Il pleut, il pleut et la porte se ferme.
Blouson bleu, chemise à rayures grises, cravate grise foncée à pois blancs, les cheveux gris, les yeux bleus. Une manie à regarder partout comme si chaque élève pouvait être un suspect de crime. Il ouvre les portes à gauche, à droite, un clip clap de courants d'air.
Il mime ses mots comme un intermittent du spectacle. Il aime rire et essaie l'humour. Les blagues ne sont cependant pas naïves, elles sont moqueuses et méchantes. Il se plait à décrire les horreurs de la misère de l'Histoire comme un politicien sérieux et qui se veut charmant.Observe-t-il pour savoir ou pense-t-il assez savoir pour pouvoir observer?
Lorsqu'il plante ses yeux dans les tiens, scrute-t-il ton âme, tes pensées ou derrière ce regard, voit-il son cours qui se déroule peu à peu ? Comme un invité sur un plateau de journaliste qui verrait son texte défilé derrière la caméra, ou un élève assidu qui, stressé, se souviendrait de son texte comme consolation face à une classe qui le regarde bien trop intensément pour sa nature timide.Cet homme est bien curieux, il raconte beaucoup de choses, parfois même en dehors de son domaine d'expertise.
Il lit cette connaissance floue à un moment clef de l'Histoire. Ses mots sont des gymnastes qui virevoltent autour des dangers et de l'erreur. Son discours est long, lourd, redondant et frivole. Ce sont des informations bien inintéressantes dont il nous assène. Ses phrases sont courtes, il s'arrête à chacun de ses mots, tous semblent plus importants que les autres.Sa parole est sainte dans cette salle que lui seul utilise pour prêcher l'économie et l'histoire du commerce. La lumière baigne, elle est jaune orangée, réalisation de la fée électricité.
Comme marginalisés du monde extérieur, les savoirs qui se transmettent ici ne doivent pas profiter de la même lumière naturelle des candides imbéciles. Les volets sont tirés, l'air est lourd, l'oxygène manque. Les bavardages ne sont pas plus interdits, qu'ils sont surtout impossibles. Être malade n'est pas non plus possible, respirer est déjà bien pénible en ne faisant que ceci lorsqu'étant en bonne santé.Le clip clap du courant d'air continue.
La pluie s'est arrêtée et la porte de gauche est laissée plus longtemps ouverte. L'air rentre, douce fraicheur étrangère à cet homme qui ne vit que dans ses archives. Son savoir s'étend aussi loin que ses cernes ne représentent l'architecture des grottes dans lesquelles il vit. Ce nouveau souffle est une réincarnation pour les élèves.Après la pluie, le bon temps.
Des rayons de soleil se frayent un chemin sur certains pupitres. Les élèves se permettent la tentation des bavardages et de la rigolade. Mais l'homme les regarde sévèrement, enchaine sur une blague dépréciative sur leurs potentiels intellectuels et le brouhaha se dissipe. Les seuls chuchotements qui persisteront seront alors "On s'emmerde." ou le faible gémissement d'une personne endormie.
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Critiques de personnes.
Non-FictionRecueil de critiques et de descriptions. Une personne dédiée par chapitre. Aucun nom, prénom ou lieu précis n'est donné. La chose amusante dont il faudra se souvenir, sera votre capacité à identifier les personnages. Que ce soit dans votre entourage...