Et il ferma les yeux, ivre à tout jamais
Il ferma les yeux dans l'épaisseur du videSon sommeil touchant comme le rire d'un enfant
Son soleil d'antan parti avec le temps
Devant les cris, les peurs les pleurs
Il a fermé les yeux pour ne plus les rouvrir
Asphyxié par le monde et sa cacophonie
Coincé dans un scaphandre et chassant son ennuiLa solitude du temps clôturant son Empire
Le noir mangeant son cœur par taches ordonnées
Le dessèchement de l'âme remplaçant les sourires
Il a fermé les yeux, plus rien n'a d'importancePlus rien n'a d'importance mais il ne saura pas
Ce que le vaste monde avait à lui offrir
L'odeur rance de la rouille
Prendra place désormais là où il se tenait
Il ne connaîtra plus la douceur de l'étéTu as fermé les yeux, à deux mille lieues d'ici
Tu as fermé tes yeux pour ne plus les rouvrir
Et ton sommeil ivre a emporté tes pleurs
Ton visage de cire reste calme et sereinTu as fermé les yeux, je te prête les miens
Je me batterai sans cesse pour ne pas les fermer
Et malgré ton absence, ton éternel silence
Je porterai en moi l'or de ton existence
Je suis encore là
Tu es toujours là.
