14. Shopping

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Sans la moindre métaphore et dans toute l'acceptation du mot, vivre, c'est brûler.

- Victor Hugo.

(*Soju : Spiriteux originaire de Corée)


Izuku était perturbé. Devant le gigantesque miroir en verre cintré de sa chambre, il se jetait à lui-même un regard inquiet après s'être observé sous toutes les coutures. Il n'avait jamais eu à plaire à qui que ce soit jusqu'à maintenant. Ce problème, qu'il ne pouvait pas cette fois-ci régler à coups de quelques billets, lui paraissait insurmontable. Il se mit à douter de lui de toutes les manières possibles, ne se trouvant pas assez musclé pour avoir une chance d'intéresser Katsuki ou encore pas assez grand, ni même joli à regarder. A bien y réfléchir, il était d'une banalité sans nom. Il ne se trouvait rien d'extraordinaire et ça le décourageait franchement. Et c'est bien normal, puisqu'il y a des choses qui ne peuvent être vu que par autrui.

Quelques semaines étaient passées depuis l'étrange demande de Katsuki mais Izuku n'avait pas l'impression d'avoir vraiment avancé. Pour commencer, les trois amis croulaient sous le travail. L'été arrivait bientôt et les clients se faisaient plus réguliers, désireux d'échapper à cette ambiance de vacances familiales parfois trop étouffante. Malgré cela, l'ex-danseur et son patron se voyaient régulièrement et entretenaient ce qu'on pouvait appeler une relation amicale normale, ponctuée de quelques bonus quand ils perdaient le contrôle. Maintenant qu'Izuku avait passé les barrières de Katsuki, les deux hommes se passaient difficilement l'un de l'autre sans pour autant s'avouer quoi que ce soit. 

Denki était également très pris par ses deux petits-amis et pour cette raison, Izuku et lui n'avaient pas eu l'occasion de passer beaucoup de temps ensemble. Mais cette après-midi, pour l'anniversaire du petit blond, ils s'étaient donné rendez-vous à la terrasse d'un café, bien décidés à rattraper le temps perdu. Izuku se rendit au rendez-vous le cœur léger. Il attendait depuis trop longtemps de pouvoir se confier à quelqu'un à propos des mots de Katsuki et Denki était la personne parfaite pour ça. 


- Pffft, ricana Denki derrière sa main. Il t'a vraiment dit ça ?

- Oui...

- Ahahah ! Quel abruti !

- Qu'est-ce que ça voulait dire à ton avis ?, demanda Izuku l'air inquiet.

- En langage Bakugo, ça veut dire que tu lui plais.

- Hn, il a plutôt l'air de prendre ça comme un jeu, alors je ne sais pas trop...

- Oh vous m'agacez tous les deux à ne jamais rien savoir !

- Comment ça ?

- Rien, laisse tomber. Tu voulais faire les boutiques, non ? Alors on y va, assez traîné !


Débordant d'énergie et de bonne humeur, Denki prit la main d'Izuku et l'entraîna dans les boutiques les plus chics de la ville. Quitte à faire les magasins avec un riche héritier, autant en profiter pour aller dans ceux qu'il n'aurait jamais approcher en temps normal. 

L'idée était surtout de trouver une nouvelle tenue pour Izuku puisque la fameuse soirée donnée en l'honneur des lauréats scientifiques à laquelle Katsuki devait l'accompagner approchait à grands pas. Et Izuku voulait être parfait. Et pour ça, il fallait un costume à la hauteur de ses attentes. D'habitude, il laisse cette corvée aux domestiques. Mais comme il s'affranchissait petit à petit des règles qu'on lui avait mises dans la tête depuis l'enfance, il préféra demander l'avis d'un ami. 

Tu n'as pas de prixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant