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Deux semaines s'étaient écoulées depuis ma rupture avec Éric et je me sentais toujours aussi mal. Néanmoins, j'essayais de ne rien laisser paraître en présence de ma mère et de mes amies. D'ailleurs ces dernières me rendaient visite de temps en temps. Je leur avais dit pour Éric le jour d'après mon arrivée chez ma mère. Elles avaient été tristes pour moi. Je me rappellais encore de la phrase que Vanessa m'avait sorti au téléphone :

- De toutes les façons, ce chiot vert ne te méritait pas.

Qu'elle traite Éric de "chiot vert" m'avait arraché un sourire ce jour là. Quant à lui, je n'avais plus aucune nouvelle. J'avais pris le soin de bloquer son numéro pour ne plus recevoir d'appels ni de messages. Je souffrais intérieurement parce qu'il m'arrivait d'être tentée de l'appeler mais à la dernière minute je me ravisais. Il me fallait absolument tenir ferme dans ma décision bien que c'était difficile à supporter parce qu'il me manquait énormément. Il m'arrivait de penser à lui pendant mes moments de solitude. Je me perdais dans nos lointains souvenirs. Je nous revoyais fous amoureux l'un de l'autre. Je repensais à tous les moments de bonheur que nous avions partagé. Je me remémorais ce fameux jour où nous avions fait l'amour sur la plage. Ça avait été l'un des moments le plus beau de toute ma vie. Je me demandais à quel moment cette passion avait cessé d'exister entre nous ? Sans que je ne comprenais pourquoi, il sortait maintenant de moins en moins avec moi, rentrait de plus en plus tard, ne répondait plus au téléphone. Je le soupçonnais même de me tromper. Notre quotidien était devenu un enfer. Chaque jour, c'était dispute sur dispute. Il rentrait tard, je l'attendais, je l'enguelais puis on faisait l'amour. C'était désormais ça notre routine et comme je l'aimais, je lui pardonnais à chaque fois ne voulant pas le perdre. Je m'étais sans cesse accrochée à cette relation qui me faisait énormément souffrir en espérant que tout redevienne comme avant mais rien n'avait changé.

Je me résignais à oublier tous ses souvenirs tandis que ma mère fit son apparition dans le salon.

- Bonjour ma chérie dit-elle

- Bonjour maman. Tu vas quelque part ? dis-je en désignant son accoutrement.

- Oui je vais à un club de lecture. Je m'y suis inscrite il y'a un mois et je dois bien avouer que ça me détend.

- Ça m'a l'air intéressant.

- Oui c'est très instructif. Tu devrais t'y inscrire.

- Un jour peut-être.

- Ok. Je ne rentrerai que ce soir c'est-à-dire dix-neuf heures. N'hésites pas à m'appeler si y'a le moindre soucis.

- D'accord maman.

Elle me fit la bise et s'en alla. Quelqu'un frappa à la porte juste après son départ et je me levai pour ouvrir.

- Que fais-tu ici ?!? Demandai-je à la fois étonnée et en colère

Éric se tenait à l'entrée de la porte.

- Tu me manques Lynn. J'aimerai qu'on discute.

- Va t'en !!! On a plus rien à se dire.

Aussitôt je voulus fermer la porte mais il bloqua l'entrée avec son pied.

- Laisse moi entrer. Je veux juste discuter.

- T'es sourd ou quoi ?!? Je t'ai dit qu'on avait plus rien à se dire maintenant dégage de chez moi ou j'alerte les voisins !

- Ok pas la peine d'en arriver là. Je vais m'en aller. Je voulais juste que tu saches que je regrette tout ce qui s'est passé entre nous ces derniers temps. Je pense constamment à toi depuis que t'es partie. J'aimerai que tout rendre dans l'ordre.

- C'est un peu trop tard je pense. dis-je sèchement

- Je comprends. C'est mérité mais je me suis rendu compte que je tenais énormément à toi le jour où tu as franchi la porte de l'appart.

- Ne t'avise plus jamais de remettre les pieds ici et rends moi ce service, disparaît définitivement de ma vie. C'est possible ? Merci dis-je avant de claquer la porte.

J'entendis ses pas s'éloigner et il ne m'en fallut pas plus pour m'effondrer. J'avais terriblement mal au cœur si bien qu'il se serra dans ma poitrine. Je venais  définitivement de couper les ponts avec Éric alors que j'avais encore des sentiments pour lui. C'était ma propre décision et je savais qu'il le fallait si je voulais être à nouveau heureuse un jour. Alors pourquoi je me haïssais de l'avoir repoussé ? Je me résolus alors à penser qu'il avait pris une place bien trop importante dans mon cœur que je ne l'aurais imaginé.

Retour inattenduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant