Brouillon #5

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Même après si longtemps, la douleur reste. Elle ne part pas... je me rappel encore de tout, tout ce que nous avions construit il y a de cela quelques années. Même cette petite créature qui dort à mes cotés est un souvenir de cette belle époque, la plus joyeuse que j'ai vécu.

J'avais 20 ans, la première fois que j'ai admiré cette merveille. C'était le plus grand trésor que j'ai vu, à la seconde même, j'étais émerveillé. Elle était debout, devant l'université, attendant un homme. Je la regardais, elle m'a vu, elle m'a sourit, mon coeur a raté un battement. C'est aussi simple que cela, une rencontre que plusieurs considèreraient comme banale ou sans particularité. Pour moi, c'était une rencontre qui allait changer ma vie, sa vie, celle de chaque membre de nos deux familles, et même en donner une.

J'avais fui, quand elle m'a sourit, j'ai fui, je ne savais plus quoi faire ni comment agir. Mais, quelques jours plus tard, je l'ai revu, cette fois, j'ai attendu et je me suis approché. Jamais je n'avais eu si peur de faire une erreur, jamais je n'avais été si anxieux, jamais je n'avais eu si peur d'echouer. Je lui ai demandé son nom, dans un sourire elle me repondit un doux mot, le plus joli prenom que j'ai eu l'occasion et la chance d'entendre. Je me suis présenté, son frère est arrivé, elle est partie, me souriant une dernière fois. Ce sourire a suffit à me faire comprendre une chose, elle était destinée à me plaire, à faire tomber les remparts que j'avais placé autour de mon coeur.

Quand elle a eu 20 ans, j'en avais 21, je l'ai demandé en mariage. J'avais failli perdre connaissance à ce moment, j'avais si peur qu'elle me refuse. Elle m'avait dit oui, je l'avais embrassé, je lui avais mis la bague au doigt, nous sommes partis à l'hotel le plus proche.

Quelques jours après, je l'ai présentée à  ma famille, tous l'ont accepté, tous l'ont considéré comme un membre de la famille. J'étais comblé, la femme que je voulais marier le voulait aussi, la famille qui m'a toujours soutenue allait continuer a me soutenir, la famille de ma fiancée m'a acceptée, l'accomplissement, le bonheur, la joie, le sentiment d'avoir reussi l'impossible, tout était là.

Elle avait 21 ans, j'avais 22 ans, elle s'est avancée dans l'église, devant le prêtre nous avons dit oui, nous avons échangé les voeux, nous avons échangé les bagues, nous avons échangé le baiser. Cette fois encore, tout était parfait. Le mariage était fait, nous étions lié à la vie à la mort.

Elle avait 22 ans, j'en avait 23, les cris s'étaient enfin arrêtés, un petit être était né, un autre être était partit. Son seul héritage, son seul cadeau, son salut, son meutrier, son enfant, la petite créature qui était tout à la fois se tenait dans mes bras. Je ne savais si je devais pleurer de joie, de tristesse, de desespoir, de haine, de malheur ou de bonheur. Les larmes coulaient mais je ne faisais pas le moindre bruit. Pendant 3 ans, je vivais un rêve, j'étais au paradis. Il y a de cela quelques heures, la décente aux enfers a commencée. Elle a donnée la vie mais la vie lui a été enlevée. Le petit garçon dans mes bras a causé sa mort, mais le blamer était impossible, je ne pouvais le faire, je pouvais uniquement l'aimer, deverser ma haine envers le monde, ma tristesse et ma colère sur lui serait bien trop cruel.

Il avait 9 mois, j'avais 24 ans, nous étions arrivé en Suisse après un long voyage. Nous nous sommes installé ici, pendant 3 mois. Quand il a eu 15 mois, j'avais 24 ans, Sherlock est arrivé, nous sommes partis.

Exactement 2 ans après qu'elle soit partie, notre fils parlait autant qu'une pie, je le regardais et l'aidais à explorer le monde. Un pas après l'autre il avançait et decouvrait. Il disait être content, il montrait à tous les passants qu'il était heureux, New York lui plaisait, il pouvait jouer avec plein d'enfants et il rencontrait de nouveaux amis chaque jour.

Actuellement, il a 5 ans, j'ai 27 ans, je rentre à Londres, nous sommes sur le bateau à vapeur qui va nous ramener  à ma ville natale. Il n'a jamais vu sa mère, je vais lui presenter, bien qu'il ne pourra pas converser avec elle...

J'aurais aimé la garder dans mes bras et passer toutes les épreuves de la vie avec elle. Je ne pouvais pas la sauver, je ne pouvais pas aller à l'encontre de la vie, j'ai du accepter de laisser la vie quitter son corps même si je ne le voulais pas.

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Un petit os fait pendant le peu de temps que j'ai, j'espère qu'il vous aura plu.

Recueil De BrouillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant