Vacance chez les Mackenzie

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Ce chapitre contient des scènes un peu violentes.

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Le train s'arrêta à la gare de King Cross et tous les élèves descendirent chargés de leurs bagages. Je cherchais des yeux si quelqu'un était venue me récupérer, mais il y avait tellement de monde, que s'était assez compliqué. Un grand crac retenti devant moi, c'était Lunille l'elfe de ma maison qui était sans doute venue me chercher.

"Miss Emma ! Ça fait si longtemps, Lunille avait hâte de vous revoir !"

Elle m'avait pris la main et la secouait dans tous les sens.

"Vite nous devons rentrer, Lunille a pleins de chose à faire encore !"

Et avec juste un claquement de doigts, nous étions à l'entrée de la maison. Absolument rien avait changé dans ce grand manoir. Il n'y avait aucun grain de poussière ou toile d'araignée, Lunille faisait un très bon travail. Elle ne voulait surtout pas que ma mère se mette en colère contre elle, donc elle mettait les bouchers doubles pour que tout soit parfait.

La porte du bureau de mon père s'ouvrit. Mon père, Peter Mackenzie, était un homme grand avec des cheveux châtains et de grands yeux noir, ce dont j'avais hérité de lui. Il fronçait les sourcils tout en lisant une lettre. Il releva la tête et eut un air de dégout en me voyant.

" Tu existes toujours toi ?!"

Puis, il entra dans le salon et referma la porte derrière lui. Ma mère, Astrid Mackenzie, arriva devant moi et me dit d'enlever toutes mes affreuses affaires du couloir. Elle rajouta qu'elle ne voulait pas me voir trainer dans la maison, ce qui voulait dire : reste dans ta cave. Je descendis les nombreuses marches jusqu'à ma chambre. Dehors, il y avait de gros nuages noirs donc la pièce était plongée dans le noir. À force de côtoyer l'obscurité, je m'y étais habituée. Je posai toutes mes affaires et m'allongeai sur la couverture qui me servait de lit. Heureusement que je ne craignais pas le froid sinon il y a longtemps que je serais morte d'hypothermie. Je soupirai rien qu'à l'idée que les vacances allaient être longue.

Les jours passèrent et chaque journée était la même que la précédente, c'était une boucle infernale. L'ambiance de Poudlard me manquait, rien que de pouvoir croiser des personnes dans les couloirs, c'était génial. Là, il n'y a qu'un mot, seul mot qui correspond à ma situation : solitude. Quoique, je pourrais rajouter ennuie, tristesse, douleur et pleins d'autres finalement.

Aujourd'hui, je me décidais à aller aider Lunille en cuisine. Elle m'apprenait toujours pleins de choses et en plus ça me changeait les idées ! Je me dirigeai vers la cuisine et j'entendis plusieurs voix venir du salon. La porte étant restée entre ouverte, je pus apercevoir quelques personnes de dos.

" C'est inadmissible que ce soit aussi long ! On devrait passer à l'attaque dès maintenant et non attendre qu'il nous donne la permission ! "

" Calme-toi Grant, ce n'est pas en criant que ça va accélérer les choses. "

Je reconnus la voix de mon père. Je m'étais rapprochée le plus près de la porte sans que personne puisse me voir. Mais c'était quoi cette histoire d'attaque dont parlait Mr Grant ?! Et de qui devaient-ils attendre les ordres ?

" Je crois que notre discussion n'est plus privée. "

Je n'eus pas le temps de reculer bien loin que ma mère se tenait devant moi avec le visage déformé par la colère. Elle referma les portes du salon, m'attrapa le bras et me tira jusque dans ma chambre. Elle me jeta par terre et se mit à me hurler dessus.

" Comment oses-tu écouter aux portes ! J'avais pourtant été clair sur le fait que tu devais rester dans ta chambre tout le temps ! Tu ne me laisses pas le choix que de te punir."

Elle avait dit la dernière phrase avec un immense sourire qui me glaça le sang. Elle leva sa baguette, se délecta de la peur qu'on pouvait lire dans mon regard et d'un simple mouvement de poignée elle lança son premier coup. Une immense corde s'entoura tout autour de moi et se resserra de plus en plus. J'avais beau me débattre de toutes mes forces, rien ne pouvait les arrêter. Je commençai à suffoquer à cause du peu d'air que j'arrivai à introduire jusqu'à mes poumons. Je ne lâchais pas une seule fois ma mère du regard. Elle me souriait en se délectent du spectacle de torture qui s'offrait à elle.La corde disparue et je profitais de ce moment de répit. Je n'eus pas le temps de dire quoique ce soit, que la douleur envie tout mon corps de nouveau. Le moment que je redoutais le plus. Ce sortilège résumait toute mon enfance. Doloris. J'en avais déduit que c'était le sort préféré de ma mère, malgré le fait qu'il soit interdit. Je sentais des coupures s'ouvrir sur toute ma peau, comme si des morceaux de verres rentraient très lentement en moi. J'hurlais dans l'espoir qu'elle arrête ou que quelqu'un vienne me sauver. Mais il n'y avait que nous deux dans la confidence et tout le reste du monde dans l'ignorance de ces actes barbares. J'avais l'impression que ça faisait des heures qu'on y était et sans jamais interrompre la torture. Mon poignée gauche frappa tellement fort l'angle du mur qu'il se cassa, on voyait l'os ressortir et les entailles s'agrandissaient sur mon corps. Une grande flaque de sang recouvrait maintenant le sol. J'avais de plus en plus chaud et je mettais toute ma concentration sur ça, il ne fallait pas que je cède. C'est ce que ma mère attendait, cet instant où elle pourrait me traiter de monstre une fois de plus. Et je ne lui donnerai pas ce plaisir, pas cette fois-ci et plus jamais.
La douleur s'arrêta, mon bourreau me tourna le dos et s'en alla sans rien dire. Tout mon corps tremblait et des larmes envahissaient mon visage. Je mis les dernières forces qu'il me restait, pour remettre mon poignée en place. Un grand craack résonna dans la pièce et je retenus un cri de douleur. Je restai allongée dans ce liquide rouge foncé et m'endormis sans plus aucune énergie.

Les vacances furent longues et très dures. J'avais eu le droit à plusieurs jours de torture. Je savais qu'à cette période de l'année, dans les autres familles, ils fêtaient Noël. J'aimerais un jour pouvoir le fêter aussi.

Le Feu Du DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant