Choi San

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La maladie.

Il existe énormément de maladie. La narcolepsie, le diabète, l'anémie, mais la maladie qui a décidé de me toucher moi, c'est le cancer. J'ai un cancer du pancréas. Et je ne l'ai dit à personne. Je suis en bonne santé, enfin pas à proprement parlé, juste pour mes amis. 

Chaque jour j'ai cette boule dans le ventre quand je me dis que la mort est proche, qu'elle m'attend, parce qu'il y a très peu de chance que je guérisse de ce cancer qui m'affaiblit de plus en plus. Ce cancer qui m'épuise, qui me fait mal, qui me fait perdre du poids. Ce cancer que les gens ne remarquent pas ou alors qu'ils ne veulent pas remarquer par peur de devoir affronter la vérité que leur ami va devoir partir.   

Tous ces jours où je suis absent parce que je dois passer des examens. Tous ces jours où je reviens plus maigre, plus fatigué que la veille. La maladie me tue à petit feu.

Moi, j'ai peur de partir, j'ai peur de la mort, oui.

J'ai peur de perdre ces amis avec qui je passe de si bons moments. J'ai peur de les laisser comme ça, j'ai peur de les attrister. Je ne veux pas lâcher leur main, m'en aller si rapidement alors que je viens à peine d'apprendre à vivre ma jeunesse. 

Cette maladie qui détruit tout...

Quand j'enlève mes vêtements et que je me regarde, quand je vois ce corps. Ce corps affaiblit, ce corps maigre et jaune. Je me déteste. Pourquoi ai-je eu cette maladie ? Pourquoi moi ? Qu'ai-je fais ? Pourquoi la vie a-t-elle décidé d'être rude avec moi encore une fois ? Faire partir mon grand-père n'a pas suffit ?

Cette peine qui me ronge, je le suis le seul à la voir. C'est épuisant de faire comme si tout allait bien à l'école. D'être toujours celui qui est énergique alors qu'au fond, je suis usé.

C'est tellement fatiguant, quand cela s'arrêtera-t-il ? Tuez-moi ! 

Je n'arrive plus à penser correctement, tous mes souvenirs se mélangent, disparaissent, je suis à bout. 

Le médecin dit qu'il me reste quelques mois encore à vivre, je voudrais profiter mais je suis brisé, las. Cette vie que je ne peux pas vivre comme je l'entends, je la déteste. Je déteste tout ! Ce monde ! Ces médecins qui m'annoncent les résultats, toujours pire à chaque fois ! Mes parents ! 

Je deviens tellement énervé, je n'arrive plus à sourire, plus à rigoler, plus rien n'est comme avant. J'aimerai tellement dire à tout le monde que je suis malade mais j'ai peur de les décevoir, j'ai peur qu'il commence à se détacher de moi pour que la peine soit moins grande.

Il ne me reste maintenant que quelques semaines, quelques jours, quelques heures.

Les amis, merci d'avoir été là et désolé de tout vous avoir caché, comprenez-moi. Je sais que la vie est dure, que chacun de vous a déjà des problèmes alors je ne voulais pas vous créer un poids en plus... De toute façon j'en étais déjà un.

Ce cancer et moi on a fait un bout de chemin ensemble, mais maintenant il faut que cela s'arrête. Tout à une fin et parfois, on peut vouloir tout y faire mais elle ne peut pas être heureuse.

Sur ce lit d'hôpital, en cette nuit du 17 novembre, je vous remercie. Je serais toujours là dans vos cœurs. 


Adieu.



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