I [Los Angeles]

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                       Humaine


Michaël

                               

                                               

Je la sens.

Oui, plus que jamais. Chaque parcelle, chaque sensation qui m'atteint.

Ce grain de sable. Je le sens plus que jamais. Le toucher n'a jamais semblé aussi réel. Même si la sensation paraît incroyable, la couleur, elle tend vers le rouge. C'est à ce moment que j'ai compris que j'étais enfermé dans une chaire qui me retiennais ici, comme des chaînes. Je tentais de déployer mes ailes pour retrouver ce ciel si vaste, si beau, si apaisant. 

Lorsque je relève la tête. Il es là, habillé tout en noir. Qui? Je ne sais pas, du moins je ne sais plus. Mon âme me hurle de m'enfuir loin, le plus loin possible de lui, ne jamais chercher à revoir cette silhouette, cette personne. Je ne sais plus, mais il ne faut pas qu'il me touche, non il ne le doit pas.

Je tressaillis et finis par ouvrir les yeux. Mon cœur bat à la chamade et devant moi Yelena. Toujours au volant, elle porte ce même regard, vide, la main figée vers ma cuisse. Qu'est ce qu'elle essaie de faire? En finir avec ma vie. Avec cet ados il faut s'attendre à tout.

Sa main poursuit son parcours jusqu'au levier de vitesse où elle s'empare d'un objet imperceptible à ma vue.

Elle s'empare de l'objet et me le donne.

Tu l'as fait tomber hier soir.

Juste ciel mon collier!

Je le prends avant de la remercier. Et comme je l'aurais deviné, ma gratitude ne semblait pas l'affecter.

Qu'avait t-elle subi à la mort de ses parents pour devenir ainsi?
Je me sentais mal pour elle mais au lieu de lui dire car je sais ce qui va se passer. Je me contente de sourire.

C'est amusant.

Elle continue de rouler jusqu'à ce que  j'aperçoive une petite pancarte indiquant “Los Angeles". Nous continuons notre chemin jusqu'à nous arrêter dans un café où nous commandons quelque chose à manger.

Quelques minutes, les croissants et le café arrivent puis nous commençons à manger. Yel se contente de manger sans émettre un quelconque bruit. C'est le cas depuis ce matin.

Parler n'est pas votre fort Yel.

Sans rien me répondre, elle continue son petit déjeuner. Pas même une fois, ses sombres iris n'avaient croisé les miennes. C'est évident qu'elle ne me considère pas.

Elle jette un paquet sur la table en ma direction. Je l'acquiesce et l'ouvre. Lorsque mes yeux rencontrent le contenu de l'enveloppe je soupire face à la plaque de dollars. 

—  Pour te faire tenir quelques jours. Dit-elle avant de boire d'une traîte son verre de whisky.

Elle pense pouvoir m'acheter.
Je lui souris dans toute ma splendeur et lui redonne le paquet.

Merci. Mais non merci.

Elle me regarde l'air fatigué.

Mille dollars de plus?

Juste vous.

Je goûte le café et franchement je ne peux pas garder mon commentaire pour moi seule.

DEAMON'S DETECTIVE Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant