10- Le « fameux » sofa

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Il est 18 heures passées et je suis entrain de monter les escaliers qui mènent à son appart. Ouais, j'ai craqué. J'ai enfilé un jean taille haute et un haut vert bouteille en velours plutôt élégant, ai noué mes cheveux en un chignon un peu flou avec deux-trois petites fleurs de lys piquées dedans (ben oui, faut bien que j'me fasse belle si je veux qu'il tombe in love de moi un jour....oui, oui mesdames, l'espoir fait vivre). Je n'ai pas mis de soutif pour l'exciter, ça me fait un peu bizarre d'ailleurs, c'est pas un truc que je me permets souvent. Je pose mon sac plein de mes affaires de cours et autres sur le palier (au cas où j'aurais la chance de passer la nuit avec lui), et souffle un coup. Je m'apprête à toquer mais je stoppe ma main au moment où je perçois des bruits plus que louches provenant de l'intérieur. Des.... des gémissements.... des gémissements féminins. J'ouvre lentement la porte, sans bruit, en espérant de tout mon cœur que ça soit un porno où que je sois entrain de me faire des films. Et puis je regarde. Je le vois sur le sofa. Je vois qu'il est nu. Je vois qu'il y a une femme en dessous de son corps. Nue aussi. La femme me voit et dit:

- Euh, il y a quelqu'un à la porte...

Il se retourne et me voit. Un ange passe. Il se relève et balbutie:

- Layne?! Oh, je, désolé, j'aurais dû fermer la porte, je ne pensais pas que tu allais revenir...

Je lui réponds sur un ton (faussement) empreint d'un calme olympien:

- Non, pardon, c'est de ma faute, je n'aurais pas dû revenir. Bonne soirée.

Je fais volte-face, déjà des larmes de rage me piquent les yeux.

- C'est moi qui suis désolé.... je voulais pas te blesser, qu'il rajoute.

Et moi ce que je veux c'est ne plus t'entendre, plus jamais. Je ramasse mon sac et m'éloigne de cet endroit que je maudis à présent. J'y vois flou, mais plus à cause de la colère que de la tristesse. Je le savais pourtant. Mais voilà, quand on aime on fait vraiment n'importe quoi! Quand une relation est basée sur du sexe, il ne faut jamais s'attendre à quoi que ce soit d'autre. Je suis vraiment furieuse contre moi-même, j'ai espéré malgré la parfaite connaissance des règles du jeu. Quelle conne, mais QUELLE CONNE!!! Je marche en serrant les poings, j'ai besoin de parler à quelqu'un qui me comprendra. Je compose le numéro de Léna:

BIP BIP BIP

"- Allô?

- Léna, c'est moi.

- Toi, ça va pas hein?

- ...

- Tu veux que je vienne?

- Oui, s'il te plaît. On se retrouve chez moi, prends tes affaires pour demain.

- J'arrive."

BIP BIP

Je me sens déjà un peu soulagée. Heureusement qu'elle est là, elle a toujours à cœur de se rattraper pour ce qui s'est passé avec Zack*, et elle répond toujours présente. Je presse le pas jusqu'à chez moi et la retrouve devant ma porte. On entre et on s'affale sur mon canapé.

- Alors? Raconte-moi, cette journée?

Je la vois qui est toute excitée. Je raconte l'escapade au Calanques à Marseille, la baignade/baise, puis le retour chez lui, le sexe sur son sofa et le retour chez moi.

- Waaaah meuf je t'envie, t'as passé une de ces journée, tu dois être éclatée !

- Ca pour être éclatée, j'le suis biiiieeen comme il faut, t'inquiète!

- Mais alors, c'est quoi cette tête de dépressive?

- Ben, tu sais je lui ai dit la vérité, que je l'aimais et tout, et il a été compréhensif, vraiment, mais....

- Mais?

Ses yeux noisettes sont posés sur moi et me fixent d'un air inquiet.

- Ben, il m'avait dit que je pouvais rester, mais j'ai pas voulu abuser et je suis entrée. Sauf que vers 18 heures, j'arrêtais pas de penser à lui, alors j'ai pris mes affaires et je suis allée chez lui...

- AAAhh, d'où les jolies fringues là!

- Yepp.

- Et donc?

- Ah, j'ai ouvert, enfin, poussé la porte plutôt et il se tapait une gow de trente piges, et bien gaulée de ce que j'ai pu voir, sur le "fameux sofa", donc.

- Owww.....Merde.

- Très jolis nichons la meuf.

- Arrête. Je te connais assez maintenant pour reconnaître les moindres de tes réactions, et là tu essaies de faire comme si t'en avais rien à battre alors qu'au fond tu es morte de jalousie et très triste.

- Et en colère contre moi. Si tu savais comme j'me sens conne!

Je m'allonge et pose ma tête sur ses genoux. Elle continue.

- On dit que le premier véritable amour est toujours celui qui fait le plus mal.

- Mhh, qu'est-ce que tu racontes, j'ai déjà aimé avant!

- Tu en es sûre?

- ...

Putain....elle a raison. Je ne connais personne qui sait lire en moi comme elle.

- On est pareilles Layne. On couche à droite à gauche en espérant que ça nous tombe pas dessus et on se fait croire que c'est ça le bonheur, le sexe sans conditions. On fait comme si rien ne nous touchait vraiment, et lorsqu'on se rend compte qu'on aime, c'est jamais le bon moment....ou la bonne personne.

Je sens une larme tomber sur ma joue. Je relève la tête et vois les larmes de Léna, la première fois depuis un bon moment. Je me redresse et la prend contre moi.

- Tu aimes toujours Maël, pas vrai?

Elle ne répond pas et enfoui un peu plus sa tête dans mon cou. Eh ben, on a l'air belles toutes les deux. Les "femmes fortes". L.O.L.

- En le perdant, j'ai fait la pire connerie que je pouvais faire. Il ne me pardonnera jamais.

Je la prend contre moi. Elle a fait une erreur, et j'ai eu la chance de pouvoir pardonner. Je ne sais pas si Maël trouvera la force de passer outre**. Mais peut-être qu'avec le temps ils se donneront une seconde chance. Alors que moi.. Je dois couper les ponts avec Raphael. Je ne veux pas le forcer à adopter une relation qu'il ne souhaite pas, ni le forcer à éprouver des choses... mais je dois aussi me protéger. Le problème étant toujours le même: le sexe. Retrouver ces sensations de plénitude, de jouissance parfaite, c'est pas gagné.

Je devrais écrire un livre tiens: "Comment se mettre dans des situations compliquées bêtement?"

Ca sens le best-seller.

SEX ADDICT IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant