Je garais la voiture le long de la route déserte, presque à l'entrée d'un petit village pittoresque. Selon mon GPS, Suzanne Esteves, la louve, aurait été tuée ou plutôt abandonnée dans le champ de blé à ma droite. A peine à quelque pas du bord de la route. Quand j'avais relus les notes de son dossier, j'avais dès lors compris que le tueur n'avait pas cherché à la dissimuler, sinon elle aurait été lâchée en plein centre du champ espérant par-là que la machine agricole finisse le travail. Non, elle avait été déposée, ou même tuée aux abords comme pour préserver son corps, la mettant ainsi en évidence afin qu'on puisse lui mettre la main dessus dans l'état même ou elle avait été laissé.
Par contre, je m'interrogeais sur la façon qu'avait eue Busas pour marquer son œuvre. Il n'y avait rien autour de nous. Étions-nous à l'endroit même où elle avait été tuée ? Ou avait-il pour une fois posé le corps là sans délimiter son territoire ? Ou même l'avait-il tué ailleurs falsifiant ainsi l'identification de son périmètre ? Merde, ça serait bien ma vaine
Je sortis de la voiture quand j'entendis un léger cri suivit d'une main qui s'agitait dans tous les sens. Apparemment l'un des hommes de Kalos cherchait à me faire savoir qu'il m'attendait. Ils étaient si petits que le monticule qui me faisait face les cachait presque totalement. S'ils ne m'avaient pas fait savoir qu'ils étaient là, c'est à peine si j'aurais pu les voir.
Je souriais en contournant la voiture et d'un bond me présentait sur le monticule. En hauteur, je m'attendais à voir les deux hommes de Kalos me regarder, voir me sourire mais pas allonger au sol dans l'incapacité de bouger. Dylan semblait inconscient, tandis qu'Emery avait été épinglé par un poignard en plein milieu de la poitrine.
Ce fut à cet instant que l'odeur de sang me percuta, elle était si vive que je me demandais comment j'avais fait pour ne pas la sentir plus tôt. Je n'avais pas laissé mes sens me guider me croyant en sécurité, c'était une erreur de débutante que j'allais payer quand je me surprise à être entouré. Sept vampires armés de sabre encerclaient le monticule de terre sur lequel je m'étais gentiment posé. Sept personnes qui dégageaient la même énergie que la mienne mais dont je ne voyais pas le visage, dissimulé derrière des capes à capuche sombre.
Je sentais mon cœur battre à tout rompre. Non par peur, mais plus par inquiétude. L'énergie que dégageaient ces hommes perturbait mes sens. Je n'arrivais pas à me concentrer suffisamment pour déceler le filet de vie des deux jeunes démons. Il fallait absolument que je me calme.
Respire et inspire, Jo. Si tu t'emballes, tu ne pourras rien faire pour les deux gosses. Concentre-toi. Essaie de les faire parler.
Je soupirais à fond, déterminé. Une main sur la garde de mon fouet, prête à tirer dessus, tandis que mon autre main se faufilait discrètement dans ma poche arrière gauche dans une pose nonchalante afin de ne pas être repérer, je m'exclamais :
-- Qui êtes-vous ? Et que leur voulez-vous ?
Le plus grand mais aussi le plus fin s'avança comme pour parler pour les autres. Il devait s'agir du chef de la bande.
-- A eux rien, ils ne sont qu'entre toi et nous.
Je serrais les dents en comprenant que ces hommes étaient donc là pour moi et qu'Emery et Dylan n'avaient été que des dommages collatéraux. Ils étaient un obstacle sur leur chemin qu'ils avaient meurtri sans même prendre en compte qu'ils s'agissaient de deux gosses. Merde ! Je détestais qu'on puisse s'en prendre aux autres pour m'atteindre. J'avais cette impression que cette situation était entièrement ma faute, et rien que pour ça ils allaient le payer.
-- Et que me voulez-vous ?
-- Nous cherchons quelqu'un, alors tu vas gentiment te laisser faire. Un petit coup d'œil à ton corps... (Il ricana vicieusement) et si tu es sage, tu seras libérer sans trop de casse.
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Tome 1 - L'Exécutrice : A Cran!
VampireMon ancien maitre de clan vient de passer l'arme à gauche, ce qui soit dit en passant n'est pas une grosse perte car c'était un vrai connard. Un nouveau chef de clan devrait bientôt franchir nos portes alors qu'une seule chose m'obsède, fuir cet end...