Chapitre 3 - Vendredi soir

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VENDREDI SOIR


Le lendemain soir, je suis enfin en week-end. Je ne peux être plus soulagée à l'idée de rentrer chez moi pour ne strictement rien faire. Ou bien un peu de sport, si le cœur y est. Probablement pas. Les week-ends précédents, je me rendais au bar avec Lily et Logan. Mais à présent, Lily travaille et moi, j'évite cet endroit pour une simple raison : Cal. Dans la journée, j'ai reçu un message de sa part.

Cal : Ma meilleure cliente ne fait pas beaucoup apparition ces temps-ci...Passe ce soir, la maison t'invite !

Depuis les propos de Lily hier à table, je panique à l'idée de poser un pied au bar. Avant, j'y allais tous les soirs. Maintenant, c'est à peine si j'ai le temps de m'arrêter dire bonjour à mes anciens collègue. Plus particulièrement, je suis effrayée à l'idée que Cal m'invite à sortir. Non pas qu'il ne me plaise pas - au contraire - mais concernant mes histoires d'amour je peux me montrer réservée. Je ne sais jamais quel comportement entreprendre, quel geste faire, ni que dire. Rien n'est naturel. Rien ne l'a jamais été pour moi. Ce qui est évident puisque je n'ai jamais trouvé chaussure à mon pied. Je voudrais que tout soit simple. Je voudrais que l'idée de sortir avec Cal soit évidente. Je voudrais que mon cœur se mette à battre dans tous les sens lorsque que je le vois. En vain. Je n'ai pas répondu à son message. J'ai réfléchi toute la journée à ce dont je vais lui répondre. Aucune idée. Lorsque je rentre à l'appartement, Logan est déjà – encore – là.

– Déjà rentrée ? me dit-il en guise de salut.

Je ferme la porte à clé derrière moi, puis accroche mon manteau d'hiver sur le porte manteau.

– Je vais finir par croire que ça t'embête que je sois là.

Mon ami est allongé sur le canapé, et mange un paquet de chips devant une série Netflix que je ne reconnais pas à un simple coup d'œil. Un tableau différent de la veille c'est certain ! Logan éteint la télé, puis me fait signe d'approcher. Il me laisse une place à ses pieds. Sans hésiter, je viens m'y lancer. Le canapé rebondit quand j'atterris dessus.

– Mais non, je suis content de te voir Guigui.

– Arrête de m'appeler comme ça !

– Guigui? répète-t-il hilare.

Ce malin adore le taquiner avec ce surnom qu'il a eu l'intelligence d'inventer un jour, tout simplement parce que mon nom de famille est Guilmort l'amusait. Mon prénom associé à mon nom produit les syllabes « Gui et Gui » à la suite ce qui forme le surnom qui ne me lâche pas depuis des années « Guigui » ou « Guiguilmort ». Je le déteste, je trouve que ça sonne comme le prénom d'un grand-père alcoolique.

– Tu vas te reprendre un coussin sur la figure, je le menace.

– Ce n'est pas avec la force que tu as que je vais souffrir.

Jamais il ne décide de s'arrêter. Son regard provocateur m'agace, je décide de le faire quand même. Manque de pot, je le rate. Logan ricane. Cette fois je me venge. Je lui saute dessus pour le frapper. Le paquet de chips tombe au sol.

– He ! Crie-t-il.

Je l'enfourche en grimpant sur lui et lui tire les cheveux. Il hurle tout en continuant de rire. Pour se débattre, il se redresse. J'en profite pour lui donner un gros coup dans la tête.

– C'est bon ! C'est bon, Maggie ! Je te laisse tranquille !

Satisfaite, je descends de ses genoux.

WRONGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant