Mon cœur se serra à cette pensée. Je ne pouvais pas laisser cela se produire.

Pas maintenant.

J'étais vivante

Et je devais le rester.

- Shell ? T'es là, chérie ?

Tiens, le marin breton - euh, new-yorkais, pardon ! - était rentré. Bieeen.

- Ici, papa !

Alors que je m'apprêtais à aller le rejoindre, je jetai machinalement un coup d'œil au miroir circulaire de ma chambre en passant.

Comme d'hab' mes cheveux blonds étaient tirés en arrière dans un chignon lâche, je portais un tee-shirt blanc à manches courtes, ainsi qu'un jean délavé. Seule coquetterie : mes yeux pers ornés d'un léger trait de khôl charbon. Ces yeux qui trahissaient mon origine, mon métissage : d'ordinaire assez semblables à ceux de ma mère, le contour des miens était nuancé de vert clair, presque translucide. Mais, en dehors de cela, on ne pouvait pas deviner que j'étais la fille de mon père, lui-même fils de Poséidon. Ma mère, comme vous devez le savoir, est une fille d'Athéna.