Prologue

4 0 0
                                    

Une petite fille brune, les cheveux longs était assise sur un vieux canapé en compagnie d'une femme d'une trentaine d'années, très certainement sa mère vu le regard tendre qu'elle lui portait. En face d'elles en guise de fond sonore une télé diffusait les infos sur un écran grésillant.

-La fonte des glaces dut au réchauffement climatique trop longtemps ignoré, a provoqué diverses catastrophes naturelles qui dévastent et touchent de manière désastreuse tous les pays du monde. A petit feu les...

Le présentateur, l'air grave, faisait défiler en fond des images toutes plus atroces les unes que les autres. Des paysages défigurés, ravagés par les éléments, des populations miséreuses, affamées, blessées, délogées par ces cataclysmes naturels. La femme tentait de garder son calme face à sa fille en ne montrant aucune épouvante. Mais la petite fille traumatisée, la peur brillant dans ses iris, la regarda droit dans les yeux avant de la questionner avec une voix des plus innocente.

- Maman, c'est bientôt la fin ? On va tous aller au ciel ?

On pouvait ressentir tout son effroi rien qu'au timbre de sa voix chevrotante. La mère ne sut pas quoi lui répondre pour la rassurer, complètement déstabilisée par sa question. Alors en retour elle l'a pris dans ses bras, une douce étreinte maternelle afin de lui murmurer tendrement à son oreille.

- N'est pas peur Shanna tous se passera bien.

Mais la mère ne croyait pas un mot de ceux qu'elle venait de prononcer. Son mensonge était pourtant nécessaire pour apaiser l'inquiétude croissante qu'elle pouvait lire sans mal dans les prunelles de son petit ange. En dehors de ces murs le monde était à feu et à sang, elle voulait simplement préserver son enfant de toutes les horreurs qu'il abritait en cette période. La femme relâcha son étreinte pour pouvoir serrer entre ses doigts tremblants les petites mains frêles de la fillette, bleuies par le froid.

- J'ai pas envie que tu partes comme papa. J'ai pas envie, j'ai pas envie, j'ai pas envie...murmura Shanna en répétant ces derniers mot encore et encore de façon tout en enfouissant son visage dans le creux de la nuque de sa mère.

- ...Non j'ai pas envie. Sa voix devint toujours plus nébuleuse à cause des sanglots qui montaient. La femme lui déposa un doux baiser sur le haut du front en lui essuyant d'un geste tendre la larme qui perlait au coin de son œil.

- Ne t'inquiètes pas tout ira bien. Ajouta-t-elle avant de lui tendre un bonnet tissé avec un délicat coton couleur bordeaux. Il appartenait à ton père. Prend le et ne t'en sépare jamais, comme ça il sera toujours là avec toi, d'une certaine manière. La mère tremblotait non seulement à cause du froid mais aussi à cause des efforts qu'elle faisait pour retenir aux mieux ses sanglots. La petite compressa de toute ses force le bonnet contre son cœur avant de l'enfiler soigneusement.

Il était tard, la lune radieuse avait déjà remplaçait le soleil, et le ciel constellé de mille lueurs s'était recouvert d'une épaisse obscurité, semblable au voile d'une veuve qui enveloppe le visage pâle et meurtrie de l'esseulée. Alors Shanna se rendit mollement à son vieux lit usé où elle recouvrit son corps maigre d'une fine couverture qui ne l'isolait ni du froid, ni de ce monstre sous son lit. Tout enfant à son croque-mitaine, mais ces temps si les pauvres petits devait également affronter les monstres du monde réel. La période était durs pour tout le monde, elle n'épargnait personne, et cela elle en avait bien conscience malgré son jeune âge. Les sains-et saufs ou plutôt les survivants, serraient les dents en faisant mine de ne pas être anéantie par les événement horribles qui affluaient par vague. Cette attitude ils avaient dû rapidement l'adopter et ce en traversant de rudes épreuves à leur dépend. Mais malgré le froid de cette nuit là et de la multitude de pensés sombres qui lui envahissaient l'esprit, Shanna parvint à trouver le sommeil même si ce fut après avoir passé de longues minutes à le chercher. Se tournant et se retournant entre ses draps fins tout en ressassant les malheurs du monde.

Plus tard dans la soirée, elle fut brusquement réveillée par le bruit sourd que fit le claquement de la porte de sa maison étriquée, lorsqu'on l'enfonça sauvagement. Puis plus rien, une image noire, brouillée, des chuchotements inaudibles et ce grand flou.

Eternity begins now  Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant