chapitre 6

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Je suis désormais à quelques centimètres de lui mais son parfum m'accueille déjà. Il sent vraiment très bon. C'est envoûtant. En me voyant, il se lève et me tire la chaise d'en face. Je n'arrête de sourire nerveusement. Ma gourde au téléphone me revient en mémoire. Une fois que je suis confortablement assise, il retourne à sa place et range sa tablette dans une mallette. Ses yeux bleus océan se concentrent sur moi.

- Ce n'est pas gentil de raccrocher au nez, entame-t-il sur ton moqueur. Je me suis pris une baffe. Je n'avais pas terminé de parler.

- Je suis désolée. Ce n'était pas mon intention. C'est juste que je n'avais plus de réseau, mens-je en étant la plus crédible possible.

Je lui sors mes yeux scintillants comme une gamine innocente. En prime, je souris. Il en fait de même.

- Vous êtes très jolie, je ne suis pas déçu. Je me demande pourquoi un homme oserait vous tromper. Vous suffisez largement.

Sa mère lui a donc parlé de ma rupture avec Saï. Et moi qui voulais ne pas passer pour une imbécille me voilà devancée. Il me voit sans doute comme une petite fleur fragile et c'est pour cette raison qu'il est aussi gentil avec moi.

- Oui, je me le demande aussi. Une partie de moi se dit que c'est de ma faute et que j'ai dû mal faire quelque chose pour qu'il décide d'aller voir ailleurs.

-  Rassurez-vous, vous n'y êtes pour rien. Cet idiot ne mérite pas tant d'attention. En tout cas, c'est une bonne chose que vous m'ayez contacté. Mon objectif sera de vous changer les idées.

- C'est gentil. Vous êtes adorable...

Un serveur se ramène. Naruto ajoute une autre tasse de café et moi un latté au chocolat et une part de tarte aux framboises . Je ne me sens pas d'attaque à prendre de la caféine. Nous ne tardons pas à être servis. En quelques minutes seulement, nos commandes nous rejoignent sur la table.

- Alors, que faites-vous dans la vie ? lui demandé-je pour briser le silence.

- Je suis un homme d'affaires. Je fais dans tout tant que cela me permet de doubler mon argent. Je suis investis dans les causes humanitaires. J'ai ouvert plusieurs centres de loisirs pour les enfants et une maison de retraite pour les personnes âgées.

Quel palmarès. Je trouve que les gens riches qui sont investis pour aider les personnes dans le besoin sont tout simplement incroyables .En plus, il a l'air jeune. Il a dû travailler dur pour en arriver là.

- Quel âge avez-vous ?

- J'ai vingt-cinq ans et vous, parlez aussi un peu de vous, me lance-t-il avec un regard de braise.

- Je suis diplômée en marketing mais je n'ai pas encore trouvé un travail. Mon rêve est de travaillé dans une entreprise pas forcément connue pour prouver ce que je vaut. J'ai vingt-deux ans.

Il m'écoute attentivement en buvant son café. Dès que j'ai terminé, je prends une gorgée de mon latté. Le blond pose sa tasse sur la table et sourit.

- Vous détestez les riches ?

- Non, pourquoi cette question ?

- Eh bien vous dites que votre rêve est de travailler dans une entreprise non connue. J'en déduis que celles qui le sont ne vous plaisent pas.

- Il y'a des gens qui ont vraiment besoin d'aide pour se faire connaître. Les entreprises exposées aux médias n'ont pas besoin de ça. Le monde leur est plus favorable parce qu'ils ont de l'argent justement. Je ne les déteste pas mais je ne me sens pas à ma place auprès d'eux.

- Je n'ai pas grandis avec une cuillère en or dans la bouche. J'ai travaillé d'arrache-pied pour devenir l'homme que je suis aujourd'hui. Certaines choses prennent du temps et quand on arrive à nos fins, on profite juste du fruit de notre travail. Personne n'est vraiment favorisé. Derrière chaque grande entreprise il y'a une personne qui a passé des nuits blanches et qui a cogné à plusieurs portes qui se renfermaient devant elle . Je n'exclus pas le fait que certains y arrivent plus facilement que d'autres. Est-ce là une injustice d'être chanceux ?

C'est la première fois que je vois les choses de ce point de vue. Naruto n'a pas tort. Il est vraiment bien éduqué et connaît de quoi il parle. J'aimerais avoir eu une seule opportunité de réussir mais c'est le désert dans ma vie professionnelle. Je n'ai même pas eu une seule offre d'emploi. Je suis la fille la plus malchanceuse de la terre.

- Arrêtez de trop réfléchir, je suis sûr qu'un jour vous prouverez votre valeur, me sort-il de mes rêvasseries.

Je prends une bouchée de tarte. C'est délicieux, je reviendrais ici avec Tenten pour qu'elle y goutte. Naruto reste silencieux et me dévore du regard, sans cesse et sans-gêne. Je me sens comme une œuvre d'art qu'on admire. soudainement, je commence à trembler. Je stresse car je suis intimidée quand on me regarde avec autant d'insistance. Surtout qu'il s'agit d'un bel homme. J'agis comme une adolescente devant son flirt du lycée. Je salis accidentellement ma robe blanche.

- Merde ! crié-je en regardant la tâche. Quelle conne !

Mes cris n'attirent pas l'attention. Naruto est le seul spectateur. Il doit être gêné d'être vu avec une fille sans classe comme moi. Je le regarde pour voir sa réaction. Il est plutôt à l'aise et ne semble pas incommodé par mon comportement.

- Je reviens tout de suite, dis-je plus calmement en allant vers les vestiaires.

Je rince et frotte abondamment le tissu. Mon cerveau me remontre comment j'ai réagi devant Naruto juste pour m'humilier encore plus. Au bout d'un moment j'arrête car je vois que mes efforts me servent à rien. Je m'assois sur le sol et je me sens triste sans comprendre pourquoi. Quelqu'un frappe à la porte. Je me ressaisis vite et me lève.

- Est-ce que ça va ? m'interroge Naruto inquiet.

- O...oui... j'arrive, rétorqué-je avant de rire pour le rassurer.

- Je peux rentrer ?

Je ne veux pas qu'il me voit dans cet état. Je me rince le visage et j'arrange ma coiffure. Mon reflet dans le miroir ne me plaît plus. J'ai l'impression d'être moche et hideuse. Je m'appuie sur la paroi du lavabo faite de marbre. Ça y est, je viens de comprendre pourquoi Saï m'a trompé. Je ne suis pas comme les autres femmes. Je ne travaille pas et je ne sais me tenir devant les gens de la haute société. Pourtant j'essaie mais tout tombe dans l'eau car je suis maladroite. Naruto s'en est rendu compte à l'instant.

Naruto ouvre timidement la porte. Il me guette depuis l'extérieur.

- Puis- je rentrer ?

- Oui, murmure-je.

Il rentre en avançant lentement vers moi. Son sourire me réconforte aussitôt.

Un amour presque parfait Où les histoires vivent. Découvrez maintenant