-Mélodieuse euphorie-

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-On peut faire un pique-nique ?

-Le proviseur est au courant ?

-Non.

-Alors je viens ! Suguru, t'es chaud ?

- Je sais pas tr-

-Allez t'es chaud.

Les trois adolescents, Satoru, Suguru et Shoko, décidèrent d'organiser un pique-nique ce soir-ci, le temps étant particulièrement agréable, et leurs examens étant terminés.

-Shokooo, t'es où ? demanda Satoru qui était impatient après une dizaine de minutes d'attente.

-J'arrive j'arrive ! cria-t-elle à travers les escaliers.

La jeune femme dévala les escaliers et manqua de tomber plusieurs fois, tout en portant au niveau de son bras droit un gros panier en osier à moitié ouvert. Elle faisait des grands pas, ne voyant pas ce qui se trouvait devant elle, et souria en voyant ses deux amis l'attendre devant l'entrée du bâtiment, Suguru tenant son vélo, et son vélo à elle se trouvant adossé au mur voisin.

-Je suis là ça y est, dit-elle en s'arrêtant devant eux, essoufflée mais souriante.

-On voit ça ! J'espère qu'il y a des bons trucs là-dedans, répondit Satoru en s'approchant du panier.

-Pas touche ! rétorqua Shoko en lui donnant une légère tape sur la main, le faisant reculer et prendre son air renfrogné.


Les trois amis se dirigèrent vers l'entrée du bâtiment pour en sortir, Satoru tenant désormais le panier. Le soleil se couchait lentement, donnant ainsi l'impression que seulement trois grandes silhouettes noires s'éloignaient lentement et disparaissaient vers le ciel rosé.


-Mais Satoru, dit Suguru perplexe.

-Hmm?

-Il est où ton vélo ?

-Ah bah j'en ai pas.

Shoko et Suguru s'arrêtèrent, un air désespéré sur leurs visages, avant de se mettre à sourire en se regardant par dépit.

-Ne change jamais Satoru, lança Suguru en rigolant, tout en lui donnant une tape sur l'épaule.

-Je peux monter avec toi du coup ? demanda-t-il en souriant avec toutes ses dents, tout en le regardant fixement.

Son ami lui fit un signe de main avant d'enfourcher son vélo, et s'assit juste derrière lui, tandis que Shoko avait reprit le panier de nourriture derrière elle. Mais Satoru fut plus rapide et se mit à la place du conducteur, laissant ainsi Suguru prendre place sur le porte-bagage.

-C'est parti ! cria Satoru les bras levés.

-Doucement, tu vas nous faire tomber gros malin, répliqua son acolyte.


Ils roulèrent vers une direction inconnue, mais cela n'avait pas d'importance. Aucun d'eux n'avait anticipé quoi que ce soit, ils avaient juste voulu profiter du moment présent, et voir où cela les mènerait.

La ville était calme, il était aux alentours de 21h. C'était un soir d'été, alors le soleil se couchait plus tard, leur offrant un spectacle majestueux de par toutes les couleurs qu'il créait dans le ciel.

Ils arrivèrent sur la rue principale, là où absolument personne ne se trouvait à cette heure-ci. On aurait dit qu'ils étaient les seuls survivants, et que le monde leur appartenait. C'était d'ailleurs leur impression. La rue déserte et silencieuse laissait seulement ces trois silhouettes sombres la traverser, dont l'une qui faisait des zigzags, sûrement à cause de la coordination de nos deux compères.

-Satoru, tu peux pas conduire comme ça putain !

-Moi je veux.

Le jeune homme aux cheveux blancs posa alors ses mains sur celle de son ami qui essayait de freiner, et lui donna un coup de pied au niveau des siens pour l'empêcher de prendre le contrôle du bicycle, tout en rigolant. Le vélo continuait à zigzager dans tout les sens, et Shoko qui se trouvait à sa gauche observait la scène comique en ayant un grand sourire. Elle se mit alors à rire, voyant l'air déterminé de Satoru avec la langue sortant synonyme de concentration, essayant de voir la route correctement et bougeant sa tête de gauche à droite, accompagné de Suguru qui était quelque paniqué, les yeux écarquillés, voyant que son ami faisait n'importe quoi et qu'il ne pouvait être que spectateur.

-On y va ! cria Satoru.

Leur vélo se mit à accélérer, dépassant Shoko qui se trouvait devant eux au début, et Satoru pédala de toutes ses forces pour prendre de la vitesse sur cette grande ligne droite. Suguru s'accrocha de toutes ses forces sur la porte bagage, et essaya de poser ses jambes volantes sur quelque chose, mais il ne trouva pas. Le vent venait frapper leur visage de toute sa force, faisant ainsi voler les cheveux de ces deux amis et laissant le visage de Satoru se dévoiler.

Shoko se mit à rire de plus belle en les observant, des étoiles dans les yeux. Satoru se mit à rire également et à crier de toutes ses forces dans cette étendue où aucun signe de vie n'était présent. Après avoir pris assez de vitesse, il se mit debout et leva les bras vers le ciel en fermant les yeux, tout en criant de nouveau, ce qui résonna tout autour d'eux, et ce qui le fit rire. Le visage de Suguru se décontracta à cette vision, et malgré le danger, il se mit à rire en chœur, souriant. Il cria également en réponse au cri de son ami, et leva également les bras, mais tout en restant assis.

Satoru tourna légèrement la tête pour regarder Suguru, et laissa ses beaux yeux bleus se dévoiler et se plonger dans le regard de son ami, qui pétillait de mille-feux, et de bonheur.

Shoko suivit leurs actions et se mit à crier également tout en accélérant pour rejoindre la position de ses amis, et se laissa rouler sur la route.

Les feux de signalisations étaient rouges, mais ils n'y firent même pas attention et se contentèrent de crier de toutes leurs tripes et d'extérioriser leur bonheur actuel.

Ils étaient seuls sur cette grande route, comme si la vie n'attendait que de leur offrir ce qu'ils cherchaient, et roulaient sans rien attendre en échange, mis-à-part quelques souvenirs chaleureux qui viendraient plus tard chatouiller leurs cerveaux.

Le ciel était rose, accompagné d'une touche de violet et d'orangé, et la nuit commençait lentement à tomber sur Tokyo.

Satoru baissa les bras, exténué d'avoir crier, mais un sourire toujours présent jusqu'aux oreilles, accompagné de sa respiration saccadée. En regardant devant lui, il se sentait puissant. Il avait l'impression de tout contrôler, et était réellement épanoui. Il était heureux.

Il se retourna vers ses deux amis en souriant, et vit sur leurs deux visages des sourires de toutes leurs dents. Leurs trois regards se croisèrent, pétillants et révélateurs de tout ce bonheur et de ce moment paradisiaque qu'ils partageaient.


𝐌𝐲 𝐨𝐧𝐞 𝐚𝐧𝐝 𝐨𝐧𝐥𝐲 // Recueil d'OS Jujutsu kaisenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant