La famille

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Deux personnes, trois, quatre, cinq, dix, vingt personnes.
Un cercle ouvert, une cave aux multiples volets
Une maison, un sanctuaire, un paradis
Bref, un chez-soi.

Papa
Que dire sur cet être à part
Qui crie, hurle et tonne pour qu'on ne parte
Peut-être loin de lui, ou simplement de ce monde.
Un être aux nerfs d'acier, au sang froid et à l'esprit aiguisé.

Que de fois avons-nous prié son retour
Avons-nous quémander sa présence
Avons-nous cherché dans ses yeux une lueur de reconnaissance? De la fierté ou encore de l'admiration?
Que de fois avons-nous chanté notre mécontentement, notre rage et notre haine viscérale contre ses actes durs et froids?
Que de fois avons-nous prié qu'il s'en aille pour qu'ensuite ne revienne ?

Je ne compte plus.

Et pourtant son absence est tout aussi pesant
Sa voix terrifiante est si rassurante
Comme si le doux effroi que produit sa voix était rassurant et nous donnait de l'élan.

Paradox

Un être probablement détesté, mais oh combien adoré.

Pour une lueur dans les yeux, un sourire dans le coin de ses lèvres, ou une poignée de main,
On le fait,
On s'échine,
On défait crainte et limite
On s'empresse
On vit et on prie qu'un jour on puisse le voir
Juste le voir,
Pas l'entendre
Ce serait beaucoup trop impersonnel
Dénudé et irréel.
Ce serait juste des mots qui couvriraient une profondeur, un tunnel
Tunnel de fierté et reconnaissance
Un tunnel pour lequel on prendrait tout une vie à vouloir traverser.
Un tunnel qui au bout du compte ne s'avère si profond.
Juste assez pour qu'au fond
Nous voyons une lumière au mille couleurs et aux mille rayons.

Maman

Vous le savez.
Avons-nous besoin de discourir
De nous allonger et de dresser ce que nos cœurs n'arrivent à décrire.

Pouvons-nous seulement le faire?
Le dire ou l'exprimer?

J'espère que non. Parce que "elle"

Oui elle.
La belle aux sourires toujours aussi vifs
Aussi réconfortants.
La belle aux sourires peut-être ridés mais toujours étincelants.
Elle est la seule lumière qui vaut le coup d'admirer.

Vous le savez.
Et si vous le savez pas
Imaginez.
Ce n'est pas si compliqué
Vous le sentirez juste en vous posant cette questions : êtes-vous pleins d'amour?
Votre cœur déborde-t-il même quand elle n'est pas là ?
Si c'est le cas, sachez qu'elle est là.
Parce qu'enfin de compte l'amour c'est elle.

Rappelez-vous
De cette main sur votre front lorsque vous êtes fiévreux
De cette étreinte lorsqu'elle vous sent faiblir
De ces heures à veiller
De ces jours à végéter dans une peur,
Plongée dans un flot de prière
Baignée dans une marre de larmes implorant le Sauveur.

Rappelez-vous
De ses cris, de ses nerfs à vif, de ses colères
Qui n'avaient pourtant que le même sens.
De ses crises de folie qui viraient la minute d'après à la tendresse.
De ses plaintes et de ses supplications qui cachaient une peur, une crainte.

Rappelez-vous de ses sourires quand vous rentrez de l'école
De ses câlins sans raison
De ses je t'aime voilé dans le silence de la nuit
De ses doigts dans vos cheveux
De ses mots d'encouragement et de motivation.

Souvenez-vous en.
Même de ses coups
De ses rages
De ses insultes pourtant acerbes et révoltants
Qui encore une fois cachait une peur.
Peur de nous voir vriller.
Peur de nous voir sombrer
Peur de nous devenir l'exact opposé de la bonté
Peur de voir que nos entêtement nous conduisent vers le péché : la mort.
Peur de nous perdre.

Alors si malgré tout ça, vous ne vous en souvenez pas.
Moi je m'en souviens.
Et je nous vois
Nous les enfants,
Les frères et sœurs d'une même mère et père ou pas.
Je nous vois et des fois je me dis que c'est beau la famille.
Il n'y a pas grand chose à dire c'est sûr.
Mais encore une fois c'est le moment de se souvenir.
De ses moments de jeu, de sortie, de complot,
De soutient, d'entente et de collaboration.
C'est drôle !
Ou plutôt, c'est beau.
Jamais l'un sans l'autre
Jamais moi sans eux
Et même quand tout paraissait différent
Le fond restait le même : c'est mon sang.
Oui c'est pas facile tous les jours.
Des démonstrations de force aux taquineries
Des commandes insupportables aux cadeaux sans raison valable.
Des coups poings, des engueulades aux câlins, aux "je t'aime", aux "tu es l'unique".
Une danse foirée qui ne manque pourtant de suivre un rythme.
Bien sûr le rythme de l'amour.
Une fois encore c'est unique et beau.
Ses unités dans la solitude
Un tous contre un monde.
«Nous sommes seuls au monde frangin»
M'a dit ma sœur.
C'est vrai. Il n'y a que nous. Mais on ne peut plus ignorer ce monde, ces personnes qui nous embrassent, qui nous aiment et qui nous promettent fidélité même dans la fin.
On est seul, mais nous sommes aussi cette cave au mille volets qui accueilleront tous ceux qui  le mériteront, tous ceux qui voudront agrandir ce cercle qui ne connaîtra, je le sais, de fin.
Alors oui, on est seul au monde. Mais on ne le sera pas éternellement.

On vivra, on grandira et chacun à notre tour, nous verrons cet amour, cette fierté et cette reconnaissance dans les yeux nos créateurs.

La famille, c'est beau, c'est fort, c'est difficile, dès fois incompréhensible, c'est le sang et bien plus, ce sont "les liens du cœur".

S'il vous prend alors, ne serait-ce qu'une petite envie de cracher sur elle. Réfléchissez et souvenez-vous.

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