Il n'y a qu'un pas entre la haine et l'amour

Chapitre 4

- Harry! murmura Dean Thomas en secouant gentiment l'épaule de son ami. Réveilles-toi!

Harry s'éveilla et la première pensée qu'il eut cette journée là fut "C'est cette même épaule que Malefoy a secoué hier pour me réveiller". Il chassa cette pensée ridicule.

- Bon matin Dean, dit-il en se levant après avoir retrouvé ses esprits.

En s'habillant, Harry remarqua que le dortoir était vide. L'heure devait être bien avancé en ce jeudi matin, mais heureusement, ils avaient une période libre grâce à l'abandon de la divination.

Harry se souvient d'avoir peiné à trouver le sommeil après l'événement avec Malefoy hier soir. C'était sûrement à cause du manque de repos qu'il ne s'était pas levé à son heure habituelle.

- Où sont passé tout les autres? demanda-t-il à l'autre gryffondor qui l'attendait maintenant patiemment près de la porte.

- En fait, Neville s'est levé tôt pour un devoir qu'il avait oublié, expliqua Dean. Quant à Seamus et Ron, ils avaient bien trop faim pour nous attendre, donc ils sont partis comme de vrais gloutons...

Harry sourit et remercia son camarade de l'avoir tiré des limbes du sommeil tout en le rejoignant pour descendre vers la grande salle.

- Alors, Harry? As-tu des plans pour Noël?

Harry y avait réfléchi ces derniers temps, et il savait déjà ce qu'il allait faire. Il expliqua à Dean :

- Oui. J'ai refusé l'invitation de la mère de Ron à passer les vacances chez eux, je vais rester à Poudlard. Je ne voulais pas trop m'incruster et j'avais besoin de me retrouver seul un peu... Et toi?

Face à la question d'Harry, Dean eut tout d'un coup l'air un peu timide, mais content.

- Eh bien, je m'en vais passer Noël chez Seamus.

- Ça a l'air bien! sourit Harry.

Dean approuva et ils pénètrèrent dans la grande salle. Leurs amis les saluèrent dès que les deux nouveaux venus les rejoignirent.

Seamus adressa un sourire tout spécial uniquement à Dean, ce qui n'échappa pas au radar d'Harry et d'Hermione. Ces deux amis se regardèrent avec un discret sourire du genre "Ah ces deux là!".

Personne n'était idiots ici. Étant des amis plutôt proches de Dean et de Seamus, il était presque impossible de ne pas remarquer qu'il y avait -très- possiblement quelque chose entre eux... Mais bon. Seamus et Dean leur en parleraient si l'envie leur en prenait et s'ils étaient prêts à cela.

Le ventre d'Harry protesta du fait qu'il y avait toute cette alléchante nourriture à portée de main, le ramenant à la réalité. Il se servit alors une généreuse portion du déjeuner proposé.

À un moment donné, il fut prit d'une soudaine envie de regarder dans la direction des serpentards. Il leva la tête et observa, cherchant un certain blond des yeux.

Quand il l'eut  trouvé, il remarqua tout de suite que Malefoy n'avait lui non plus pas beaucoup dormi. Il avait de petits yeux fatigués soulignés de cernes.

Harry pensa qu'en fait, sa mine fatiguée n'avait peut être aucun rapport avec le fait que le serpentard avait mal dormit, mais forcément quelque chose d'autre.

Effectivement, depuis le début de l'année, Harry Potter sentait qu'il y avait un il-ne-savait-quoi de différent avec lui. Comme si... Comme si Drago Malefoy portait le poid du monde sur ses deux épaules depuis le début de leur sixième année.

Et Harry était bien décidé à en découvrir la raison, un jour ou l'autre...

À un certain moment, tandis qu'il observait le serpentard d'un air pensif, celui-ci releva la tête. Harry se fit prendre à le regarder et baissa la tête rapidement, presque honteux.

Ensuite, cette journée banale du jeudi passa, lentement, mais sans pépin venant barrer la route à Harry et ses proches amis.

Durant les cours, le gryffondor à lunette se fit la promesse que ce serait ce soir même qu'il commencerait plus vigoureusement à essayer démasquer ce qui tracassait Drago Malefoy.

**

Venant tout juste de finir son dernier cours du jeudi (métamorphose), Drago attendit dans le couloir que la masse des élèves qu'il y avait toujours à la fin des classes se dissipe.

Pour se concentrer, le serpentard avait besoin de se retrouver seul. Il refusait à chaque fois les propositions de Blaise de l'accompagner. Et pour se retrouver totalement seul, le blond n'avait trouvé qu'une option.

Ce n'était pas les dortoirs, puisque Blaise s'y trouvait régulièrement, ni la salle de bain des préfet, car il y avait des chances d'y être surpris. Donc, Drago avait trouver la solution parfaite : la salle sur demande.

Dès que tout les jeunes sorciers eurent délaissés les couloirs, Drago s'y rendit.

Mais, malheureusement et comme d'habitude, après qu'une, puis deux, puis trois heures furent écoulées, rien n'avait vraiment changé. Aucune idée de génie qui lui permettrait d'éviter cette mission ne lui avait surgit à l'esprit.

Cela le décourageait tellement. Il avait l'horifiante impression qu'il n'avait que deux choix : se faire torturer avec ses proches, ou assassiner Dumbledore.

Malgré la chaleur qui régnait dans la salle grâce à un foyer, Drago frissonna. Il ne voulait pas, pour rien au monde, devenir un meurtrier. Un assassin. Non, certainement pas.

Sans s'en rendre compte, Drago porta sa main droite à son avant bras gauche. Cet avant bras qu'il gardait caché honteusement sous sa manche, tous les jours, comme sûrement pour le restant de sa vie... S'il pouvait espérer un avenir, en fait.

La marque des Ténèbres que le jeune serpentard portait au bras ne venait pas de sa décision à lui. Elle venait de celle de son mangemort de père et du Seigneur des Ténèbres en personne.

D'ailleurs, c'était ce dernier qui lui avait fait "l'honneur" (selon lui, bien sûr) de marquer son bras gauche...

Seulement en se souvenant, Drago grimaça de douleur. Ça avait fait si mal, autant en dedans qu'à l'extérieur. Il se rappela de sa mère qui l'avait tenu dans ses bras en pleurant ce soir là, et en lui murmurant des excuses.

Drago revint au présent, et secoua la tête, comme si ça permettrait de lui ôter ces horribles souvenirs. Il prit trois grandes inspirations, refusant que le désespoir l'atteigne.

Il n'abandonnerait pas.