𝑌𝑜𝑢𝑛𝑔

Kang Yeosang

Chaque soir, quand je suis seul, quand personne ne me voit, quand j'ai l'impression que mon monde s'écroule, quand tout part en vrille, je m'enferme dans ma salle de bain, je coule un bain et je trace lentement ces marques. Ces marques qui me permettent de survivre, encore un peu. Ces marques que personne ne verra jamais, parce que je porte toujours des pulls. Et tout le monde s'interroge, mais personne ne cherche. Y a-t-il des gens qui m'aiment ?
Je me demande parfois pourquoi je ne suis pas comme les autres, comme ceux qui ont des amis, qui rient, qui s'amusent et qui vivent pleinement leur vie. Pourquoi je suis toujours le seul à rester chez moi, à attendre que quelqu'un vienne me chercher pour m'emmener à une de leurs soirées dont ils me parlent sans cesse ?
Le problème c'est que...
Peut-être que le problème c'est moi en vérité ? N'est-ce pas ?
Je suis là à attendre, mais pourquoi je ne fais rien ?
Pourquoi je suis sur mon lit, je pleure et personne ne vient me voir ?
Dans ma maison c'est le vacarme.
J'entend un vase qui se brise. Ce vase qui est comme mon coeur.
J'entend des cris, des hurlements, des insultes. Tout ce que je me crie chaque soir.
Et j'entend une gifle. Cette gifle que la vie me met à répétition. Parce que je suis Kang Yeosang le timide et que je ne suis comme personne.
Puis le silence, plus rien.
Comme j'aimerai ne rien entendre, comme j'aimerai disparaître, au lieu de les écouter en pleurant et en m'arrachant les cheveux. Comme j'aimerai mourir.
Mais les autres me prendraient pour un faible, et je dois être fort.
Mais parfois, les cicatrices s'impriment sur mes bras tels des taches d'encre qui auraient coulées.
Parfois, je ne suis pas assez fort, parfois pleurer ne suffit pas.
Ce sang qui remplit peu à peu la baignoire, et ce père qui jette tout ce qui lui passe sous la main, et cette mère qui ne fait que crier, pourquoi mon foyer n'est pas chaleureux et heureux ?
Ces marques sont les seuls choses qui me font me sentir encore un peu vivant. De toute façon je suis en train de crever, le feu à l'intérieur de moi s'est éteint et je n'ai pas pu le ranimer.
Qu'est-ce qui peut me retenir encore dans ce monde ?
Mes amis ? Mes amis ? Ceux à qui je mens, parce que j'ai peur de passer pour un faible ? Ces gens que je ne mérite pas ?

Les marques se tracent et je ne sens plus rien. Je suis vraiment mort. Ma tête se pose sur le rebord. Je me détend, je lâche tout. Je ferme les yeux, ma main glisse. J'abandonne, je n'ai plus la force de continuer.

J'entend mon père qui ouvre la porte avec violence, il appelle ma mère. Ils sont là tous les deux. Ils se prennent dans les bras.
Peut-être que c'était moi le problème ?
Non Yeosang, ce n'est pas peut-être, tu étais le problème. Mais maintenant que tu n'es plus là, tout ira mieux ? N'est-ce pas ?

Au revoir les amis, merci d'avoir été là et d'avoir été les seuls amis que je n'ai jamais eu. Wooyoung, mon précieux ami, j'espère qu'un jour on se reverra. Et les autres je ne vous oublie pas. 

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Je dois avouer avoir un peu pleuré en écrivant ce chapitre 🥺