Poèmes d'amour Et De Peines

Pardon

Pardon,

Pour chaque sourire volé
Pour chaque battement de cœur abusé,
Pour chaque geste osé
Et pour chaque mal imposé.

Je ne le dis pas souvent
Mais quand j'y pense, je m'insurge
Je pâlis, me trouvant un peu trop décevant
Je fane à force de purge.

Tu le mérites bien
Ou plutôt je te le dois bien.
Alors, pardon.

Pardon, pour ce premier sourire
Pardon, pour cette première blague
Pardon, pour ce premier surnom drôle à mourir
Pardon, pour ces premiers clins d'œil un peu trop vague.

Pardon, pour cette invitation
Pardon, pour cette adulation
Pardon, pour cette admiration
Pardon, pour cette addiction

Addiction que je suis devenue
Admiration que je te vouais
Adulation que je ne m'empêchais de faire
Invitation que je ne pouvais me refuser de te proposer.

Pardon.

Aujourd'hui, je le sais.

Tout aurait été plus simple si j'avais laissé les choses se faire,
Si le temps s'était effacé sans que je ne lui impose un rythme.
Tout aurait été plus simple si je te l'avais dit,
Pas avec la bouche, mais dans le cœur.
Oui, tout aurait été plus simple, si, dans le silence je t'avais regardé partir.

Mais hélas,

J'ai fait le bougre.
Je me suis empressé de me jeter sur toi.
Tel un égoïste, j'ai parié un billet contre ton cœur
Tel un être scarifié par le goût amer des déceptions, j'ai feins un sourire pour que tu ne vois le leurre.

Alors pardon.

Pour ces promesses que tu lisais dans mes yeux.
Pour ces heures à imaginer un avenir qui n'était qu'un pieux.
Pour ces bonjours qui ne rimaient aucunement avec "je te veux"
Pour ces câlins qui en fin de compte ne servait qu'à soulager ma conscience.

Pardon pour ces soirs où j'étais tendre
Pardon pour ces nuits où ton cœur semblait se fendre
Pardon, pour ces jours où je me suis inquiété
Pardon, pour ces fois où par peur j'ai pleuré.

Parce qu'au fond c'est tout ça qui te fait souffrir.
Toutes ces attentions, ces moments drôles et ces fous-rires
Tous ces milliers d'heures passées envolées et effacées dans un jeu, dans un théâtre que j'aurais orchestré depuis le début pour me sentir vivre.
Alors pardon pour cette illusion au goût ciguë.
Tout simplement PARDON.