Chapitre 3

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Le lendemain, il était clair que le Maréchal avait décidé de le mettre sur le droit chemin. Alors que les autres enchainaient les parcours du combattant et exercices d'extraction en tout genre à un rythme qu'Anton trouvait hallucinant, elle lui fourra une épée dans les mains en lui montrant les positions de base. Il tenta de l'imiter, sans jamais parvenir à la contenter, ce qui lui valut d'enchaîner les différentes positions pendant trois heures, sans repos, sous son regard inquisiteur. Elle faisait mine de veiller sur ce que faisait les autres, mais dès que son bras avait le malheur de faiblir, il avait le droit à une réplique cinglante sur son incompétence, son manque de motivation et sur la servitude à laquelle elle l'abandonnerait sans regret et faiblard comme il était, il n'y tiendrait pas deux semaines, pire elle pariait qu'il n'y tiendrait pas deux heures. Elle était décidément bien trop douce avec lui...

Le soir même, ils se retrouvèrent tous devant elle, le regard courroucé, fixant leurs airs exténués avec désapprobation. Elle leur aboya qu'ils n'avaient clairement pas le niveau et que personne ne quitterait la pièce avant d'avoir fait cent pompes et immédiatement. Tous, s'exécutèrent. Un soupir s'échappa d'entre les lèvres de Jillian, bien malgré elle. La réaction fut immédiate. Il fallait désormais exécuter cent cinquante pompes. Seul le silence lui répondit....

Anton sentait chacun de ses muscles le tirailler, et au bout d'une dizaine de pompes, il s'effondra. Il sentait le regard intransigeant de la rouquine sur lui pourtant ses bras ne pouvaient plus le porter.... Il entendit Walter s'effondrer quelques minutes plus tard, le souffle court, les bras endoloris... Revigoré par cet effort commun, Anton grogna, se redressa et reprit l'exercice, encore, avant de s'effondrer, encore. Il n'y arriverait jamais... Il sentait les larmes monter, la fatigue faire trembler chacun de ses muscles. Il devait être à une petite trentaine de pompes... Il resta un moment allongé sur le sol tentant de reprendre son souffle, puis recommença, en maîtrisant son souffle erratique de son mieux. Un raclement de gorge le fit lever la tête... Autour de lui, toutes les autres recrues réalisaient un salut militaire parfait... Il rebaissa la tête sur la paire de botte qui venait de se planter devant lui. Il ne fallait pas être un géni pour comprendre qu'il s'agissait du Maréchal et de sa légendaire moue désapprobatrice. Il serra les dents, réprimant un soupir. A sa grande surprise, la jeune rousse ne dit rien. Elle se contenta de rester devant lui. Il sentait son regard brûlant son dos, alors qu'il reprenait de son mieux, les bras tremblants. Trente-cinq, trente-six, trente-sept... Il avait mal partout, et s'effondra encore.

- Personne ne quittera les lieux, tant que le soldat Jolivel n'aura pas fini.

L'ordre tomba comme un énième coup de massue...

- Ne vous avisez pas de relaxer un seul muscle, soldats, ou demain, vous ne serez déjà plus des nôtres.

Anton tenta de se reconcentrer sur son décompte. Cent-cinquante, ce n'était plus si loin de quarante non ? Il reprit, encore. Et dû reprendre son souffle une nouvelle fois. Et il recommença, encore.

- Plus que cent, commenta tranquillement Le Maréchal. A ce rythme-là, on y passera la nuit.

Anton sentit clairement que cette remarque amusa certaines recrues. L'un dû pousser le vice jusqu'à sourire franchement car il eut le droit à un réplique cinglante et cinquante pompes à faire. Le dénommé Emile prit un malin plaisir à les faire le plus rapidement possible, lançant un regard méprisant et rieur à Anton au passage. Il se redressa alors que le nouveau n'avait avancé que de dix.

Il ne sut combien de temps cela lui prit mais il avait réellement l'impression que cela durait une éternité... Le silence était pesant, la tension, lourde et sombre. Seul le bruit de sa respiration erratique et de ses grognements d'effort brisait ce silence glacial.

PanzootiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant