Raph 5

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La première goutte qui tomba, fut la dernière preuve de son ivresse.
La deuxième goutte qui tomba, fut la deuxième erreur de sa jeunesse.
La troisième goutta qui tomba, fut le recueil même de sa souffrance.
Et toutes ces gouttes tombées plus tard, laissant une tache rougeâtre sur le drap de couleur nacre, n'étaient que mépris et colère, le reflet de ses méfaits.
Pour avoir voulu arrêter, et pour avoir toujours rechuter, ne lui dites plus de se relever.
Quand la quatrième goutte tomba, c'est un soupir de soulagement qui vint combler le blanc.
Quand la cinquième goutte tomba, ce n'était déjà plus un choix.
Quand la sixième goutte tomba, il pleura.
Et quand la septième goutte tomba, il était presque à genou, à supplier d'être aidé.
Mais dans quel monde pourrait il oser demander, alors que les plus souffrants savent la fermer.
Et comment appeler à l'aide, dans un monde qui lui même a besoin d'aide.
Comment s'exprimer dans ce monde où l'on est juger même sur notre programme télé.
Comment ne pas rester dans l'ombre, dans ce monde qui s'ennivre dans la pénombre.
Quand la huitième goutte tomba, le masque se brisa, les larmes ne cessèrent plus et la haine l'emporta.
Quand la neuvième goutte tomba, le silence le gagna.
Quand la dixième goutte tomba, la mort était une certitude, plus une connerie a laquelle il pensait pendant ses heures d'études.
Quand la onzième goutte tomba, la fouille commença.
Somnifères trouvés, plus de sang versé. Une dernière larme, un premier sourire et sa destinée était bouclée.

Recueil d'histoires lambdaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant