Le secret

Un nouveau départ

Cameron était assis mal à l'aise devant son directeur de maison qui était revenu à Poudlard pendant les vacances d'été pour lui. Il était vraiment désolé de mettre son professeur dans l'embarras.

— Bon, dit Rogue. Il semblerait que... votre mère a demandé que sa famille vous accueille. C'est une bonne nouvelle, non ?

Cameron fronça des sourcils.

— Sa... famille ? Elle... elle a une famille ? Alors... Pourquoi elle vivait là bas et pas avec eux ?

Rogue poussa un soupir.

— C'est compliqué, dit-il.

Il se pencha un peu vers le garçon.

— Votre mère s'appelle en réalité Selwyn... c'est une vieille famille de sorciers et elle est une Cracmole, expliqua-t-il. C'est... plutôt mal vu un enfant sans pouvoir magique dans certaines familles.

— ah...? je croyais que c'était que les enfants nés moldus qui embêtaient certains sorciers...

— Oui... aussi, grogna Rogue. Mais n'écoutez pas ça. Les nés moldus sont des sorciers comme vous et moi.

Cameron hocha de la tête. Il était toujours tendu et Rogue savait qu'il avait mal, mais jusqu'à présent il disait toujours qu'il allait bien.

— Ryan... Je ne sais pas si la famille de votre mère acceptera de vous accueillir, dit Rogue. En attendant, le directeur Dumbledore accepte que vous restez ici. Il aimerait aussi que vous passiez à l'infirmerie.

Il observa la réaction du garçon qui rougit immédiatement et baissa la tête.

— Je vais bien, marmonna Cameron.

— Cameron, je sais que c'est faux, dit Rogue. Je sais aussi que tu ne me laisseras pas te soigner mais Mme Pomfresh peut le faire. Elle ne te posera aucune question. Tu es pâle parce que tu ne te soigne pas et tu es entrain de tomber malade. Je sais ce que c'est de recevoir des coups, d'avoir mal mais de se taire parce que sinon c'est recevoir un autre coup. Je sais... je sais ce qu'on t'a obligé de faire et que tu penses que c'était normal alors que tu ne voulais pas...

— On... on m'a pas frappé... il...

Cameron se tut, mal à l'aise.

— Vous... vous allez pas me punir si... si je... si je vous dis que... que j'ai mal ?

Rogue ferma les yeux.

— Non, Cameron, dit-il un peu brusquement.

Il s'en voulut d'être un peu rude.

— Cameron... Mon travail est de protéger mes élèves donc je ne vais pas en punir un parce qu'il dit qu'il a mal, dit Rogue avec plus de contrôle. Je suis plus qu'un professeur... Je suis votre directeur de maison. Je suis responsable de vous dès que vous mettez un pied à Poudlard.

— Je suis désolé, murmura Cameron.

Rogue fronça des sourcils. Désolé ? Il repensa alors à sa vie et se rendit compte que c'était ce qu'il disait enfant quand ses parents le frapper. Il avait longuement pensé que c'était sa faute ou que ça allait calmer la colère de ses parents.

— Ça va, dit-il. De toute façon, je m'ennuyais chez moi. Je suis toujours mieux à Poudlard que dans la vieille maison où je vis. Je vous accompagne jusqu'à l'infirmerie. Mme Pomfresh a dû arriver.

Cameron se leva lentement. Rogue le trouvait plutôt courageux après tout ce qu'il avait vécu. Il se demandait s'il aurait aussi bien réagi que ce garçon si son père l'avait touché comme les clients de cette maison close à Pré-au-Lard.