Les princesses au Starbucks

Princesse ?

- Princesse !

Je me lève pour récupérer ma commande.

- J'imagine que c'est moi.

Nos doigts s'effleurent comme à chaque fois que je récupère ma boisson. Remarquant alors un point d'interrogation après le Princesse ?

- Pourquoi j'ai pas un nom précis aujourd'hui ? Je t'avoue que ça me manque. Je remarque en rougissant. C'est par rapport à ça que je t'ai dis la semaine dernière ?

Le rose se dépose à son tour sur ses pommettes.

- Oui et non. Le prend pas mal. Au contraire. Ça englobe tout ce tu m'a dit.

Tout ? Je ne peux m'empêcher d'espérer. Contrairement à d'habitude il perd ses mots.

- Euuu... Je... Parce que je... Je voulais te demander d'être MA princesse...

Il baisse les yeux sur nos doigts toujours emmêlés. Ses mèches blondes lui cache le visage.

- Si je suis une princesse il me faut un prince. Tu en connais un ? Je provoque. Tu aurais pu faire l'affaire mais malheureusement tu n'es qu'un vilain crapaud.

Son regard blessé plonge dans le mien. Ses mains se retirent d'entre les miennes.

- Je vois. Excusez moi. Bonne journée, bonne appétit monsieur. Appuyant bien sûr le dernier mot.

- Non. Non. Attend. Cherchant ses prunelles couleur miel. Quand elles se posent une dernière fois sur moi, elles sont remplis de larmes qu'il ne peut laisser couler devant les clients.

Je le vois se diriger dans la réserve, après avoir prévenu, la voix tremblante, Isaac, qu'il allait chercher du café.

Me sentant ridiculement con je sers ma boisson entre mes phalanges.
C'est la base de tout conte de fée. Il m'appelle par un nouveau nom de princesse toutes les semaines mais il connaît pas cette règle de base ?

Je prend ma serviette pour lui écrire un mot:

Mon prince.

Relis tes classiques. Toutes princesses qui se respectent à rencontrer dans sa vie un crapaud. Sinon comment seraient telles devenues des princesses ?!
Je suis ta princesse, veut tu être le crapaud que j'embrasse pour te retransformer en prince ?

Pour vivre un conte de fée.
Ensemble.
À deux
?

-

- Bonjour, excusez moi. J'interpelle celui avec qui il travail. Est ce que vous pourrez donner ça à votre collègue s'il vous plaît ?

- Pas de problèmes. Tout c'est bien passé ?

- Je sais pas... Bonne journée.

- A vous aussi. A la semaine prochaine.