WRONG

Chapitre 19 -

La veille de mon anniversaire tombe un vendredi, un jour de calme au cabinet. Je viens de clôturer un énième dossier, sous le regard ébahi de ma collègue. Maya, face à moi, n'en revient pas ses yeux.

– Arrête de si bien travailler sinon on va me renvoyer !

– Mais non ! Tu es une bonne employée toi aussi !

– Qui ne clôture pas autant de dossier que toi. Pense un peu à ta vie privée, chérie !

– Crois-moi il ne vaut mieux pas.

– Qu'est-ce que tu as prévu de beau pour ce week-end ? demande-t-elle avec un air enjoué.

Je soupire. Pour le moment, rien n'est prévu pour mon anniversaire. Lily a mentionné un grand repas pour demain soir, rien de plus. J'ignore si elle compte inviter Cal. Celui-ci ne doit sûrement pas se souvenir que demain est le jour de mon anniversaire. A mon âge, les anniversaires ne sont qu'un jour comme les autres. Il fut un temps où ils m'excitaient. C'était l'occasion pour moi de réunir mes amis et de faire une fête – pour avoir des cadeaux notamment. Aujourd'hui, je ne prête à peine attention à la date du jour.

– Rien de particulier. Ce soir je vais voir Cal. Demain c'est mon anniversaire, je vais manger avec mes amis.

– Demain c'est ton anniversaire ? s'étonne Maya. Mais c'est génial ! Ça te fait quel âge ?

– Vingt-cinq ans.

– Toute jeune ! Moi, je vais faire mes vingt-huit en août. En tout cas merci de me l'avoir dit, j'essaierai d'y penser.

– Merci, mais si tu oublies ce n'est pas grave !

Maya ouvre la bouche pour me répliquer, mais elle est interrompue par notre patron entrant dans notre bureau. Il s'agit de l'avocat pour lequel nous travaillons. Contrairement à mon ancien patron, Cal, Monsieur Mayers est un homme quinquagénaire à l'allure sévère. Il porte constamment ses lunettes carrées qui lui donne cet air strict. Dès qu'il apparaît, nous nous taisons.

– Bonjour. Désolé de vous déranger dans votre travail. Maggie, puis-je vous parler ?

Maya me lance un regard alerté. Monsieur Mayers n'est jamais intervenu auprès de l'une de nous deux. Je hoche la tête.

– Bien-sûr.

Je ne sais pas ce qui m'amène jusque son bureau. Durant le trajet, je me remémore chacun de mes dossiers en me demandant si j'ai commis une erreur quelque part. Sans m'en apercevoir, je ronge mes ongles. Faites qu'il ne s'agit pas d'un licenciement ! Ça serait le pire des cadeaux d'anniversaire !

Une fois à l'intérieur du bureau lumineux, Monsieur Mayers m'invite à m'assoir.

– Maggie, je dois vous féliciter pour votre travail.

J'en reste tout d'abord bouche-bée. Des félicitations ? Pour moi ? Alors ça, c'est le meilleur des cadeaux d'anniversaire !

– Merci Monsieur.

– Vous n'êtes parmi nous que depuis deux mois, et je m'efforce de constater que vous êtes un excellent élément. Vous vous intégrez bien ?

– Oui monsieur, très bien. Je suis heureuse de faire partie de ce cabinet.

– Tant mieux. Je vous propose une prime, si cela vous convient.

Une prime ? Oh mon dieu, je n'en reviens absolument pas ! C'est inattendu !