Il continue à rapprocher le couteau de ma gorge et je me force à l'éloigner. Je donne des coups avec mes jambes mais l'homme réussi à m'immobiliser en appuyant sur ma blessure aux pieds.
Je lache un cri.
"Arrête de bouger !!" me crie-t-il.
Faut être vraiment débile pour penser que je vais arrêter de me débattre et me laisser tuer. Ma main droite cherche à tâtons quelque chose avec quoi je pourrais lui frapper la tête. Il appuie plus violement et je tourne la tête vers la gauche. Je sens que ma joue droite me pique, il a dû me couper. Je trouve enfin un bâton et assène un énorme coup, droit dans la gorge de l'homme. Il tombe à la renverse et peine à respirer. Je me relève péniblement et me dirige en boitant derrière un arbre.
" Je sais toujours où tu es. Tu ne m'échapperas pas et je pourrais toucher la récompense !"
Il commence à se relever.
M*rde, je ne savais pas que les Yeux m'avais déjà signalé à la population.
Je l'entends qui se rapproche, il me faut vite un plan. Je regarde l'arbre à côté du miens. Je ne peux pas l'atteindre sans que l'homme me voit, en plus, l'arbre est à 10 mètres. Je ne serais pas assez rapide avec mes pieds blessés.
J'ai une idée. Si j'ai un pouvoir, c'est pas pour décorer. C'est le moment de l'utiliser. Je fixe l'arbre à 10 mètre de moi, longtemps. Assez pour les racines prennent feu.
"Co...Comment as tu changé de cachette ?"
Ça marche. Je ramasse tout doucement un gros cailloux devant moi et je fais comme pour l'arbre. Je le fixe. Je sens une chaleur violente dans les yeux. Violente mais douce à la fois car je sais qu'elle ne me fera rien et qu'elle fait ma force.
Le cailloux prend feu. Je sors vite de ma cachette. Je n'ai qu'un lancé, je n'ai pas intérêt à me rater.
L'homme se retourne, je fais un pas et je lance la grosse pierre dans sa direction et je bifurque vers l'autre côté. Je cours, ramassant mon sac à la volée, sans même savoir si l'homme me poursuit. Seul mon coeur tambourine dans mes oreilles. Je baisse les yeux et je vois que mes pieds sont tâchés de sang. Mes bandages minables faits à partir de mes chaussettes se sont enlevés. Je risque un coup d'oeil derrière moi et vois l'homme à terre, la bouche grand ouverte et les mains sur son visage. Je l'ai eu, je crois. On dirait qu'il crit mais aucun son ne me parvient. Je me reconcentre sur ma course de peur qu'il se relève, me suive puis me rattrape.Je trébuche et manque de me ramasser par terre. Je souffre tellement, mes pieds m'assaillent comme si des millions d'aiguilles de plantaient dans mes pieds à chaque pas. C'est peut être le cas finalement vu que je cours pieds nus, dans la forêt avec toutes sortes de bâtons, pierres, plantes et autres sur le sol.
Mes oreilles commencent à moins bourdonner car je distingue un bruit continu. Un bruit grave, qui s'intensifie puis s'atténue avant de disparaitre. Je l'ai entendu trois fois.
Je continue ma course et je débouche tout droite sur une étendue noire, droite, entourée aussi de la forêt. La route. Je suis au milieu de la route. Mon audition me revient complètement et j'entends une voiture qui arrive au loin. Je reprends mes esprits et je m'élance pour sortir de la route. Mais la douleur est plus violente et me cloue au sol. Je rampe malgré moi jusqu'à l'autre côté en traînant mon pied gauche (qui est nettement plus endommagé que l'autre).
Je lève les yeux et tombe devant une station essence avec une supérette. Je me suis jamais sentie aussi bien qu'à ce moment. J'espère qu'il y a à manger et à boire car je n'allais bientôt plus tenir. C'est sûrement à cet endroit que l'homme se rendait.J'essaye d'ouvrir la porte mais elle est verrouillée. Mince. Je me tourne, observe la station à la recherche de quelque chose pour briser la vitre de la porte. Rien qui ne convienne, que je puisse porter sans aggraver mon cas. Je descends mon sac de mon dos et l'ouvre.
Il me reste une chaussette, ma gourde vide, mon gilet rouge, quelques miettes dans le fond et mon carnet avec mon stylo.
Je fixe la porte au niveau de la poignée. Cette porte est en verre alors si je reste comme ça assez longtemps, je pourrais peut être réussir à faire fondre le verre pour ensuite ouvrir de l'intérieur. Même si ce plan me paraît encore moins crédible qu'avec l'homme.J'attends depuis maintenant quinze minutes devant la porte, à la fixer intensément comme un chat devant un plat de croquettes. Je n'y arrive pas et ça me fait perdre patience. Je me lève, en m'aidant de la poignée et me dirige vers les tuyaux d'essence. Je sors le couteau de ma ceinture, tire violement sur le tuyaux qui conduit le gazole et le tranche d'un coup sec. Du liquide noir s'échappe et se déverse lentement sur la route. Mais j'ai ce que je veux : la poignée du tuyau. Elle me paraît un peu lourde, j'arriverais peut être à casser la vitre avec.
Je me redirige vers l'entrée de la supérette, brandit mon objet et le fracassé contre la porte. Elle ne cède pas mais une petite fissure s'est présentée. Je recommence au moins une dizaine, voire une vingtaine de fois et enfin, la vitre cède !À l'intérieur de la supérette, il fait nettement plus froid qu'à l'extérieur. Les volets sur les vitrines à côté de l'entrée sont à moitié fermés, certains articles sont éparpillés par terre, un cadi est renversé au milieu de l'allée centrale et surtout, je me sens observée. Ça m'étonnerait que l'homme soit revenu sans que je ne le vois mais je décide de faire un tour pour d'abord vérifier qu'il n'y a personne.
Il y a une porte au fond à gauche. Je me dirige le plus silencieusement possible vers celle-ci. Je n'avais pas vu quelque chose par terre sur lequel je viens de marcher, et je retiens un gémissement. Je mords mon t-shirt pour l'empêcher de crier. Je regarde mon pieds et détourne le regard vivement après. Il n'est franchement pas beau à voir.J'ai fais le tour de toute la supérette et il n'y a pas âme qui vive. Derrière la porte se trouvait un petit local avec une sortie de secours et à droite dans le bâtiment, il y avait des toilettes.
Je m'occupe maintenant de scanner les rayons, je rempli mon sac. Je trouve plusieurs paquets de biscuits, deux conserves de raviolis et quelques petits surgelés à manger. Je trouve d'ailleurs ça étrange que le rayon soit allumé. Peut être que l'homme de la forêt travaillait ici et qu'il a continué d'approvisionner le rayon en fraîcheur pour que rien ne pourrisse.
Comme je ne pourrais emporter que ce qui se conserve, je vais manger les surgelés maintenant pour me remplir le ventre. J'opte pour une petite salade piémontaise que j'ai trouvé dans un coin, encastrée entre deux boîte de taboulé. J'ai trouvé des pacs d'eau en petites bouteilles mais pour être sûre qu'ils ne soient pas périmés ou quelques chose du genre, j'en prends deux que je vide dans l'évier des toilettes et que je re-rempli. J'en profite pour remplir ma gourde et pour me désaltérer.Je trouve un rayon avec les premiers secours, comme une mini pharmacie. J'emporte un maximum de bandage avec moi dans mon sac et je prends ceux qui restent pour me bander les pieds. J'ai aussi trouve un désinfectant que j'emporterai avec moi, et des compresses. Je reprends le bas de mon t-shirt et mors dedans, pendant que je me soigne le pieds, pour ne pas crier.
Je m'occupe enfin du rayon où se trouvent les vêtements. Je reprends plusieurs paires de chaussettes, les plus épaisses que je trouve. Je me change intégralement et emporte quelques vêtements en plus au cas où. Je trouve aussi quelques paires de chaussures, certaines beaucoup trop grandes pour ma pointure. C'est comme si le magasin avait été dévalisé de toutes les chaussures en 37 ou les tailles autour. Je trouve néanmoins des baskets en 39 et demi qui devraient faire l'affaire.
Mon sac est maintenant plein à craquer, surtout après avoir rajouté une corde et deux autres couteaux trouvés sous une étagère. Ceux là n'étaient sûrement pas à vendre.
J'ai quand même fait de la place dans mon sac en élevant mon gilet rouge et en le mettant sur mes épaules. Je ne sais plus qui me l'a donné, mais quand je le mets, une immense chaleur m'envahit et je me sens bien. Très bien. Je ne veux pas m'en séparer.Je n'ai plus le temps de m'attarder dans cette supérette. Je m'apprête à sortir quand les affiches collées sur le comptoir attirent mon attention. Il y en a une avec un panneau danger.
"Avis à la population ! Nous cherchons les âmes du Dieu Drystan. Ceux sont des personnes, à première vue, comme vous et moi mais possède un trait physique reconnaissable, hors du commun. Si vous croisez ces personnes, prévenez les Yeux qui s'occuperont de les chasser et de les apporter au palais. Ceux sont des individus DANGEUREUX! Il y aura une récompense de 1000€ pour la capture d'un de ces individus."
C'est bien ce que l'homme avait dit. Mais je ne pensais pas que nous étions plusieurs à être recherchés. Il y a d'autre gens comme moi ?Mes yeux furent attirés par l'autre affiche. On voit un garçon d'à peut près mon âge. Il a la peau mâte, les cheveux noirs de jais en pétard au dessus de sa tête, des yeux marrons et surtout, des brûlures sur son visage, et on devine qu'elles continuent sur le reste de son corps. Mais, on ne dirait pas des brûlures ordinaire. Et ce garçon me dit quelque chose...
Morana. Jason. Nox. Esmeray. Julian. Catlyn. Blair. Amaris. Melian. Eleonor.
Isaac...
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The last soul
ParanormalJe suis un fragment d'âme... C'est lors de la destruction de Drystan, le dieu du malheur et de la tristesse, que les "Yeux" se rendent compte de leur erreur. Ils n'auraient pas pensé que le dieu ait pu diviser son âme en plusieurs fragments pour dem...