42. Choix irrationnel

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- Bon, ce n'était pas si mal, non ? Demande Romano.

- Réellement ? Vous avez géré, répond Jenesse en posant sa main sur l'épaule de Germane.

À travers la fenêtre, je regarde les employés s'afférer à vider deux camions de matériels. Je sens un bras entourer ma taille et je pose ma tête contre l'épaule de mon ami. À l'odeur du parfum, je n'ai pas besoin de tourner la tête pour savoir de qui il s'agit.

- Tu penses que mes dessins vont plaire ?

- J'en suis certaine Romano, fais-toi confiance. Tu as dit ce qu'il fallait, le rassurai-je.

- Comment tu te sens ? Demande-t-il.

- Bien.

- Tu as des nouvelles des pilotes ?

- Oui, ils profitent de leurs familles respectives.

- D'accord.

- Je pars demain matin, annonçai-je.

- Tu vas fêter le Nouvel An avec eux c'est ça ?

- Oui.

- Ok.

- Tu vas voir Célestina ?

- Oui, j'ai prévu de l'amener à Paris, répond-il.

- Cool ! Tu m'enverras des photos ?

- Bien sûr !

- Quand est-ce qu'elle vient nous voir d'ailleurs ? Demande Jenesse en s'incrustant dans la conversation.

- Bientôt, je vais essayer de la faire venir en mars et je verrais si je peux l'emmener lors du Grand Prix des 70 ans de la Formule 1.

- Sérieux ?! Je relève immédiatement ma tête de son épaule et le regarde, les yeux grands ouverts, un immense sourire sur le visage.

- Rien n'est confirmé, ne t'emballe pas. Ce n'est qu'une idée.

J'embrasse sa joue et repose ma tête sur son épaule. Ce serait formidable si elle pouvait venir avec nous. Je rêve de ce moment depuis bien trop longtemps alors savoir que ça peut réellement se faire me rend complètement électrique et me donne beaucoup de force.

Célestina est une petite fille de six ans que nous avons rencontré lors d'une visite à l'hôpital Bologne. Elle est atteinte d'une LAL, une leucémie aiguë lymphoblastique, depuis qu'elle a quatre ans. Elle a fait de nombreuses rechutes en deux petites années et bien qu'il soit possible de guérir de cette maladie, Célestina, elle n'y est toujours pas parvenue. En la voyant, Romano est tombé amoureux de sa bouille d'enfant. Depuis, il passe la voir tous les week-ends et avant sa dernière rechute, la petite venait souvent chez lui. Il est pris d'un instinct de protection envers la petite fille, qui est vraiment magnifique à voir. Il la considère un peu comme sa sœur ou sa fille.

- J'ai hâte de la revoir, reprend Leila.

- Oui, moi aussi.

- Je dois avouer que ce petit monstre me manque, dit Felippe.

- Ce n'est pas un monstre ! C'est un ange...

Nous nous regardons et sourions. Cette enfant lui a tellement apporté... Elle est devenue son inspiration au quotidien.

- Jeunes gens, nous appelle Rosa, nous reprenons.

Nous rentrons dans la salle et nous installons à la même place. La pression monte de plus en plus. Nous sommes quatre ne pas être encore passé, et si je suis la logique de mon grand-père, il va vouloir me faire passer en dernière.

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