LÉNA OU UN ETRE PEU ORDINAIRE

Destination: Vert-Bois

Le jour de notre départ était venu. L'heure approchait. Thranduil déjà tout apprêté comme à son habitude, me réveilla avec délicatesse.

_ "J'ai préparé tout ce dont tu as besoin dans la salle d'eau afin de pourvoir à tes ablutions."

Je le remercia.

Lorsque j'eus fini ma toilette, je ne vis personne. Je pris mon manteau et l'enfila. J'ouvris la porte et je me précipita tête baissée à l'extérieur du talan. Je fus surprise par une silhouette si reconnaissable entre toutes.
Pourquoi m'avait-il attendue dehors?
Sur le pas de porte, mon époux m'attendait les bras croisés dans le dos.
Il se retourna lentement quand il entendit du bruit derrière lui.

_ "Quelque chose ne va pas?" Lui demandais-je.

_ "Rien de grave! J'étais plongé dans mes pensées. J'imaginais notre futur à Vert-Bois..." Il s'arrêta refusant d'en divulguer d'avantage puis, sur un ton plus las, il ajouta:
"Puis-je enfin espérer quitter ces lieux?"

Je lui répondis positivement d'un signe de tête.
De sa hauteur, il se pencha en avant et déposa un baiser sur mon front.

Nous devions descendre du mellyrn afin de rejoindre les autres membres du voyage.
J'arrivais devant la première marche. Je regardais les escaliers serpenter le long de l'énorme tronc. Il devait y avoir, à vue d'oeil, des milliers de marches.

_ "Combien y a-t-il de marches?" Dis-je par curiosité.

_ "Il doit y avoir une centaine. Je ne les ai jamais comptées."

_ "Ça en fait des marches à descendre." Je fus prise de vertiges et, instinctivement, je saisis le bras de Thranduil.

_ "Est-ce que tu vas pouvoir arriver jusqu'en bas?"

_ "Il va falloir! Je dois me prendre en main!"

_ "Très bien! Prends ton temps."
Me répondit-il compatissant.

Nous entamions notre descente infernale.

Ils étaient tous réunis. Thranduil et moi étions les deux derniers retardataires.
La caravane était prête au départ.
Nous restions plantés là devant eux, pendant un instant.

_ "Qu'attendons-nous?" Demandais-je par curiosité.

_ "Nous ne sommes pas totalement au complet. Il manque une personne."

Au même moment, une servante arriva avec un poupon dans les bras, saucissonné dans une couverture. Elle s'approcha de Thranduil et moi. Elle me tendit l'enfant mais il n'y eut aucune réaction de ma part, cela jeta un froid sur l'ensemble des personnes présentes.

_ "La voilà, enfin!" S'exprima Elrond.
"En tant que parrain, il est de mon devoir de lui souhaiter un bon voyage et de lui dire au revoir." Me sauvant ainsi d'une situation gênante.

_ "Faites donc!" Lui répondit Thranduil.

Il prit la princesse dans ses bras. Il l'embrassa sur le front.
Je regardais ce nourrisson passer de bras en bras. Les grands seigneurs elfes de la Lórien imitèrent Elrond puis elle retourna dans les bras de sa nourrice.
J'étais mal à l'aise en sa présence.

Un écuyer avait, au bout de sa longe, un majestueux cerf blanc. J'admirais cette magnifique bête.

Legolas se tourna en direction du vieux magicien.
_ "Faites-vous le trajet avec nous jusqu'à Mirkwood?"

_ "Malheureusement Legolas, je ne le peut."

_ "Où comptez-vous aller Mithrandir?" S'inquiéta Elrond.

_ "Voilà, Pour tout vous dire, je dois rendre visite à vieil ami. C'est bientôt son anniversaire. Il aime beaucoup les feux d'artifice. Chaque année, il attend ma venue avec impatience."
Il salua une partie de l'assemblée puis il vint vers moi.
"Ma jeune enfant, j'ai été ravi de vous avoir rencontré. Nos chemins se recroiseront, peut-être, un jour." Me Dit-il.