Chapitre 4: gueule de bois et langue fourchue

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Je me réveillais avec un mal de crâne. Quelqu'un s'était invité dans mon cerveau et tapait dessus sans ménagement. Je me levais quand même, faisant abstraction de ce foutu mal de tête. J'allais mangé un bol de céréales... Puis je me suis habillé, un vieux T-shirt gris qui trainait par terre accompagné d'un jogging surement sale... Mais une gueule de bois était pas la meilleure façon de devenir styliste... J'attrapais mon sac de cour et me dirigeais vers le lycée. Je ne devais pas m'attendre à voir n'importe lequel de mes amis, ils ne seraient pas là, ils allaient sécher au moins une matinée de cours, sinon plus. Et moi, j'allais devoir aller en cours. Cette perspective me rendais clairement fou, pas de joie, non plutôt de dégout, j'en avais marre de jouer le mec sérieux, ça faisait même pas une semaine mais ça m'énervai déjà! En arrivant au lycée je ne pus que pousser un soupir à fendre l'âme. Je me dirigeais vers ma salle de classe, ne prenant même pas le temps d'être en retard...

La prof me voyant entrer à l'heure faillit s'étouffer. Les regards étonnés de mes camarades pesaient sur moi tandis que je m'installais dans le fond, m'asseyant sur une chaise gribouillée. Ma tête s'effondra sur mon sac reprenant ses vielles habitudes... Au bout d'un instant à me morfondre sur la toile rude de mon eastpack, suivi d'un autre où je n'ai pu que regarder les aiguilles avancées lentement, si lentement que j'avais l'impression qu'elles s'ennuyaient autant que moi, je déclarais officiellement que les cours n'étaient décidément pas ma tasse de thé! Je jetais un coup d'oeil par la fenêtre, c'était l'automne, ou bien l'hiver ces deux saison se ressemblent là où j'habite, même froid polaire, même feuilles mortes virevoltant au vent, même fille habillée chaudement qui se crêpait le chignon dans la cour du lycée.

Cette vision me fit sourire, la première réaction positive de la journée. J'attendais impatiemment la sonnerie pour pouvoir aller voir ces deux filles et comprendre la raison de leur dispute, j'adorais ce genre de ragot, en faite j'étais pire qu'une fille en la matière, il faut dire qu'une histoire bien intéressante peut devenir un moyen de pression, et comme j'étais un connard... Et enfin, quelques milliers de "tic tac" plus tard, j'entendis le bruit de ma libération, la prof donnait encore les devoirs, quand je me suis levé de ma chaise avec une flemmardise feinte et me dirigeais vers la porte sous le regard de mes camarades. J'avais l'habitude de ce genre de chose, quoi que je fasse quelqu'un me regarderais, et ce n'était pas pour me déplaire. C'est ce qu'on appelait la "popularité" et même si je trouvais le concept nul, je ne me plaignais pas d'être du côté des gagnants, pour une fois que la vie me souriait.

Je sortit donc de la salle, tout sourire. Et me dirigeais vers la cour, mais les deux duellistes avaient disparues, mon sourire se figea, mon coeur se serra et mon mal de crâne revint comme par magie. S'en était trop, bien trop, beaucoup trop, plus que je ne pouvais en supporter, je décidais de rentrer et d'aller me recoucher. Je sortit du lycée d'un pas déterminé. Et décidais de faire comme tout les autres: m'arrêter juste devant le portail blanc qui clôturait un des endroits que je détestais le plus sur terre, pour sortir de mon sac à peu près tout ce qu'il contenait c'est à dire un briquet et un paquet de cigarette. J'allumais cette dernière. J'inhalais la fumé puis la soufflait, et ce manège monotone se répétait, sans cesse comme un travail à la chaine dans une usine et au fond de moi je savais que ça ne me faisait pas du bien mais comme la sensation était cool je continuais, comme le con que j'étais.


-C'est pas bien de fumer! lança une voix comme si elle lisait dans mes pensées


Je me retournais et vit Ariane la fille de la soirée, elle était mignonne dans un jeans moulant bleu clair, une chemise blanche et un perfecto beige. Ses cheveux bruns était tressés sur le cotés de son beau visage pas maquillé.

ElleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant