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J'ouvre les yeux quelques instants.
Je scrute la pièce.
Maman n'est pas là, ça ne sert à rien de me réveiller. Je veux juste dormir.

Le médecin est passé m'ausculter. Des soignants s'occupent de moi chaque jour.
Mr Edwards est là chaque jours.
J'ai conscience de tout, je suis sortie du coma. Je sais ce qui met arrivée.
Mais je n'ai pas envie de reprendre contact avec la réalité. La vie devant moi ne me plaît pas.
Je n'ai pas de raisons d'avancer.

Beaucoup de personnes essaient de me parler. De me booster.
Dans ses moments là, je ferme fortement les yeux et je me plonge dans mes souvenirs.
Ceux avec maman et avec papy.

Je ne veux pas vivre, je n'ai personne avec qui partager ma vie.
Je n'ai pas d'avenir.
Je n'ai que mes souvenirs, je sais ce que je vis.
Une dépression.

J'ai perdu mes repères.
Mon univers a volé en éclat.

Depuis 2 jours, je ne fais que pleurer. Je ne savais qu'on était capable de verser autant de litre d'eau. Ça doit être grâce aux perfusions qui sont attachées à mon bras.
Sur un coup de tête, je décide de les arracher.
La douleur me submerge. Je n'avais pas bougé intentionnellement depuis si longtemps. Même ma tête m'a fait mal.

Le mec qui remplacé Mr Edwards a hurlé comme un dingue quand il a vu le sang. Il est sorti en courant chercher du secours.
Je l'ai entendu appeler son chef pendant que les soignants reparaient mes dégâts.

Je prends conscience que les mois ont passés.
Je me rappelle ce que maman m'a soufflé.
《Vis ta vie !》

Sans un mot, je me remets en route. On me passe des examens pensant que le trauma crânien a laissé des dégâts sur ma capacité de parler.
Je les laisse chercher. Je n'en ai juste pas envie.
Après 3 mois de prise de conscience, je suis apte à sortir.
Je rejoins ma geôle. La prison, sa maison.
Ce n'est pas la mienne. Ça ne sera jamais chez moi.

Je reprends contacte avec mes amis. Je demande à certains si un changement de région ne leur plairait pas.
Mevin, Piétre et Ulrich me rejoignent.
Quand je les vois à la sortie du lycée.
Une vague de bonheur m'envahit.
Je leur saute dessus. Je pleure.
Je ne suis pas complète mais je retrouve une partie de moi.

Tous dévisage mes amis. Je le sais. Pas besoin de regarder. Je sens les regards pesant sur nous. Mais je m'en fiche.
Parce qu'ils sont une partie de mon univers.
Une partie de moi.

Très vite, je prends l'habitude de sécher pour être avec eux. Rire, parler.
Vivre simplement.
Ce que j'avais mis de côté depuis le départ de maman.
Je suis surveillée, épiée mais je m'en fous.

Piétre est celui que je peux qualifier de grand frère. Le plus protecteur.
Quand je sors du lycée, il fusille du regard toute personne nous regardant. Sachant qui a essayé de me tuer, il attaque toute personne laissant trainer son regard trop tardivement sur moi.
Mevin est plutôt le démon. Il me teste pour savoir jusque où je pourrais aller.
Ulrich c'est la raison. C'est mon petit ange.

Tout les soirs, ils me raccompagnent jusqu'à la porte de chez Edwards.
Parfois, je les emmène avec moi dans ma chambre.
Blotti dans leur bras, je passe une nuit sereine.

Ces actions déplaisent à Edwards. Surtout que je ne lui adresse aucune parole.
La dernière phrase que je lui ai dite a fait taire tout l'assemblée.
Il m'a coincé alors que je rentrais assez tard.
Il a essayé d'imposer son autorité devant ses petits soldats.
Il devait sûrement y avoir eu un rapport de mes activités juste avant.
Il a essayé de me parler et j'ai levé les yeux au ciel.
Il a menacé mes amis.
Je me souviens mettre planter devant lui  avoir plaqué mes mains sur la table et en le regardans dans les yeux, lui avoir dit :

_ si il arrive la moindre chose à mes amis, ici ou là-bas, sachez que ma dernière action sera de vous tuer. Vous savez ce qui est dommage ?  C'est que l'ordure tel que vous ça crève qu'après les bonnes personnes.

Je suis ressortie pour m'assurer qu'ils n'arrivent rien à mes amis.
Le lendemain, nous avons fait un tatouage commun.
Nous sommes liés à jamais.

papa Trop TardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant