Le Feu Du Dragon

Tapis dans l'ombre

"Reste caché ici et ne sors pas tant que je ne suis pas revenue ! Ne t'inquiète pas mon chéri tout va bien se passer. Tatie t'aime très fort."

Le visage du petit garçon était inondé de larmes, tout comme celui de sa tante.

"Ils ont fait partir papa comme ils l'avaient fait avec maman ?"

"Oui c'est ça, ils l'ont envoyé au même endroit, trésor."

L'enfant eut un petit sourire triste sous ses larmes.

"Alors maintenant, il doit être de nouveau heureux puisqu'il a retrouvé maman. Moi aussi, un jour, je serais avec eux ?"

La femme n'en revenait pas que même dans cette situation ce petit arrivait quand même à trouver du positif. Elle qui venait de perdre son frère et qui savait que c'était bientôt son tour et celui du petit, elle ne pouvait pas penser à ce genre de chose.

" Bien sûr que tu pourras être avec eux, mais pas encore. Timmy reste là."

Et sans se retourner, elle partit de la ruelle et alla les affronter dans le quartier d'à côté.

Il commençait à tomber des cordes et les éclairs masquaient le bruit des sortilèges qui fusaient. Un cri résonna. Ce dernier cri était mélangé à un dernier souffle. Puis il n'y eut plus que le bruit de la pluie.

Toujours caché, le petit sentit que quelque chose était arrivé. Mais il ne voulait pas y croire, il s'y refusait.

Il vit une petite ombre entrée dans la ruelle, c'était celle d'un animal. Une belette plus précisément. Il sortit pour la voir de plus près, jusqu'à être devant elle. L'animal avait arrêté de bouger. Puis, d'un coup elle se transforma en homme. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres et il pointa sa baguette sur le petit. D'un simple mouvement de poignée, le petit garçon s'écroula sur le sol. Il avait quand même gardé un petit sourire, car pour lui, ça voulait dire qu'il allait enfin retrouver sa famille au complet. 

*

Dans un petit village du pays de galles, la maison des Artons était plongée dans le noir, ou le silence régnait. C'est en sursaut que le père de famille se réveilla d'un terrible cauchemar. Il regarda sa femme qui dormait paisiblement et alla voir ses deux fils. Tous dormaient. Il alla donc prendre un verre d'eau dans la cuisine. Appuyé contre le lavabo, il regardait par la fenêtre la rue déserte d'un regard vide.

Tapis dans l'ombre, deux femmes venait de transplaner. Elles cherchèrent du regard la maison qui les intéressait et allèrent jusqu'à la porte. D'un seul coup, elles firent exploser la porte d'entrée des Artons. L'une d'elles pétrifia le père qui était venu en courant pouvoir ce qu'il se passait.

"Artons, d'après ce que nous savons, tu aurais une femme moldu. Et tu as osé t'accoupler avec elle et de là deux enfants sont nés. Comment as-tu osé souiller ta lignée de sang pur avec ces êtres immondes ?! Et pour montrer l'exemple à tous les sorciers nous allons devoir sanctionner. Ce que nous faisons, ne serait jamais arrivé si tu ne t'étais pas mélangé à eux !"

En étant pétrifié, il ne pouvait n'y bouger, n'y rien dire. Juste des larmes coulaient de plus en plus sur son visage.

Les deux jeunes femmes montèrent à l'étage et se séparèrent. L'une alla dans la chambre parentale pour s'occuper de la mère et l'autre dans celle des enfants.

Le père pleura davantage lorsque l'intérieur de la maison fut éclairé d'une lumière verte. Elles venaient de lui prendre toute sa vie, lui qui vivait pour sa famille maintenant n'avait plus rien.

Les deux femmes ne prirent même pas la peine de lui accorder un regard et s'en allèrent de la maison.

Ce ne fut que quelques heures après que son voisin un sorcier aussi, le libéra du sortilège et il pût enfin aller serrer une dernière fois sa famille dans ses bras.