Feu et Cendres

Chapitre 1

Un tas de cendres. Un simple tas de cendres. La seule chose qui reste de mon existence. Comment en suis-je arrivé là ? Ah oui, je m'en souviens !

Tout a commencé lors d'une pluvieuse soirée du mois de mars. J'étais paisiblement installé sur le rebord de ma fenêtre, dévorant pour la centième fois le livre de Jane Foster, une incroyable scientifique ayant eu le privilège de côtoyer le dieu nordique, Thor Odinson. La pluie frappait la vitre avec force comme si elle voulait la briser. L'ampoule de ma lampe de chevet ne faisait que grésiller depuis près de vingt minutes. Cela n'est pas la première fois que ça arrive, cette vieille maison est condamnée à ne jamais rien laisser fonctionner correctement.

Sans prévenir, tout le courant fut coupé. Un noir complet s'installe alors dans la maison. À ma grande surprise, aucun de mes frères et sœurs ne crie ou ne réagit. Bizarre ! Cette maison n'est pas habituée au silence. Auparavant lorsqu'une panne jaillissait il était commun d'entendre l'une de mes sœurs crier ou l'un de mes frères grogner. Mais pour une fois, aucun membre de la famille Anderson n'avait réagi.

Je ne relève pas tout de suite l'étrangeté de ce silence et retourne à ma lecture. Au bout de quelques minutes un frisson parcourt ma colonne vertébrale et me tire hors de ma chambre. Ce froid glacial additionné au silence inhabituel de la maison dicta à mon instinct de vérifier que tout allait bien. Jamais je n'aurais pensé que sortir de ma chambre cette soirée-là serait l'une des décisions les plus lourdes de conséquences de mon existence tout entière.

Nonchalante, je sors de ma chambre et poursuis mon chemin dans le noir complet. Tout naturellement je me dirige vers le cœur de la maison où, en toute logique, je devrais retrouver toute ma famille. Toujours aucun bruit. Étonnamment je sens mon cœur battre fort dans ma poitrine. Au bout de quelques minutes de tâtonnements dans le noir, je suis enfin arrivée à ma destination. Mes doigts glissent sur le mur à la recherche d'un interrupteur. Peut-être qu'avec un peu de chance la lumière reviendra d'elle-même. Connaissant la maison sur le bout des doigts ce ne fut compliqué d'atteindre mon but. L'extrémité de mon index trouva sans complexité l'interrupteur, j'enclenche alors le mécanisme dans l'espoir de balayer les ténèbres.

Mes yeux n'étant plus habitués à la lumière, eurent un choc en voyant toutes les lumières s'allumer. En quelques secondes mes yeux se réhabituent à la lumière mais toute vérité cachée par l'obscurité n'est pas toujours bonne à savoir.

C'est avec stupéfaction que je découvre non seulement que toute ma famille est enchaînée mais également que des hommes fringués comme les mecs de ce film ringard... Comment s'appelle-t-il déjà ? Men ... Men in Black.

Oups désolé, ce n'est pas le sujet, revenons à mon histoire. Des hommes habillés comme les gars du FBI se trouvent dans mon salon et menacent ma famille. Je suis dans une totale incompréhension. Avec inquiétude je demande :

- Que se passe-t-il ? Qui êtes-vous ? Qu'avez-vous fait à ma famille ?

Personne ne me répond. Un homme se met à marcher dans la pièce, observant les alentours, les meubles, les membres de ma famille. Voyant que personne ne me répond je m'avance vers ma mère, mais j'ai à peine le temps de faire un pas que l'homme me stoppe net et me saisit le bras :

- Ne vous inquiétez pas, tout ira bien pour eux si vous acceptez de coopérer, m'annonce-t-il d'un froid à glacer le sang.

Je retire mon bras de son emprise avec force. Comment ose-t-il me toucher et me menacer moi et ma famille ?

- Que me voulez-vous ? lui dis-je violemment.

Ma volonté de savoir la raison de leur présence était très forte. Il n'y a jamais de savoir indépendant des pouvoirs, il vaut mieux que j'ai toutes les cartes en main pour sauver ma famille. Si l'on me dissimule le savoir je n'aurai pas le pouvoir de les sauver. Je ferai tout pour eux, rien n'est plus important qu'eux dans ma vie.

- Je ne peux rien dire, déclare l'homme, mais vous n'avez pas le choix ! Soit vous venez et ils seront sains et saufs ou nous vous tuons tous. Le futur de votre famille est entre vos mains. Choisissez sagement, mademoiselle, mais le temps est désormais compté pour eux.

Il sort alors un revolver de sa poche, le charge et menace mon père. Alors qu'il commence à appuyer sur la détente je prends ma décision. Voyant mes frères et sœurs en larmes et mon père à deux doigts de perdre la vie, je choisis de les sauver. Je n'ai pas d'autres choix que de me sacrifier pour, c'est mon rôle dans cette famille, je dois les protéger au péril de ma vie.

- Stop ! S'il vous plaît, arrêtez, le suppliais-je, je vais coopérer avec vous seulement si vous me promettez de les laisser tranquilles.

- Très bien, dans ce cas, dit-il avec un sourire sadique, nous sommes partis. Détachez-les et emmenez-la ! ordonne-t 'il aux autres individus de noir vêtu.

Ni une ni deux, ils m'emmènent. J'étais sûre d'avoir pris la bonne décision. Chez les Anderson la famille est la chose la plus importante, c'est une valeur que mes parents m'ont apprise il y a de ça bien longtemps. Je ne le savais pas à cet instant mais c'était la dernière fois que je les voyais avant bien longtemps.