Chapitre 14

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Nous nous sommes abrités dans un restaurant. Je mourrais de faim et je n'arrêtais pas de me plaindre. Naruto a donc décidé qu'on aille dans un resto de rue pour déguster des nouilles, son plat préféré. Le cadre est agréable et rempli majoritairement de personnes de la classe moyenne. Il y'a aussi des gens en costumes qui sortent de grosses voitures mais personne n'est regardé étrangement. La propriétaire est une vielle femme répondant au prénom de Mōmō. Elle est très gentille. Depuis notre arrivée, elle discute avec chaque client. Elle leur demande comment ils trouvent les plats et ceux-ci complimentent sa cuisine les bouches pleines, le visage en joie.

Nous attendons nos commandes. Deux bols de ramens et une assiette de crevettes. Notre table est située près d'une grande vitre qui nous permet de voir l'extérieur. Pendant que Naruto vérifie ses mails, je regarde les gouttes d'eau qui tombent sur Konoha. La pluie chante une douce mélodie qui adoucie mes oreilles. Je me sens apaisée. De l'autre côté de la couche de verre, la circulation est bouchée. Les conducteurs klaxonnent comme des fous. Les phares de leurs voitures brillent comme des lucioles au milieu de l'obscurité qui s'est formée. Il est presque dix-huit heures.

Une serveuse apporte nos commandes. Elle les pose sur la table. Un nuage de fumée qui porte une odeur fabuleuse se forme au-dessus des plat. Je tousse expressément pour attirer l'attention de Naruto. Il s'en rend compte et range son téléphone. Ses yeux me regardent avec tendresse alors que ses lèvres m'offrent un sourire qui illumine son visage. En voyant la nourriture, des étoiles remplissent ses pupilles bleue. Il a le visage émerveillé. Il se caresse les cheveux puis se frotte les mains.

- Bon appétit Hinata, me dit-il surexcité comme un gamin.

À cet instant, j'ai juste envie de lui dire que je le trouve séduisant et de le remercier car grâce à lui je passe de beaux moments avec lui. À peine j'ouvre la bouche pour lui parler, il me met un morceau de viande sur la langue. Je mâche délicatement l'aliment. C'est un régal. Je prends mes baguettes pour commencer à manger. Naruto mange tellement vite. Il a de la soupe au coin des lèvres ainsi que des morceaux de viande. Je me sers de ma serviette de table pour lui essuyer la bouche. Mon geste l'étonne. Il lève des yeux vers moi avant de sourire.

- Tu prends vraiment ton rôle de meilleure amie très au sérieux. Je devrais le faire moi aussi. Allez ! Je vais te donner à manger.

- Je...je peux le faire toute seule Naruto...

- Je sais mais écoute ton meilleur ami. Laisse ses baguettes, dit-il en me prenant mes couverts entre les doigts.

Je me laisse faire. Il commence par une crevette et me la met dans la bouche. Celle-ci est encore chaude. J'ouvre grandement ma bouche pour m'aérer.

- C'est chaud, c'est chaud !!

- Euh...bois un peu d'eau... ça va passer, panique-t-il en me tendant un verre d'eau.

J'exécute. Nous continuons à manger tranquillement. Après le dîner nos ventres se retrouvent gonflés comme des ballons. Nous sortons du restaurant car l'heure du dîner chez ses parents approche. Je n'ai même plus la place pour une graine de riz. Je me demande ce que je fais me mettre sous la dent là-bas. Je n'ai pas envie de passer pour une personne mal éduquée en refusant de manger.

Naruto m'a proposé de me déposer chez moi pour que je puisse me changer. Il est précisément dix huit heures dix lorsque sa voiture se gare devant mon appartement. Je descends rapidement de sa voiture puis je me tourne pour lui dire au revoir. Une fois qu'il est parti , je rentre à l'intérieur. Complément épuisée à cause de la journée, je m'allonge sur le la canapé en poussant un grand soupir. Allongée comme un cadavre, la fraîcheur de ce début de soirée me porte jusqu'à un sommeil presque profond.

Mon téléphone sonne. Encore ces cloches de malheur. Qui a mis une alarme ? En tout cas ce n'est pas moi. Je me réveille en sursaut, fâchée contre mon appareil. Si c'était un être humain, je l'aurais frappé ! Il ose me réveiller alors que je suis en plein rêve. Un rêve pas comme les autres puisque Naruto était à l'intérieur. Je me frotte les yeux avant d'éteindre l'alarme. En regardant l'heure je me rends compte qu'il est presque vingt heures. La voix de madame Kushina me demandant d'être au dîner à vingt heures agresse mon cerveau. Zut ! Je vais être en retard. Et moi qui bavait déjà sur mon canapé. Je prends ma tête entre mon visage. Je m'insulte d'être une idiote avant d'aller me préparer. Je fais tout à la vitesse maximale.

Je suis prête quelques minutes plus tard. Je sors comme une furie afin de grimper rapidement dans un taxi. J'en trouve un assez vite. Je monte à l'intérieur. À cause de la précipitation, je ne me suis pas maquillée. Je prends mon matériel de maquillage pour me donner une belle gueule, c'est le strict minimum.

- Alors madame. Où est-ce que je vous dépose ?

- Où ? Chez Naruto, réponds-je en me traçant un trait de liner.

- Vous rigolez ou quoi ? C'est qui ce mec ? Donnez moi une adresse. Ne me donnez pas un nom, mon gronde-t-il.

Je suis trop occupée à tracer mon liner. Je suis concentrée sur le rétroviseur même si je ne vois pas très bien. Je le rate. Il ressemble plus à du gribouillage qu'à autre chose. J'ai honte, terriblement honte. D'un autre côté cela m'énerve. C'est dans des moments comme celui-ci que je comprends les cours de coloriage du primaire. C'était bien évidemment pour nous à appendre à ne pas déborder lorsqu'on se maquille. La vie avait tout prévu. Et moi qui rate une vulgaire ligne. Mes mains tremblent et je ne peux les calmer. Ce n'est pas de leur faute mais la mienne. Je me suis mise dans cette situation stressante toute seule.

- Eh oh ? m'interpelle le chauffeur.

- Euh... désolée. Vous connaissez ma résidence de la famille Uzumaki ? C'est là-bas que je vais.

- Vous avez de la chance que je la connaisse. Je vous aurais foutue dehors sinon ! crit-il avant de démarrer. " Chez Naruto", marmonne l'homme. Encore une paysanne.

Son insulte me va droit au cœur. Moi ? Une paysanne ? J'ai appris dans l'une des meilleures écoles de Konoha et sans prétention je suis une grosse tête remplie de culture. Je souhaite lui balancer mes diplômes à la gueule mais ce ne serait pas nécessaire. Je canalise mon énergie pour me maquiller. J'essaie tant bien que mal de me rendre présentable mais les mouvements de la voiture me dérangent. Elle n'a aucune stabilité celle-là ! On dirait presque ce chauffeur le fait exprès. Quelques heures de route plus tard, il se gare devant un grand portail décoré avec des guirlandes lumineuses et des fleurs. C'est tout simplement magnifique. On se croirait dans un conte de fée et moi qui gâche tout avec ma tête de grenouille.

Je descends du véhicule et lui tends l'argent. Il me l'arrache en m'insultant. Lorsqu'il est bien loin, je lui fais un doigt d'honneur.

- C'est toi le paysan ! Tu as de la chance que je sois une personne bien éduquée !

Mon cri réveille l'atmosphère endormie dans le calme de la soirée.

Un amour presque parfait Où les histoires vivent. Découvrez maintenant