Chapitre 3

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Ce matin-là, lorsque je me lève, je regarde les journaux télévisés. Une fille a été agressée hier soir et dans une ville proche à la nôtre, je crains la fermeture temporaire du bar/restaurant et j'espère que cela ne va pas arriver.

Cet homme au départ a essayé de la draguer lourdement pour finir par la frapper en plein visage, heureusement qu'un habitant a entendu l'attaque et s'est empressé de lui porter en aide pendant que l'agresseur a fui. La jeune femme a aussitôt été admise à l'hôpital et sera interrogée, lorsqu'elle pourra s'exprimer.

Avec agacement, j'éteins la télévision, frustrée. Les médias ne relatent jamais l'entièreté des faits et je ne saurais pas les précisions de l'attaque.

L'agresseur a eu le temps de s'enfuir, mais les deux témoins vont pouvoir le décrire physiquement. Je suis légèrement inquiète pour nous toutes puisqu'ils se rapprochent de notre ville et potentiellement de notre bar.

Je me dirige vers ma chambre et agrippe sous le lit une grosse valise noire. Je la tire vers moi et grimace sous son poids, j'éternue face à la poussière qui se dégage lorsque je l'ouvre. Mon regard se pose sur des armes, dissimulées à l'intérieur. J'ai mon permis et j'en ai quelques-unes avec moi, ayant l'autorisation d'en détenir. Néanmoins, je ne m'en suis jamais servie et je me dis que l'avoir sur moi me rassurerait et surtout être plus en confiance.

Mes doigts se posent sur le pistolet et je sursaute face à la fraicheur de ce contact. Mes initiales sont gravées dessus et c'est ma toute première arme, offerte par mon père. Elle est petite, légère et facile à dissimuler. J'espère ne pas en avoir besoin, mais préfère tout de même la mettre dans mon sac.

Je me change et enfile un pantacourt de sport, un débardeur et une veste à capuche pour me protéger du froid. Tous les matins, je pars courir pour rester en forme et garder une santé mentale saine.

Je ferme l'appartement et décide de prendre ma voiture, un vieux cabriolet qui est en fin de vie.

J'ai l'habitude d'aller dans une magnifique forêt et comme nous sommes bientôt au printemps, j'aurais le loisir d'observer l'évolution des fleurs et plantes.

Je monte le son durant le trajet et toutes les radios locales parlent de ce malfrat. Je me doute bien que cela va faire la une des journaux...

Je roule pendant quelques minutes, entourée par d'immenses arbres qui me donnent l'impression d'être minuscule. Les chemins rocailleux secouent la voiture dans tous les sens et heureusement que je n'ai pas manger ce matin sans quoi, mon estomac n'apprécierait pas. Le soleil se lève à peine, se frayant un passage parmi les feuilles colorées.

J'aime me retrouver ici, seule, et en compagnie de la nature. Cette dernière a tellement de choses à nous apprendre, des richesses à nous faire découvrir. Il faut simplement prêter attention et élargir son regard.

Je me gare et éteins le moteur de la voiture en étirant mes membres engourdis. Je sors et fourre les clés dans une poche intérieure de ma veste après avoir fermé à double tour. Je doute que quelqu'un veuille voler mon véhicule puisqu'il ne lui reste pas longtemps à vivre.

J'inspire un bon coup et mes poumons se remplissent d'air, je m'étire et effectue quelques mouvements de sport pour m'échauffer. Les chants des oiseaux me parviennent aux oreilles, tout le monde se lève avec le soleil.

Je m'élance en prenant mon trajet habituel, gardant une allure de course moyenne.

Le temps passe si rapidement que je me laisse entraîner par mes pas jusqu'à arriver devant un chemin rempli de pierre. Je ne connais pas cet endroit, mais je ne m'arrête pas. Je m'élance, les légers rayons de soleil traversent les feuilles et glissent sur ma peau, la réchauffant. Cette chaleur m'apporte une agréable sensation.

Soudain, je comprends où le chemin me conduit ; dans une gigantesque ferme. À cet instant, j'entends même un coq chanter, prévenant la basse-cour de l'aube et du réveil. Je me stoppe en posant mes mains sur mes cuisses pour reprendre mon souffle.

Je m'apprête à faire demi-tour puisque je n'ai rien à faire ici... C'est entrer sur une propriété privée et je ne désire pas avoir des problèmes.

Soudain, j'aperçois un jeune homme, sur un cheval dont la robe brune de l'équin brille au soleil. Mes yeux détaillent le cavalier qui le monte, il a des cheveux courts blonds, de loin je ne distingue pas la couleur de ses pupilles. Il semble grand, musclé avec des épaules larges et puissantes. Il me remarque et me fait un signe de main en guise de bonjour, je lui rends aussitôt et fais volte-face, ne voulant pas l'opportuner avec ma présence dans ce terrain privé.

Je retourne à ma voiture, un peu intriguée par cette rencontre. J'ai toujours aimé faire du cheval et peut-être est-ce un ranch ? Je laisse libres mes pensées sur ce mystérieux garçon et déverrouille ma portière.

Un bruit de galop se fait entendre dans mon dos, et je sursaute avec surprise. Mes joues s'empourprent quand je l'observe arriver vers moi, ne m'attendant pas à ce qu'il me suive. Aussitôt, je mets mes sens en alerte, j'ai la fâcheuse tendance à me méfier de tout le monde.

Il est encore plus imposant de près, à moins est-ce à cause de la hauteur de son équin ?

— Bonjour.

Il a une voix masculine et profonde, il descend avec grâce et je me rends compte qu'il mesure au moins une tête et demie de plus que moi. Je plonge dans un regard bleu hypnotisant, de la couleur d'un ciel d'été. Il a un visage fin, un petit nez et une bouche pulpeuse dont une barbe de quelques jours l'entoure. Il porte une tenue de cavalier avec les grosses bottes noires assorties.

Le cheval m'observe et hennit, en s'approchant lentement de moi. Fascinée par la taille et la musculature imposantes de l'équin, je tends ma main. Mes doigts entrent en contact avec sa fourrure et je souris, essayant de donner confiance à l'animal avec des gestes doux. Son cavalier m'observe avec des yeux ronds.

— C'est étonnant, d'habitude Polack ne se laisse approcher que par moi. Visiblement, il est intrigué par vous. Je m'appelle Erik et vous ?

J'ai toujours la main sur l'encolure de l'animal et sourit, ce dernier semble apprécier mes douces caresses.

— Erza Eveel. Je m'excuse d'être entrée dans votre propriété, je réalise. J'ai l'habitude de courir ici, mais je ne suis jamais allée aussi loin...

Il hoche la tête.

Jamais je n'aurais cru que ma vie allait basculer avec la rencontre de ce jeune homme... 

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 03, 2022 ⏰

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Erza EveelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant