Lumine | Chapitre 2 : Là où mon cœur repose

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- Paimon, je vais acheter de l'eau ! Tu prépares ton bain pendant ce temps !

- Oui, oui, grande sœur chérie ! Je le fais sans faute, c'est promis !

Ça, ça voulait dire que Lumine allait encore devoir se battre avec Paimon pour que cette dernière prenne son bain.

Qu'importe, elle avait l'habitude.

La jeune fille resserra sa prise sur son sac, après avoir enfilé sa veste et ses chaussures. Par habitude, elle jeta un regard tout autour d'elle, notamment sur les deux misérables fenêtres situés à l'opposé de la porte d'entrée de leur petit appartement. Ces dernières étaient bien fermés, et malgré leur légère tendance à laisser passer de l'air, froid ou chaud en fonction des saisons, elles ne risquaient pas de s'ouvrir au premier coup de vent, à la première pierre jetée sur les vitres déjà martyrisé ou la première tentative d'intrusion. D'après ce que la jeune blonde avait entendu, ces dernières avaient repris dans les quartiers environnants et les rumeurs insistaient un peu trop sur la possible naissance d'un nouveau trafic d'enfants.

Alors, par mesure de sécurité, Lumine rappela sa petite sœur, une peur sourde à sa raison voulant s'assurer que cette dernière gardait bien en mémoire les règles de sécurité.

- Paimon. Reviens là quelques instants.

- Ouiiii ?

Une petite fille de dix ans réapparut, sortant d'une pièce tout juste assez grande pour être considérée comme un placard. Elle avait des cheveux blancs en carré, s'arrêtant au niveau de sa mâchoire, et de grands yeux bleus. Bleus comme la nuit. Un bleu magnifique, que sa voleuse de grande sœur adorait. Elle n'était pas très grande pour son âge et sa petite robe blanche et rose lui donnait un air plus jeune. Et comme se rajouter à sa petite tenue un diadème de plastique rose de dernière qualité, Lumine ne pouvait pas blâmer ceux qui pensait que la plus jeune avait sept ans.

Un soupire s'échappa des lèvres de la voleuse, alors qu'elle se mettait au niveau de Paimon pour lui parler plus facilement. Cette dernière avait un large sourire sur les lèvres, tandis qu'elle rassemblait ses mains sur son petit buste.

- Rappelle-moi ce que tu dois faire quand nous ne sommes pas là, lui demanda l'ainée avec une douceur qui ne cachait pas son inquiétude.

- Toujours rester à la maison, et faire ce que je dois faire si j'ai quelque chose à faire, commença la petite fille sans perdre son sourire. Si je n'ai rien à faire, je peux jouer, mais je dois rester à la maison. Si quelqu'un frappe à la porte et que ce n'est ni le code d'Aether, ni ton code, je n'ouvre pas et je vais me cacher dans le bureau d'Aether. Là-bas, j'active l'enceinte avec le faux bruit de grenade ou d'arme à feu, et j'appelle Dainslef ou un autre serpent noir. Et je bouge pas de ma cachette tant qu'ils sont pas arrivés.

- Bien. C'est parfait.

Satisfaite et en partie soulagée, Lumine embrassa délicatement le front de Paimon, qui esquissa quelques pas de dance, toute contente d'avoir su répondre aux attentes de son ainée. Cette dernière se redressa et la salua une dernière fois, avant de l'envoyer pour de bon dans le presque-placard leur servant de salle de bain et de buanderie, puis de partir.

Sitôt à l'extérieur de l'appartement, Lumine prit une grande inspiration, retenant une grimace en sentant l'odeur d'essence qui trainait dans le minuscule pallier, et descendit les quelques étages la séparant de la route, où bitume et terre se mélangeaient sans jamais prendre le dessus sur l'autre. C'était sur cette même route que la jeune femme s'engagea, marchant d'un rythme rapide entre les véhicules, motos et cyclistes, et les passants. De temps en temps, elle passait devant des établis ou des petits cafés dont les gérants hélaient les potentiels clients. Elle voyait certains qui s'arrêtaient, et d'autres qui continuaient leur chemin, qui se pressaient. Quelques hommes vêtus de noirs ou d'autres couleurs inutilement discrètes discutaient entre eux, appuyés contre les bâtiments encadrant la route, sans se soucier de cacher quoique ce soit de leurs affaires illicites. Un peu plus loin, trois enfants jouaient avec un chien affamé, tandis que le quatrième se lavait les dents à l'aide d'une flaque d'eau boueuse. Encore quelques rues plus loin, une femme faisait grillé du poisson sur des plaques de métal chauffé à blanc, tandis que deux jeunes adolescents, probablement ses enfants, vendaient ceux déjà prêts. L'odeur de l'aliment se mélangea à celles de l'essence, des ordures ménagères et d'autres que Lumine ne saurait identifié, et elle ne put s'empêcher de froncer le nez. Le mélange était une odeur vraiment immonde, qui rendait l'air presque plus irrespirable qu'il l'était déjà quotidiennement.

Petite voleuse et grand mafieux [Genshin Impact Story]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant