Chapitre 3

15 2 0
                                    

Sous l'emprise de la peur, je me protège inutilement à l'aide de mes mains. L'arme, inhabituelle à mes yeux, est enclenchée sans que mes supplications ne changent quoi que ce soit. Une boule de feu est alors lancée à toute allure sur ma personne. Mystérieusement celle-ci est stoppée par mes mains frêles et fragiles. À ma grande surprise je peux m'emparer de la boule de feu à mains nues sans rien ressentir. Ni douleur, ni brûlure. Ma peur de mourir se dissipa vite pour laisser place à l'inquiétude et à la panique.

- Que m'avez-vous fait ? dis-je tout en paniquant.

- Je n'ai rien fait, répond-il, notre supposition s'avère être la bonne.

Il traverse la pièce pour ouvrir la porte et donner des ordres à quelques soldats se trouvant derrière celle-ci.

- Emportez-la ! crie-t-il à ses hommes.

- Quoi ? m'écris-je. Non !

Des hommes arrivent et me passent immédiatement des menottes, ils m'emmènent malgré mes objections. Je crie, frappe, me débats, mais rien n'y fait, on m'emmène tout de même dans une cellule et me laisse avec mes pensées déchaînées.

Ma cellule, une cellule de fortune, était vide à mon arrivée. Elle est vide, froide et ennuyeuse. C'est avec peine que je réussis à me calmer. Les événements de ces dernières heures se bousculent dans ma tête. Trop d'informations m'ont prises au dépourvu. Comme je le fais à chaque fois que les évènements me dépassent, je me mets à faire les cent pas. Pendant une bonne heure, je réfléchis à la façon de sortir d'ici mais malheureusement pour moi j'en ai aucune idée. Le déverrouillage de ma cellule me tira hors de ma réflexion.

Un homme m'annonce qu'un certain Baron Strucker souhaite me voir. Il me fait signe de sortir et de le suivre. Je fais ce qu'il me demande sans broncher, peut-être trouverai-je le moyen de m'échapper sur le chemin. En suivant le jeune garde, je découvre que l'endroit où je me trouve ressemble plus à un site clandestin qu'à un lieu officiel d'une véritable organisation. Une revue de presse que j'ai lue il y a maintenant quelques semaines me revient subitement à l'esprit : HYDRA, la tragiquement connue, l'organisation nazie, a infiltré le SHIELD. Avec ma malchance légendaire, je me suis fait bêtement capturer par les pires humains vivants sur cette planète. Il est impératif que je m'échappe.

Mon geôlier me fait enfin parvenir au lieu de rendez-vous, celui-ci est assez atypique : le toit du bâtiment. Arrivée sur ce toit je m'avance avec prudence vers un homme qui me tourne le dos.

- Voilà notre noble invitée, déclare l'homme en se retournant pour me faire face. Faites disparaître cet air inquiet de votre doux visage mon enfant.

- Sans vouloir vous manquer de respect, je ne suis pas une enfant et pour votre information, il y a de quoi s'inquiéter lorsque des inconnus vous enlèvent, vous menotte et vous enferme sans aucune putain d'explication.

Je m'exprime avec colère, cette même colère que j'avais réprimée toute la journée.

- Bien sûr, cela est compréhensible, dit-il en faisant signe à l'homme qui m'accompagnait.

Celui-ci exécute tout de suite l'ordre et détache mes menottes ce qui me permet d'enfin m'étirer car croyez-moi, rester dans la même position pendant des heures, créée quelques gènes non négligeables. Suite à ce que je qualifierai de ma ''délivrance'', je souhaite tout de même savoir la raison de ma présence dans ce taudis.

- Vous devez sûrement vous demander pourquoi vous êtes ici. Vous êtes une personne hors du commun. Même si vous n'en aviez pas conscience il y a encore quelques heures, je peux vous assurer que vous avez un rôle important à jouer.

Il commence légèrement à me casser les pieds. Pourquoi ne peut-il pas dire clairement ce qu'il veut, il est obligé de me laisser poiroter dans l'incompréhension ?

- Bon, est-ce que vous pouvez me dire ce que je fous ici ? Que voulez-vous de moi ? Parce que ce petit jeu auquel vous jouez est loin d'être marrant alors arrêtez de tourner autour du pot et dites ce que vous attendez de moi ! dis-je sur un ton à l'opposé du calme.

- Très bien, se résigne-t-il. Je vais vous le dire. Comme vous avez pu sûrement le remarquer nous nous trouvons en ce moment même dans le quartier général d'HYDRA. Bien sûr, comme vous pouvez l'imaginer, nous ne pouvons pas être visibles aux yeux de tous.

Non, sans déconner, c'est sûr qu'ils sont assez bien cachés en plein milieu d'un trou paumé, dans une foutu forêt ? Ils sont sûrs que c'est bien dissimulé ? J'ai toujours été sarcastique mais pour une fois je vais fermer ma gueule. Avec des tarés comme eux, il faut peser ses mots. J'écoute malgré tout avec attention.

- Depuis quelques années nous travaillons sur certains projets, et l'un d'entre eux vous concerne. Certaines sources nous ont révélé la potentielle présence d'un être divin sur Terre, un être seul et sans défense. En l'occurrence vous.

- Ok, mais....

- Ne m'interrompez pas, jappe-t-il. Cela fait maintenant quelque temps que nous en sommes venus à vous découvrir. Nous avons déterminé à quel point vous pourriez nous être utile. Nous avons mis au point deux armes qui sont maintenant à notre service et nous aimerions que vous soyez la troisième.

- Attendez ! Vous voulez dire que des gens sont prêts à vous aider ? Aidez HYDRA n'est pas dans mes projets d'avenir, dis-je ironiquement.

Des pas se font entendre derrière moi. Je tourne la tête et aperçois deux jeunes gens. L'homme se met en avant, comme s'il cherchait à protéger la jeune femme. Lui est de taille moyenne aux cheveux argentés, et elle a des cheveux d'un roux éclatant, mais ils semblent inoffensifs à mes yeux.

- Tu n'as pas le choix, m'annonce le mec argenté.

- Tu sors d'où toi ? Et de toute façon t'es qui pour me dire ça ? le questionnais-je avec colère.

- Julia, je vous présente Pietro et Wanda Maximoff, déclare le Baron. Ils se sont portés volontaires pour nos expériences, ils sont dorénavant dotés de pouvoir surnaturels.

- Attendez ! Si je résume bien, vous voulez que je m'associe à vos ''armes", comme vous les avez appelés, pour servir à des fins malveillantes pour lesquelles je n'aurai rien à en retirer. C'est bien ça ?

Il acquiesce. Je n'ai aucune envie d'accepter, je pense sérieusement à me tirer d'ici le plus vite possible.

- Elle n'acceptera pas et cherchera à s'enfuir à la première occasion, déclare timidement la jeune femme.

Je la regarde interloquer. Comment sait-elle ?

- Est-ce vrai Julia ? Vous voulez nous quitter ? me demande-t-il d'un ton triste digne d'un mauvais acteur de cinéma.

Des soldats armés arrivent de nulle part et m'encerclent immédiatement. Les deux ''armes'' du baron sont comme engouffrées dans cet amas de soldats et disparaissent ni une ni deux. La panique s'empare de moi, comment vais-je faire pour m'échapper ?

- Vous n'avez pas le choix Julia, soit vous acceptez, soit vous mourez.

- Alors je préfère mourir plutôt que de participer à vos plans machiavéliques, dis-je avec conviction.

Les hommes se rapprochent de moi. Je suis prête à accepter ma triste fin mais dans mon for intérieur je demande à être sauvé. Je m'apprête à me défendre lorsque quelque chose d'inattendu arrive.

Feu et CendresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant