Cette semaine j'avais vécu un véritable calvaire sans fin, ou chaque bruit ambiant avait été une torture. Ou chaque rai de lumière me rendait folle. Ou chaque son me rendait malade au point de vomir. Ou le moindre vêtement semblait vouloir se fondre pour ne faire plus qu'un avec ma peau. Ou la moindre brise de chaleur rendait mon corps d'autant plus brulant, insupportable. Ou chaque fois que Blake ou Nela passaient me voir se révélait la pire torture.
Chaque murmure, chaque touché rendait mon corps et mon esprit fou. J'avais toujours aimé mes amis, et prier afin qu'ils ne viennent pas me voir avait été de trop. J'avais pleuré rendant ma tête encore plus sensible. Ce qui n'avait pas empêché les larmes de couler de désespoir. De malheur. Et ce matin... enfin de bonheur. Grâce à Blake et à son anesthésiant puissant, j'avais pu dormir sans douleur pour m'éveiller dans un silence totale.
Il avait déboulé dans ma chambre avec détermination, c'était quelque peu disputé avec Nela, même si une fois encore je n'avais pas distingué leur propos. Puis sans se soucier d'avantage des conséquences, il avait fini par se pencher pour m'injecter un produit au niveau du cou. J'aurais pu le maudire pour le manque de délicatesse dont il avait fait preuve, mais j'avais plutôt envie de l'embrasser pour son ingéniosité car grâce à lui, j'avais pu redevenir moi-même. Non seulement, je pouvais de nouveau penser clairement, mais surtout je m'étais de nouveau rapproprié mon corps qui ne m'avait plus appartenu depuis un petit moment.
Je pourrais en pleurer de soulagement.
La nature de ce mal restait tout de même un mystère car même si l'influence du lien qui me rattachait à Adriel ne se serait pas fait sans mal, cela n'aurait pas dû être aussi dévastateur. On dit que la brûlure d'un lien vous fait souffrir le martyre pendant quelque minute. Alors pourquoi avais-je souffert des jours ? Etait-ce parce qu'ajouter à la drogue de Will mon corps en avait fait un rejet ? Ou bien était-ce à cause de l'absence d'Adriel qui aurait dû m'accompagner dans un moment pareil ? Était-ce parce qu'il m'avait répudié ? Refuser ce lien, sans même le savoir ? Est-ce qu'un rejet de lien faisait cet effet-là ? Je ne savais rien de nos coutumes, puisque j'avais toujours dû rester discrète sur mon appartenance. Tout ce que cette saloperie prouvait était mon lien avec un homme qui n'avait pas voulu de moi. C'était sinistre, mais cela arrivait tous les jours, partout dans le monde.
Ainsi va la vie.
Ma mise à pied s'achevait quand Blake franchit la porte pour s'apercevoir que je souriais, et prête à reprendre du service. Ces jours éprouvant ne faisait qu'amplifier ma joie de le revoir. De nouveau en pleine forme, je me fis une joie de lui sauter dans les bras pour lui montrer que cette semaine de calvaire était loin derrière moi. J'avais senti ces craintes, et il n'y avait pas meilleur façon que de le rassurer. J'embrassais chaque centimètre carrée de son visage en entendant son rire embaumer mon cœur d'une joie indescriptible. Je l'aimais, et malgré le ressenti de ces derniers jours ou j'avais parfois dû leur demander à lui et à Nela de me laisser seule, je voulais qu'il comprenne que cela n'était dû qu'a cette souffrance inexpliqué.
- Je suis si contente de te revoir.
- Je vois ça !
Les pieds au sol, j'entrainais Blake jusqu'à mon lit, le forçant à prendre place à mes côtés. Car malgré le rire qu'il venait de m'offrir et son sourire tendre, je sentais sa tristesse comme si elle était mienne. Etre son maître avait des avantages comme celui de savoir comment se sentait ces enfants, mais parfois comme ce soir, j'aurais préféré ne pas le savoir. Je m'en voulais d'avoir été une vraie peau de vache.
- Je suis désolé. Tu sais que ce n'était pas contre toi, ou même Nela. Votre présence malgré ma joie me faisait souffrir... je suis vraiment désolé, Blake.
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Tome 1 - L'Exécutrice : A Cran!
VampirosMon ancien maitre de clan vient de passer l'arme à gauche, ce qui soit dit en passant n'est pas une grosse perte car c'était un vrai connard. Un nouveau chef de clan devrait bientôt franchir nos portes alors qu'une seule chose m'obsède, fuir cet end...