Jeremy rendait visite à Sam. Une semaine qu'ils ne s'étaient pas vu. Le bel homme toqua à la chambre 24 du service oncologie.— Oui?! Cria son ami à l'intérieur.
Jeremy poussa la porte.
— C'est la danseuse orientale. S'annonça t-il.
Sam explosa de rire.
— Enfin tu es la. Dit il en ouvrant ses bras.
— Tu m'as manqué. Répondit Jeremy en le serrant fort contre lui.
Sam avait la trentaine, les cheveux très courts, le teint pale. Il avait appris l'existence de son cancer il y a un peu près deux ans. Et depuis il ne cessait de faire des aller et retour à l'hôpital. Mais là il semblait mieux. Beaucoup mieux.
— Tu sembles en forme. Lui adressa le bel homme.
— Je le suis. J'ai eu des bonnes nouvelles du toubib.
— Dis moi ! S'impatienta Jeremy.
— Ce foutu cancer se barre enfin. Je vais enfin pouvoir reprendre ma vie la ou je l'ai laissé. S'enthousiasma Sam.
— C'est génial. Je suis tellement heureux. Sourit Jeremy avec émotion.
— Et je vais demander Rachel en mariage, et lui faire 3 ou 4 enfants. 5 si elle est d'accord. Énuméra le malade.
— Oh la... Ralentis ! Tu vas déjà sortir de cette chambre. Et ensuite tu aviseras. Dit il d'un ton amusé.
— Je suis si heureux. Je... Je suis si impatient. Je n'aspire rien de plus qu'une vie de famille la
plus simple qu'il soit.— Je te le souhaite Sam. Du plus profond de mon coeur.
— Et toi? Quand est-ce que tu vas me présenter celle qui à su te faire filer droit?! S'enquit Sam.
Daniela. Jeremy pensa directement à elle.
— Cette femme n'est pas encore née.
— Pff ! Tu dis toujours ça. Mais un jour tu te plieras comme nous tous. Tu finiras par tomber dans les filets d'une reine de l'amour. Et tu n'auras plus d'autres aspirations que de lui faire des marmots. Ajouta son ami en hochant la tête.
Jeremy leva les yeux au ciel en signe de désapprobation.
— Tu sors quand?
— Dans quelques semaines. Puis après c'est finis. Je devrais contrôler de temps en temps. Mais les médecins sont très optimistes.
— Va falloir qu'on fête ça. Dès que tu sors.
— Compte sur moi.
Jeremy et Sam s'étaient rencontré dans un bar il y a 7 ans. Et ils s'étaient lié d'amitié. Puis quand Sam avait eu connaissance du mal qui le rongeait. Jeremy avait été un soutien sans faille, une épaule solide, une rempart l'ayant aidé a traverser cette épreuve.
***
Jeremy venait de quitter son ami. Il traversait les couloirs du service d'oncologie. Il avait un visage pensif. Daniela encore et encore.
Il s'arrêta net en entendant une voix qui lui sembla familière, il se retourna machinalement. La silhouette d'un homme qui sortait d'une salle de consultation l'interpela.
— Je suivrais vos conseils docteur. Dit l'homme toujours de dos.
— Je vous demande de vous ménager. La situation est délicate. Lui adressa le médecin.
— Ne vous inquiétez pas.
— Dans ce cas la je vous revois la semaine prochaine monsieur Weber.
Puis le médecin disparut dans son cabinet.
Jeremy sentit ses jambes se figeaient. Le père de Daniela. Dans le service d'oncologie.Barney aperçut à son tour Jeremy et tout deux restèrent un instant l'un en face de l'autre.
— Je... commença Barney avant de baisser la tête.
L'homme semblait dévasté et incapable de prononcer un mot devant Jeremy .
— Allons nous asseoir. Proposa Jeremy sentant l'homme en face de lui, totalement désemparé.
Les deux hommes étaient assis sur un banc dans le hall de l'hopital. Barney avait le regard triste mais il ne disait rien.
— Daniela est au courant? Demanda simplement Jeremy conscient de la gravité de la situation.
— Je n'arrive pas à le lui dire. Souffla l'homme d'âge mur.
— Elle a besoin de l'entendre.
—Je ne peux pas lui dire que... je suis en train de mourir. Je n'ai pas la force. Lacha Barney les larmes aux yeux.
— Pourtant il faut le lui dire.
— Daniela a déjà été suffisamment traumatisé par la mort de sa mère. Je ne peux pas. C'est trop dur.
— Oui. Mais c'est parce que la perte de sa mère a été trop brutal.
— Non. Daniela était dans la voiture ce jour là. Quand leur voiture s'est fait fauché par un train. Elle était avec elle. Elle a tout vu.
Jeremy fut choqué par les mots qu'il venait d'entendre. Quelle genre de traumatisme était-ce? Jamais il n'aurai imaginé une telle chose.
Monsieur Weber essuya une larme qui coulait le long se sa joue ridée.
— Daniela a survécu car au moment ou le train les a percuté elle était partie récupérer son sac d'équitation dans le coffre. Moi qui lui ai toujours interdit de se détacher dans la voiture quand on roulait... sa mère lui a sauvé la vie en la laissant se hisser dans le coffre. Elle est restée bloqué à l'intérieur pendant 5 heures. On l'a pensé morte. J'ai cru tout perdre ce jour là.
Jeremy sentit son coeur se serrait. Il sentit les larmes lui monter. Quel genre de vie était-ce?
— Daniela a développé une forme sévère de claustrophobie après ça. Elle supporte très mal les lieux fermés. Prendre un ascenseur est si angoissant pour elle.
Jeremy comprenait enfin pourquoi cette femme avait réagis de cette façon la fois ou il l'avait volontairement bloqué dans l'ascenseur. Il s'en voulait terriblement.
Barney sortit un mouchoir pour essuyer son visage.— Ma fille est tout ce que j'ai. Et j'ai bien peur d'être tout ce qu'elle a. Je serai si apaisé de la voir entouré d'un mari aimant. Elle rêve d'avoir un bébé. Si seulement la vie lui offrait ce qu'elle désire.
Jeremy était sans voix. Il ne trouvait pas les mots justes. Ne savait pas que dire. Comment apaisé le chagrin de Barney?
Puis Barney se mit à rire en toussant.
— Je ne sais même pas pourquoi je te dis tout ça. Je passe pour un vieux monsieur chiant et ennuyant.
— Non pas du tout... Je suis si bouleversé que je ne trouve pas quoi dire.
— Tu sais fiston. Parfois les silences sont mieux que les mots.
« Fiston » c'était la première fois qu'on l'appelait comme ça. Et ce simple surnom le bouleversa. Il aurai adoré avoir un père comme Barney, c'est sur.
Puis les deux hommes étaient restés assis, parfois en échangeant quelques mots, parfois sans rien se dire.
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Amour sans attache
عاطفيةJeremy ne jure que par les histoires d'un soir. Daniela en a horreur... A la seconde ou Jeremy à poser les yeux sur cette jolie brune, pour lui c'était une évidence, elle succomberait à son charme, comme toutes les autres. Grossière erreur...