Sorry {DAMIAN X ANYA }

5

Anya 

     Quand je me réveillais, le soleil était déjà bas dans le ciel. Il devait être l'heure du passage du bus.

     Je me lève, doucement, pour tenter vainement d'atténuer les crampes et les courbatures qui titillent mes muscles. 

En même temps, quelle idée de s'endormir dans cette position . . . 

Quand je parviens enfin dans le couloir, une voix m'appelle. 

— Anyaaaa ! 

Je me retourne. Une Becky essoufflée me fait face. 

— Il faut . . . te . . . rendes . . . réunion . . . Scholars . . . dix minutes . . . 

Malgré ses paroles saccadées, l'essentiel de la phrase me parvient jusqu'au cerveau. 

     Sans prendre le temps de la remercier, je m'élance à toute vitesse dans les couloirs. À gauche, oups un élève. 

— Désolée ! 

En plus avec ma cape qui me ralenti. 

Tout droit. 

     Au début, quand je l'ai reçue, je l'ai trouvée tellement classe ! Mais dans ce genre de situation, j'aimerais autant la jeter dans la première poubelle venue. 

À gauche. 

     Le pire, c'est sûrement quand le soleil est au zenith et que cette cape conserve toute la chaleur . . . 

On monte. 

Il devraient penser à mettre des ventilateurs dans les capes. Classe et efficace (ça rime en plus ^^)

On monte. 

Ou alors un système d'aération . . . 

À droite. 

Un tissus plus léger ? 

Tout droit, et . . . 

— Enfin arrivée . . . 

J'entre, essoufflée, les cheveux en batailles, et avec le peu de dignité qu'il me reste. 

Je m'assois à côté de quelqu'un que je ne connais pas, dans le rand des onzièmes années. 

Un vieux, longue barbe, sorte de chapeau bizarre sur la tête, monte sur l'estrade. 

— Bonjour à tous. 

Nous le saluons, comme se le doit la tradition dans cette école. 

— Comme vous le savez, Westalis et Ostania sont en conflit. Il se peut que Westalis ait envoyé des espions dans notre magnifique et prestigieuse école ! 

Aïe. 

— Je vous demande donc de faire passer ce questionnaire à chaque élève. Nous vous remercions d'avance. 

     Le vieux descends de l'estrade, nous salue vaguement et sort de la salle. C'est seulement à ce moment-là que la réunion prend fin. 

— Anya ? 

Je me retourne. 

— Oui Damian ? Qu'est-ce qu'il y a ? 

— Ça va mieux ? 

— C'est-à-dire ? 

Il me regarde, un soupçon d'incompréhension dans son regard. 

— Bah, tout à l'heure tu t'es évanouie en classe . . . 

Ah . . . Je me disais bien que mon apparition dans l'Infirmerie n'était pas magique . . . 

— Oui, ne t'inquiètes pas. On distribuera les feuilles demain en cours de japonais ? C'est notre matière principale . . . 

— Ouais. 

Il s'en va. 

Je pouffe. 

Il a dû sûrement mettre sa fierté de côté pour venir me parler. 

Je m'avance vers d'autres élèves et commence à discuter.  

     Plusieurs minutes plus tard, me rendant compte de l'heure et ne voulant surtout pas rater le bon repas qu'allait nous préparer Père, je sors de la pièce. 

Après quelques minutes de marche rapide, je me rends compte que j'ai loupé mon bus. 

Bon bah . . . Autant prendre son temps . . . 

— Forger-san ! 

C'était le garçon qui était assis à côté de moi, qui me rattrapait en courant. 

— Bonjour ? Euhh . . . 

Zut, son nom . . . 

— Connor Hume ! 

— Anya Forger. 

Il enchaîne. 

— Tu en penses quoi toi, du questionnaire ? 

Question piège. 

Anya la détective va régler le problème en un rien de temps !

— Ça part d'une bonne idée mais les espions ne se laisseront pas avoir si facilement. 

Genre moi . . . 

— Je suis d'accord avec toi ! Quand on ne te connait pas tu as l'air très enfantine mais en réalité tu es très mature ! Je suis très content d'être venu te parler ! 

Ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas complimenté de la sorte. 

— M . . . merci 

    Il me raccompagne jusque chez moi, en bon gentleman. Je le remercie comme il se doit. Puis, voyant la fenêtre de mon appartement allumée, je lui dis au revoir et monte à l'étage. 

Ce que je ne savais pas, à cause de la perte de mes pouvoirs, c'est que quelqu'un nous suivait. 

Ce quelqu'un très jaloux.