La brume est tombée. Le vent soulève une brise fraîche et quelques feuilles sur son passage. L'automne commence à arriver. Mes yeux s'entrouvrent légèrement et lentement. Une odeur de rosée se mélange à celle du sang séché. Le sol est dur contre ma peau sale et écorchée. J'entends quelques oiseaux chanter et le vent qui me nargue en me chatouillant mes pieds nus. Je me mets sur mes coudes, puis à genoux et je me frotte les yeux. En tombant, j'ai dû me faire mal quelque part. Je peine un peu à me relever car j'ai un mal de crâne. Premièrement, je n'ai plus d'eau et je suis quasi à sec de nourriture. Deuxièmement, j'ai perdu mes chaussures dans ma course d'hier soir et mes chaussettes sont utilisées pour bander une de mes plaie à la cheville. Mais je dois avoir une seconde paire dans mon sac. Enfin, je l'espère... Et troisièmement, je dois m'éloigner d'ici avant qu'on me trouve. Les Yeux ont dû commencer les recherches depuis déjà quelques heures et il ne faut pas que je me fasse choper.
Je me dirige vers mon sac et, Dieu merci, il me reste deux paires de chaussettes. J'en enfile une. Je remets mon manteau, je range mon couteau dans ma ceinture et je sors de ma grotte.La lumière du soleil m'éblouit un instant, aussi faible soit elle.
Je fais le tour de la grotte pour vérifier que je n'ai rien laissé d'important ou des indices qui pourrait indiquer à mes poursuivants vers où je me dirige. Mais je ne sais pas vraiment où je vais. Il va sûrement me falloir trouver un village pour me ravitailler et trouver par exemple une carte et une torche. Mais je ne sais pas où ce trouve le fameux village que j'espère trouver.
Quand je suis arrivée dans la grotte, je suis arrivée par l'Ouest. Alors je prends la direction opposée. Ce n'est pas bien compliqué. Je dois suivre la où le soleil se lève pour se matin. De plus, la forêt devient moins dense par l'Est. Peut être qu'un village se situe non loin d'ici.Je me mets en marche mais mes pieds me font souffrir! Il faut que je marche essentiellement sur l'herbe même si, à cause de la rosée du matin, elle me trempe mes chaussettes après quelques pas seulement. Je m'arrête à certains moments pour voir si je n'entends pas un bruit qui pourrait m'indiquer la présence d'un village ou autre chose. Mes yeux sont attirés par un grand arbre qui se dresse devant moi. Peut être qu'en grimpant, je verrait la fin de la forêt... Mais je suis seulement couvertes de simples chaussettes aux pieds, je risque de me faire mal. Mais après tout, si il y a un village non-loin d'ici, ce serait mieux que je le trouve en vitesse. Et si des gens passent par ce chemin, ils ne penseront peut être pas à regarder en hauteur.
J'accroche bien mon sac à dos et commence mon ascension. Les premières branches ne sont pas trop hautes donc j'arrive à les atteindre mais, seulement à bout de bras. Je pose mes pieds sur les petites accroches que m'offre l'arbre et me hisse sur la première branche. Un jeu d'enfant. Mais, à cause que je n'ai pas de chaussures, ça va être plus long et plus dur sûrement. L'arbre est assez haut et il a encore beaucoup de feuilles, même si certaines virent déjà à l'orange.
Je dois être au milieu du chemin quand la branche sous mon pied gauche craque, et je me retiens seulement à l'aide de mon bras droit. Mon pied s'est râpé contre le tronc et du sang commence à s'en échapper. Mais je ne dois pas regarder en bas. Je me raccroche avec mon bras gauche et me tire vers le haut. Je m'assois sur une branche assez grosse pour pouvoir poser mon pied et l'examiner de plus près. J'ai une petite plaie mais je n'ai pas de quoi la désinfecter. Je fourre ma chaussette tachée de sang dans mon sac et la remplacé par une autre. Ça ne fera jamais l'affaire ! Il me faut absolument trouver ce dont j'ai besoin. Il faut absolument trouver un village ! Je me relève prudemment sur la branche et recommence à grimper. Toujours plus haut.
Au bout d'un moment, les branches deviennent trop fines pour continuer à grimper. Si je continue, je tomberais à coups sûr. Je regarde à travers les feuilles qui me bloquent une partie de la vue. Je ne vois pas de village. Je regarde tout autour mais je n'en vois pas. Je ne suis pas montée assez haut. Mais je ne peux plus grimper. Sinon, mes blessures seront plus graves. De mon point de vue, on observe que la forêt devient moins dense vers le sud. Alors je vais avancer par là. Une fois que je serais descendue de cet arbre.
Je commence à redescendre quand des bruits de pas m'interpellent plus bas. Je me stoppe, je bloque ma respiration et j'écoute. Au rythme des pas, à leur fréquence et à leur intensité, je deviens que c'est un seul homme qui marche. Il doit être adulte. Enfin, il arrive dans mon champ de vision, passant non-loin de l'arbre dans lequel je m'accroche. Il ne m'a pas vu. Il a une gourde vide accrochée sur le côté de son sac. Peut être qu'il rentre chez lui, ou qu'il connait un endroit où je pourrais trouver de quoi boire et manger, voir me ravitailler en matériel.
J'attends qu'il se soit encore un peu plus éloigné avant de descendre de mon arbre. Au bout d'un moment, je saute et atterri lourdement sur le chemin. Je retiens un gémissement car mon pied me fais très mal. Je me relève et prends la même direction que l'homme avait prit. Je recommence à marcher essentiellement sur l'herbe et plus dans les plantes afin de ne pas me faire repérer.
Je fais bien attention à garder le même rythme. J'avance de quelques pas, je m'arrête et j'écoute ce qui m'entoure. Puis je recommence. Je longe les différents arbres, tous différents les uns que les autres. Un est complètement nu, le suivant est revêtu de feuilles multicolores, idem pour le suivant,... Je m'arrête. Je n'entends plus aussi bien l'homme que je suivais. À force que m'arrêter, il doit m'avoir beaucoup distancée alors je le mets à trottiner un petit peu, tout en faisant attention à demeurer la plus silencieuse possible.
Cela doit faire un bon quart d'heure que je suis cet homme et nous ne sommes toujours pas arrivés dans un village. Je n'ai même pas vu de champs ! Je m'arrête et j'écoute. Je n'entends plus que le chant des oiseaux. Je me sens bête, j'ai perdu notre homme. Je continue d'avancer quand même lorsque je tombe sur une intersection. Et mince! Maintenant que je ne l'entend plus, je ne peux pas savoir par quel chemin il est passé. Pourquoi pas le chemin de droite ? Il tourne alors que l'autre reste plutôt droit donc peut être qu'il sort de la forêt qui est peut être longiligne. Ou alors le chemin de gauche ? La forêt paraît moins dense quand on fait attention. Je ne sais pas ! Je pourrais remonter dans un arbre pour essayer de le voir sur l'un des chemins au loin mais le temps de monter, il sera déjà hors de ma vue.
Je remarque deux choses, quasiment simultanément. La première : il y a de la boue et des empreintes sur les deux chemins mais celles à droite sont plus profondes donc, plus récentes. La seconde : les oiseaux sont moins nombreux de ce même côté.Ma décision est prise, je me remets à trottiner en empruntant le chemin de droite. Au bout de quelques minutes à ce rythme, je recommence à entendre ses pas. Il ne m'avait pas beaucoup devancée à ce que j'entends. D'ailleurs, il s'arrête. Je fais de même. Je risque un coup d'oeil, cachée derrière un buisson. Il pose son sac à dos sur une souche au milieu d'un espace assez peu boisé. La végétation forme un cercle autour de la souche, comme si c'était un lieu de réunion en pleine nature.
L'homme sort un couteau de son sac et se retourne vers le chemin, de la où nous sommes arrivés."Je sais que tu es là, et que tu me suis depuis un moment déjà!
Mon coeur cesse de battre.
Sors de ta cachette, et pose tes affaires. Si tu n'obéis pas, c'est moi qui viendrait directement! crie-t-il en levant un peu plus haut son poignard.
Je n'ai qu'un couteau, mais nulle part ou le cacher. De toute façon, si je le sors de mon sac, je ferais trop de bruit. Je suis vraiment démunie de toute part, je ne peux rien face à cet homme et il sait visiblement où je suis. Et si c'était un des Yeux ?
Je t'ai dit de SORTIR !
Ok, il ne plaisante vraiment pas. Je me lève doucement, tout en retirant mon sac de sur mon dos. Ses yeux mettent quelques secondes avant de me trouver. Il ne savait sûrement pas où j'étais mais il devait savoir que je le suivais toujours. Je n'aurais pas dû me lever.
Mets tes mains en l'air et sors sur le sentier.
J'optempère.
Qui es-tu ? me demande-t-il.
- Je suis.. Aideen. J'ai 15 ans et je meurs de faim.Il s'approche petit à petit de moi. Me scrute de tous les côtés. S'est assez dérangeant et bizarre. Il s'apprêtait à baisser son couteau quand ses yeux tombèrent dans les miens. D'un coup il se jeta sur moi, couteau en l'air en hurlant.
-Des flammes !! Tu as des flammes dans les yeux ! Tu n'es pas normale, non. Je sais ce que tu es. Tu es une âme, une âme du Dieu Drystan ! "
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The last soul
ParanormalJe suis un fragment d'âme... C'est lors de la destruction de Drystan, le dieu du malheur et de la tristesse, que les "Yeux" se rendent compte de leur erreur. Ils n'auraient pas pensé que le dieu ait pu diviser son âme en plusieurs fragments pour dem...