~IV~

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Je re-examine l'affiche, re-examine le visage du garçon, le visage d'Isaac. Je n'arrive pas à me rappeller d'où je le connais ni quoi que se soit d'autre à propos de lui à part son prénom. J'imagine que c'est quelqu'un qui a des pouvoirs comme moi et que j'ai dû le rencontrer dans ma vie mais je n'arrive pas à me rappeler quand, où, ou même le son de sa voix.
Mes yeux glisse sous sa photo sur un petit texte.

"Avis à la population! L'une des âmes du Dieu Drystan à été capturé : elle est actuellement enfermée dans le village de Spruce Town et les paysans attendent l'arrivée des Yeux pour qu'elle puisse être enfermée dans une vrai prison au palais royal. Ceux-ci attendent les ordres du roi pour savoir s'il ne prend aucun risque en ordonnant la mise à mort des âmes du Dieu."

Ma vision se brouille , j'ai des images qui apparaissent dans ma tête. Je vois un homme aux cheveux blancs, au yeux tout blancs, sans pupilles, puis son visage aussi devient floue. Sa voix résonne dans ma tête comme un écho. 

Vous devez vous réunir.

Il répète plusieurs fois cette phrase. Je tombe sur mes genoux.

Recréez moi!

J'ai comme une sensation de piqûre dans ma tête, je mets ma main gauche là où ça me fait mal.

RECRÉEZ MOI!

Tout d'un coup, un bruit métallique résonne au fond de la supérette et me sort de ma vision. Et si les Yeux m'avaient retrouvés ? Nan je ne pense pas, je les auraient entendus. Mais de peur de ne pas être toute seule, je prends mon sac, vérifie vite fait que j'ai tout et sors de la supérette en me hâtant.

Qu'elle direction prendre ? Celle de Spruce Town. Mais je ne sais pas où ça se trouve. Je vais voir les panneaux à la sortie de la station essence. Aucun n'indique la direction de Spruce Town. Mais, j'ai une idée. Je retourne vite fait dans la supérette en toute discrétion pour prendre un stylo, des lunettes de soleil et je prends l'affiche d'Isaac de l'entrée.
Je ressors dehors et marque au dos de l'affiche avec mon stylo : Spruce Town. Je mets les lunettes de soleil et m'éloigne de la station, me mets sur le côté de la route et brandit mon papier dès qu'une voiture passe. j'avais vu ça quelque part, je crois que ça s'appelle du stop.
Des voitures passent mais ne s'arrêtent pas. Je finis par m'asseoir et me lève seulement quand une voiture apparaît au loin.

Le midi arrive alors au lieu de piocher dans mes réserves, je laisse mes affaires sur la chaussée et repars vers la supérette prendre à manger. J'en profite pour prendre des aliments toujours au frais, ceux que je ne peux pas emporter et qui ne seront plus longtemps conservés. Je reviens à mon poste et guette d'autres voitures. Aucunes ne se sont arrêtées. Et peu passent par cette route au milieu de la forêt.

La nuit commence à tomber et il va bien falloir que je dorme quelque part. Je m'éloigne encore un peu de la supérette, mais je reste tout de même à un distance où je peux l'observer de loin. Je choisis un arbre à côté de la route, pas trop raide pour pouvoir grimper mais pas trop petit non plus pour ne pas être trop voyante. Je grimpe, et je peux affirmer que c'est beaucoup plus facile avec des chaussures, même trop grandes. Je me poste assez haut sur une branche assez grosse pour que je puisse tenir, mais il vaut mieux prendre le plus de précautions possible. J'attache la corde qui passe autour du tronc, puis autour de moi, et enfin s'enroule autour de la branche sur laquelle je suis. Je fais un noeuds assez serré pour ne pas tomber. Je laisse le sac à dos sur mon dos, en plus ça me fait comme un coussin pour dormir, ce qui n'est pas désagréable. Il commence par contre à faire froid. Je ferme mon gilet et, voyant que ce n'est pas assez, je sors mon manteau et l'enfile.

Je revois ce visage blanc aux cheveux blancs et aux yeux tout aussi blancs, sans pupilles. Il m'apparaît de façon vague, un peu floue. Mais je distingue un sourire sur son visage. Peut être même une larme.
Aideen...
Il prononce mon prénom d'une façon si douce et chaleureuse. Sa voix me réconforte. Je le vois qui tend doucement sa main vers moi. Bizarrement, le fait qu'il n'ai pas de pupilles ne m'effraie pas. Au contraire, je me sens proche de lui. J'ai aussi une différence au niveau de mes yeux. Mes flammes.
Aideen... Tu as les plus beaux yeux que je n'ai jamais vu.
Sa main glacée se pose sur ma joue.

The last soul Où les histoires vivent. Découvrez maintenant