Chapitre 69

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 Lorsque la tempête cessa, le brouillard de sable s'estompa et dévoila d'immenses barres d'immeubles qui se dressaient au loin, éclairées par la lueur fantomatique de la lune. Finalement après près de quatre jours de marche dans le désert, ils pouvaient enfin espérer retrouver un semblant de civilisation. Jerem, Maxime et tous ceux qui c'étaient égarés dans le tempête se réunirent à nouveau. Les loups solitaires c'était rassemblaient en une meute puissante, dont leurs pas étaient plus que jamais guidaient par l'envie d'atteindre cette ville, qui tendaient vers eux ses routes cabossées et usées par le temps.

Ils l'atteignirent en moins d'une heure et demie grâce à leur marche déterminée. A l'approche de la ville ils découvrirent un tout autre paysage, différent sous bien des aspects à celui qu'ils c'étaient imaginé.

Contrairement à une ville grandiose abritant une vie grouillante où hommes et femmes vaquent à leurs occupations de façon frivole. Il se retrouvèrent plonger au milieu des carcasses d'immeubles, accompagnés d'un silence lourd, plombant. Une atmosphère étrange, perturbante, presque malaisante. Aucune lumière, seulement des rues désertes et des commerces abandonnés aux vitrines saccagées. Il n'y avait pas de vie. Une citée morte, aussi déserte que les plaines qu'ils venaient de traverser.

Jerem, à la tête du groupe, s'engouffra d'abord dans les quartiers en périphérie, puis s'enfonça petit à petit dans les ruelles plus étroites et bien plus sinueuses du centre. Les autres le suivirent sans poser de question mais néanmoins avec beaucoup d'appréhension. Leur cœur battant en rythme résonnait comme d'un seul palpitant. Unis dans ce dédale sombre, où ils se perdirent dans le noir de minuit, ne sentant pas toutes ces pairs d'yeux qui se rivaient sur eux.

Lentement ils se rapprochaient du cœur de la ville. Ils ne croisèrent personne, pas une âme. Cependant Jerem avait cru apercevoir des silhouettes furtives à travers l'obscurité, qui filaient comme des ombres d'un bâtiment à l'autre. Il avait une désagréable impression, la sensation d'être épier. Les murs semblaient se refermaient un peu plus à chaque minute qui s'écoulait. Il se sentait de moins à moins à l'aise, mais il n'osa pas en parler aux autres par crainte de les inquiéter plus qu'ils ne l'étaient déjà. Car Jerem l'avait bien vu. Cette peur dans les yeux de ses compagnons. Certes ils le suivaient sans contester mais ils demeuraient tout de même déstabilisés par ces ruelles désertées et crasseuses, baignées d'un éclairage lubrique.

Cette responsabilité Jerem la haïssait. Se dire que leur survie dépendait uniquement de ses choix, le rendait anxieux. Il était le seul à prendre les décisions depuis que Matt et Shanna l'avait abandonnés. Les autres n'osaient pas prendre la tête du groupe, aucun ne donnait son avis. Même Steeve qui par son caractère rebelle aimait bien s'imposer et refuser de se soumettre à une quelconque autorités, ne se risquait pas à prendre les initiatives. Sûrement qu'ils étaient encore tous trop marqués par ce qu'ils avaient vécu ou plutôt par ce qu'ils avaient affrontés, pour se résigner à prendre les devants.

Il portait donc son fardeau, esseulé, en silence. Toutes ces expériences, ces morts, la perte d'Aloïs, l'avait profondément saccagé. Mais pour le moment il devait mettre de côté ses traumatismes, les enfouir loin très loin dans son esprit

Il devait impérativement se concentrer sur la situation présente car en se perdant dans ses pensées, il ne remarqua pas qu'ils étaient désormais encerclés par les ombres de tout à l'heure. Le danger les guettait et il s'approchait à grands pas.

Eternity begins now  Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant