Chapitre 4 : Tel père, telle fille...

137 9 1
                                    

Je me demandais ce qui allait arriver aujourd'hui. Ben, j'eus la réponse rapidement. Une réponse bien claire.

Se faire chier en cours de maths.

Pas parce que tu ramais, mais au contraire parce que t'avais tout pigé, et que les autres, prof compris, étaient incroyablement leeeents.

Pfft. Super.

Aussi, dès que la sonnerie eût retenti, je me jetai quasiment hors de la classe, non sans avoir auparavant pris la peine de laisser ma feuille d'équations dûment complétée sur le bureau professoral. Mr Davidson (j'avais toujours tendance à le surnommer intérieurement Harley, merci papa !) un homme calme et doux que je respectais, me retint malheureusement par le bras.

- Shell Sophia Jackson, c'est bien ça ? me demanda t-il pour la cent millième fois depuis le début de l'année scolaire.

C'était son problème, à ce mec : il avait une mémoire en gruyère dès qu'il s'agissait du nom des élèves. Non content de cela, il te débitait ton nom en entier : prénom, deuxième prénom, et nom de famille. Je retins un soupir. No comment, j'étais blindée niveau nom-portrait ! Non seulement je m'appelais coquillage, mais je m'appelais aussi sagesse !

Y avait pas à dire, mes parents, au retour de la maternité, avaient tenu à emmerder les leurs ! Et ma mère avait tenu à emmerder mon père en nommant son fils Luke ! Je t'aime moi non plus, bonjour !

Luke...

OK. Ça allait exploser. Pas de doute.

Mais pas tout de suite, D'ici quelques minutes, sans doute. Portant, l'appel était déjà puissant.

Au prix d'un effort surhumain, je parvins à me concentrer sur mon vis-à-vis, dont le regard me scrutait.

- Oui, monsieur ? murmurai-je, en vraie timide, ce que je n'étais absolument pas, d'ordinaire.

- Vous avez tout réussi. Les exercices, je veux dire.

- Ah...

Il me tenait vraiment fermement, maintenant. Et s'il était un monstre ? pensai-je subitement. Franchement, ce ne serait pas la première fois qu'un Jackson se ferait attaquer par son prof de maths...

Mes yeux enregistraient tout, soudain.

Distance entre moi et la porte : deux mètres cinquante-trois. Hauteur de la pièce : deux mètres huit.

Adversaire : il m'avait déjà sous sa prise.

Probabilité de fuir : quasi-nulle.

Armes à ma disposition : un poignard de bronze céleste, dissimulé sous mon jean, au niveau du mollet droit. Probabilité de pouvoir l'atteindre : cinquante à soixante pour cent.

Pas terrible.

Niveau au maniement des armes de demi-dieux : piètre.

Merde ! Je n'étais sans doute pas en mesure de le tuer direct sans me faire embrocher au passage.

Niveau en arts martiaux : passable à bon.

Mieux !

Je pouvais m'en tirer par ce biais. Vu l'angle, je pouvais lui asséner... Hum... ah oui !

Un coup de pied en plein plexus, suivi d'une clef anglaise, le ficher par terre, et profiter de sa surprise pour me barrer en courant.

L'assommer, si je pouvais. Il valait mieux. Maman me disait toujours qu'il valait mieux mettre un adversaire dont tu ne connaissais pas la force hors de combat d'office.

Marquée : Biographie d'un quart de déesse nommée Jackson (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant