Vague a l'âme (Terminée)

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"Je nous croyais immortels. Je pensais pouvoir prendre mon temps avec toi. La vie est faite de surprises, d'imprévus. Puis un soir tout a basculé, je t'ai perdu et je devrais vivre avec ton souvenir alors que te savoir loin moi me tue." Louise

Elle & Lui,

Jason se tenait debout devant le canapé à une distance raisonnable de Noam. Le loup face à lui voulait lui faire la peau. Le blond ne bougeait pas d'un pouce, il n'était pas armé et était donc une proie facile. Noam s'approcha, seulement quelques mètres les séparaient. Jason était incapable de bouger, son corps ne lui répondait plus alors que son instinct lui hurlait de fuir le plus loin possible. Alors que le loup allait se jeter sur lui un autre canidé couleur sable l'intercepta en l'attrapant par le flanc. Fou de rage Noam poursuivi le loup. 
Jason entendit Dylan et Louise dévaler les escaliers. Les deux adolescents le fixaient avant de s'approcher de la porte-fenêtre. Jason les imita et pu observer des dizaines de loups autour de la propriété. Il était bien incapable de savoir qui était un allier ou un ennemi. Il reconnu au loin Gaïa à son pelage aussi noir que la nuit. L'Alpha se trouvait face à un loup un peu plus grand qu'elle, l'œil de la bête était traversé par une trace de griffure. 

Gaïa n'entendait plus les bruits autour d'elle. Tout son esprit était concentré sur son père. Hell voulait lui faire la peau, le détruire. Et ce n'est pas sa partie humaine qui allait l'en empêcher. Les deux parties ne faisaient enfin plus qu'un. Sa force n'en était que plus décuplé. Dans sa vision périphérique, elle voyait d'autres combats. Des corps tombés, ces loups qui aveuglements avaient suivi son père avec pour unique but le pouvoir. Gaïa était forte, car elle devait protéger sa famille, sa meute. 
Son père s'approcha d'elle mais la louve grogna en signe d'avertissement. Ce combat se terminerai sur la mort de l'un d'eux. Il n'y avait aucune autre issue possible. Et la louve en était sûre c'est elle qui allait gagner.

Sans attendre qu'il attaque en premier, Gaïa s'élança avec ses pattes arrières et se jeta sur son père. Elle réussit à la faire tomber sur le dos et même à lui infliger un coup de griffe sur le dos. Le loup la renversa avant de se relever. Gaïa en fit de même en se placer face à lui. Le loup se mit à tourner autour, l'Alpha l'imita en grognant. Les deux se jaugeaient attendant une perte de concentration ou un faux mouvement de l'autre. Cela faisait des années que Gaïa rêvait de le tuer alors elle n'allait certainement pas perdre un jeu de patience. Elle avait plus à perdre qu'il n'aura jamais. Le loup noir finit par se jeter sur l'Alpha, il n'allait pas continuer à lui tourner autour. La taille de la louve, lui permit de se baisser assez pour éviter l'attaque de sn père. Souplement, elle se retourna et attrapa la gorge du loup noir qui venait à peine d'atterrir sur ses pattes. Sortant ses griffes tranchantes comme des poignards, il les enfonça dans le poitrail de l'Alpha, la faisant grogner de douleur et de frustrations. Elle n'avait pas encore réussi à lui briser la nuque. Gaïa s'éloigna de quelques pas avant de lui sauter à nouveau dessus et de planter ses crocs exactement au même endroit. Mais le loup s'y attendait il se poussa sur le côté en poussant sur la tête de la louve pour qu'elle s'écrase au sol. Il lui attrapa une des pattes mais la louve sortit ses griffes en ignorant la douleur. Le père lâcha, ne voulant pas lui laisser l'occasion de lui faire un sourire similaire au joker. Gaïa continua de griffer tout ce qui était à sa portée. La douleur fit fermé une demi-instant les yeux au loup noir quand un corps percuta son arrière-train. Il n'en fallu pas plus pour qu'Hell ne saisisse l'occasion d'attraper la gorge de son ennemi. La mâchoire bien refermée, la louve serra de plus en plus. Elle ne lâcha pas quand elle sentit les griffes l'attaquer au flanc. Elle n'entendit pas les cris de supplications, ni ceux d'agonies. Le seul son qui parvenait à ses oreilles et le doux bruit que produisait les tissus qui s'arrachait et des os qui se brisaient sous la puissance de sa mâchoire. La tête de son père finit par rouler à ses pieds quand Hell eut finit de grignoter sa gorge. Le sang giclait encore alors que le corps s'écrasait dans un bruit sourd. 
Il venait d'être tué par sa propre création. Gaïa la gueule en sang espérait pouvoir savourer sa victoire en hurlant à la lune. La tête levée vers l'astre la louve fut coupée par un cri de douleur qui déchira la nuit. 

L'Alpha se tourna vers la provenance. Elle ne connaissait que trop bien la personne qui l'avait poussé. Avançant en faisant stopper tous les combats, elle fendit le champ de bataille. Elle tomba face à Dylan et Noam qui se battait. Son ancien bêta avait les crocs plantés dans le ventre de Dylan. Celui-ci vacilla alors que l'Alpha sauta sur le dos de Noam et arracha sa tête avant de l'envoyer valser au loin. Dans une parfaite synchronisation, le corps de Noam et Dylan s'écroulèrent. 
Marie s'approcha en courant, Louise essayait d'arrêter le saignement avec ses mains mais rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Marie s'assit à côté de Louise et prit la main de la jeune femme. Il n'y avait plus rien à faire. Mais le loup au pelage maintenant carmin avait un étrange sourire de bonheur. Il semblait paisible, prêt à accueillir une mort salvatrice. 

"Je meurs en vous protégeant, qui a-t-il de plus beau que cela ?" interrogea la voix de Dylan dans la tête de tous les loups

Son cœur ralentissait alors que les pleurs de Louise s'élevait. La blonde était incapable de se retenir. C'était trop dur, elle avait l'impression de perdre une partie de son âme. Gaïa s'approcha d'eux et posa son museau sur celui de Dylan. Ce soir, la meute perdait un frère, un fils, un ami. Et le ciel dégagé sembla le comprendre car il se couvrit d'épais nuages. La pluie se mit à tomber par petites gouttes. Mélangeant le sang à la terre.

"Ne pleure pas Louise, je ne suis pas triste de partir comme ça, je ne voudrais mourir d'aucune autre manière. Je ne te l'ai jamais dit mais tu es la plus belle qui me soit arrivée. Je t'aime depuis que je t'ai vu la première fois. Je t'aimerais toujours. C'est toi qui nous a trouvé une famille et je pars en paix car je l'ai défendue ."

Ce fut les derniers mots que prononça Dylan avant de fermer les yeux à jamais. Au même moment un éclair déchira le ciel. Cette victoire avait le même goût amer qu'une défaite. Et rien ne fut plus pareil après ça.
Quelque chose se brisa en chacun d'eux.