20- Elle ou moi

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On rentre chez lui et je m'endors instantanément. J'ai eu ma dose d'émotion, haha. Je dors poings fermés lorsque quelque chose me réveille. J'ouvre les yeux et entends plus distinctement que quelqu'un est entrain de frapper à la porte de l'appart. Je regarde mon portable: 6h du matin. Mais quel est le malade qui vient nous faire ce boucan à une heure pareille, sérieux? Bon, je me lève, traverse la chambre sans déranger Raph, traverse le salon dans le noir, et me prends la putain de table basse dans le tibia. J'attrape les clés sur le comptoir en jurant, allume la lumière et m'arrête devant la porte.

BAMBAMABAMABAMBAMBAMBAMBAMABAMABAMABAMABAM!!

Wow. Mais qu'est-ce qu'il se passe derrière cette porte?

- Euh... qui est là? je demande, pas très sûre de vouloir ouvrir à un inconnu.

- RAPHAEEEL OUVRE-MOI! OUVRE-MOI, JE T'EN SUPPLIE!

La personne hurle et pleure en continuant de frapper la porte. C'est une voix de femme. J'inspire un bon coup et demande:

- Qui est là?

- C'est Mégane, c'est moi chéri, ouvre moi! J'AI FAIS TOUT CE CHEMIN POUR TOI! POUR TOI! OUVRE MOI!

Je n'ai pas peur d'ouvrir, juste une rage sourde qui me noue le ventre, bizarrement mêlée à de la compassion. Cette fille a l'air désespérée. Après une courte hésitation, je finis par lui ouvrir. La jeune femme se tenant dans sur le palier est très mince et blanche de peau. A peine plus petite que moi, les cheveux coupés au carré et les yeux noirs jais, elle me fusille du regard. Elle entre d'une manière assurée, me bousculant intentionnellement.

- Pousse-toi, tu n'as rien à faire ici, sale gamine. Décidément, il n'a plus aussi bon goût qu'avant....

Je la regarde inspecter la pièce du regard et me toiser d'un air méprisant. J'ai extrêmement envie de la frapper. Et dire que je l'ai faite entrer par pitié!!

- ... la France est décidément remplie de fillettes de mauvais genre...

Ok. J'vais la frapper. Au moment où je sens que ma patience a atteint ses limites, Raphael se rajoute à la scène. Il a l'air vraiment mal à l'aise et paumé.

- Mon dieu mais qu'est-ce qu'il se passe ici....

- Il se passe que ton ex frappait comme une malade à porte en te réclamant, je l'ai faite entrer et maintenant elle m'insulte!

Je suis hors de moi. Quant à elle, son expression a totalement changé.

- Mon amour... tu m'as tellement manqué...

Elle s'approche de lui et le regard qu'ils échangent me fait vraiment peur. Elle l'enlace et je le vois qui passe de mes yeux aux siens sans savoir comment réagir. Et là, elle relève la tête et l'embrasse. Lorsqu'elle recule ses lèvres, elle lui murmure:

- Tu ne peux pas effacer tout ce qu'on a vécu. J'ai changé, je veux qu'on se marie.

Là, je pète un câble.​

- NON MAIS JE RÊVE? MAIS VAS-Y, ROULE LUI DES PELLES, NE DIS RIEN SURTOUT, C'EST PAS COMME SI J'ETAIS A DEUX METRES DE TOI! que je crie à mon supposé copain.

Je sors de la pièce, blessée et terriblement furieuse. Des larmes de rage perlent au bord de mes cils. J'arrive dans la chambre et commence à ramasser mes affaires. Une main se pose sur mon épaule.

- Non, Layne, arrête, qu'est-ce que tu fais!

Je me tourne.

- Si tu crois que je vais accepter de te partager sans rien dire, c'est mal me connaître!

- Arrête, stop, écoute moi. D'accord, elle m'a sauté dessus, si je n'ai pas réagit c'est parce que je n'avais pas envie de déclencher un accès de colère, c'est inutile avec elle!

- Et alors, je m'en tape qu'elle braille moi! C'est simple, si elle ne part pas c'est moi qui part.

Un très court silence s'installe et je comprends qu'il ne la chassera pas. Pas comme ça, en pleine nuit, seule. Elle va rester là. Je rassemble reste de mes affaires et m'habille.

- Je peux pas la chasser comme ça, elle vient de loin... essaie de comprendre.

- Je respecte ta décision. Mais je ne resterai pas une seule seconde de plus ici.

Il me prend dans ses bras. Son beau visage a l'air réellement peiné, mais ça ne me fait absolument rien sur le coup.

- Hey, c'est toi que j'aime. Si tu pars, promets moi de revenir!

- Je ne sais pas. Vire ton ex d'abord.

- Bébé....

Je sors de l'appartement en trombe sous le regard appréciateur de l'autre connasse et ferme la porte. Je descends les escaliers et marche direction chez moi. Il est 6h 20 du matin et je suis dans la rue. Putain j'y crois pas. Il a gardé cette garce chez lui! Mon portable se met à sonner. Si c'est lui, je décroche pas c'est mort. Je regarde et, surprise, c'est Adam. Je décroche en tentant de ne pas pleurer. J'ai mal au coeur.

- Oui?

- Oh, tu m'as répondu... Vu l'heure et le contexte, j'aurais jamais cru.

- ...

-...

- Pardon. Vraiment. Je sais que ce que j'ai fais c'est vraiment inacceptable. Je comprends ton choix et je le respecterai désormais. Je veux pas te perdre.

- Oh. Oui, je.. Je t'en veux pas tu sais. Je comprends.

- T'es où?

- Là? Dans la rue. Pas loin de chez toi?

- Ah... nouveau pépin avec ton gars?

- Ben... il a préféré garder son ex avec qui il arrive pas à couper les ponts près de lui.. j'ai pas eu envie de rester.

- Merde. Je suis sincèrement désolé pour toi.

- ...

- C'est sincère, je veux pas que tu sois malheureuse.

- Je te crois, ne t'inquiète pas.

- Qu'est-ce que tu vas faire?

- Je sais pas.

Je sais pas.

SEX ADDICT IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant