Chapitre deuxième : il est stylé lui.

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Il fait cool dans ses habits larges, ses marques exubérantes.

Il a la coupe à la mode, la dégaine d'un skateur qui jamais ne ramène sa board.
Il salue tout le monde comme ses frères, enfin seulement les hommes. Les femmes, elles, il ne les salue que lorsqu'il les trouve belles et les embrasse s'elles l'intéressent.

Tout le monde le connaît, il n'est jamais seul, ne le reste jamais.
Il parle, parle, parle et sait se taire et poser des questions pour mieux parler à nouveau. Ce n'est pas du narcissisme qui l'anime, non, c'est un trouble plus fin, plus subtile. Il manque d'attention, d'affection, de reconnaissance. Il souffre d'un complexe d'infériorité. Il raconte son histoire, jamais ses souffrances. Il omet tout ce qui peut le compromettre. En réalité, il n'explique pas qui il est, il étale ses connaissances, ses biens matériels. Ce qu'il fait ne le rend pas heureux, cela le rend moins misérable.

Il aborde toujours ce sourire qui ne lui sert que pour se moquer.
Ses mots sont tranchants, il attaque par peur de ne pas pouvoir se défendre. Il se fait penser indifférent, mais il ressasse ce qui le blesse, il se souvient de ceux qui le contrarient et s'apitoie intérieurement sur la pauvreté de sa vie. Il s'oblige, se force à se croire parfait, intelligent, intéressant, aimé. Mais il ne l'est pas. Tous le suivent, personne ne l'accompagne. Ils le saluent, lui sourient, rigolent à ses blagues, puis le critiquent, le fuient, l'ignorent. Ils ne veulent rien de lui, ils ne veulent rien avoir à faire avec lui.

Mais il ne peut pas être ignoré, il connaît trop de monde.
 Ainsi, ils lui parlent, lui font croire qu'il est aimé, afin de ne pas avoir à subir son tempérament. Parce qu'il ne s'arrêtera jamais. S'il te connaît, s'il te reconnaît, il se souviendra. Si tu manques de confiance en toi, il saura appuyer sur la plaie. Et pauvre de toi, tu ne verras pas qu'il est bien plus misérable. Il est pitoyable et s'enfonce d'autant plus dans la bêtise, qu'il se pense meilleur. Son arrogance le pousse à faire ce qu'il souhaite, dire ce qu'il veut, sans même qu'une quelconque idée de conséquences ne lui traverse l'esprit. 

Critiques de personnes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant