Chapitre 20

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De retour dans ma chambre, je fais comme si de rien était. J'essaye en tout cas, mais mes yeux rougis témoignent suffisamment de mon état.

Mon frère, posté devant ma fenêtre, en simple bas de survêtement, a l'air ailleurs.

-Adrien, il faut qu'on parle. j'annonce doucement

Il se retourne, les yeux vides. La première chose que je remarque sont ses cicatrices sur son torse. Une longue cicatrice qui passe de son pectoral droit jusqu'à son nombril. Puis une marque, la même que j'ai sur ma hanche. Celle qui nous lit à jamais.

-Ce que je vais te dire, va être dur à entendre. me répond-t-il

-Je suis prête à tout entendre.

On s'assoit tous les deux sur mon lit.

-Quand on t'a enlevée à mes 9 ans, ils m'ont laissés seul dans notre maison. J'y suis resté pendant 2 jours, livré à moi-même. débute-t-il Une femme est venu me voir ensuite, comme si elle me connaissait. Elle m'a proposée du travail, me disant que notre père t'avait vendu à un homme et que je ne te reverrais jamais. J'étais perdu, je venais de perdre la seule femme que j'aimais qui était encore en vie. Alors comme un con j'ai accepté.

Il fait une pause, tandis que moi des flashbacks de mon passé envahissent mon esprit. Sûrement lui aussi.

-Elle m'a parlée de son trafic de drogues et de prostitution. Elle voulait que je sois son livreur, elle m'a dit qu'un enfant de mon âge passerait inaperçu. J'ai fais ça jusqu'à mes 15 ans. Ensuite, elle m'a demandée de me prostituer, et elle m'a fait chanter. J'étais devenu une pute de luxe, je m'occupais de vieilles femmes riches, d'hommes millionnaires qui n'assumaient pas leurs sexualités, il y avait de tous les genres. Il y a 2 ans, je lui ai dis que je voulais arrêter, que je voulais te retrouver et que cette vie était terminé pour moi. Elle l'a très mal pris, alors elle m'a enfermée dans cette cave où tu m'as trouvée. Deux fois par semaine, des hommes venaient me battre pour que je change d'avis. Ils me nourrissaient une fois par jour et s'amusaient à me toucher parfois. Voilà ce qui m'est arrivé depuis ton enlèvement.

-Pendant toutes ces années, tu étais avec elle? m'exclamais-je sous le choc

-Oui.

Je m'empresse de le serrer dans mes bras. Ce qu'il a vécu est horrible, je m'en veux de ne pas avoir été présente pour lui alors qu'il avait besoin de sa grande sœur.

-Elle est morte maintenant, et plus jamais je ne te lâcherais, je t'en fais la promesse Adrien.

-J'ai accepté ce qu'il m'est arrivé, aujourd'hui je souhaite juste oublier toute cette histoire et aller de l'avant. Avec toi.

Sa main dans la mienne, mes poignets sont à découvert. Honteuse, il fixe mes cicatrices.

-Comment se fait-il que tu sois venu me sauver les autres enfants et moi? demande-t-il

-Je suis espionne pour le gouvernement, et ce soir c'était ma dernière mission. Je devais juste sauver les enfants et tuer Sylvia, je ne savais pas que tu étais là.

-Et bien! On en a vécu des choses toi et moi. rigole-t-il doucement

-Je n'ai pas arrêtée de te chercher Adrien. Pendant 13 ans, je t'ai cherché partout, mais tu étais introuvable, comme si tu n'avais jamais existé! je m'écris les larmes aux yeux

-Je te crois Thaïs. me coupe-t-il directement On a grandi ensemble je te rappelle, c'est vrai que je ne t'ai pas vu depuis 13 ans mais je sais que tu ne m'aurais jamais abandonné. La seule raison pour laquelle je suis encore en vie aujourd'hui c'est parce que je savais que tu étais toujours vivante et qu'on se retrouverait un jour ou l'autre. reprend-t-il

-Je t'aime, et si tu savais comme j'avais hâte de te retrouver Adri'!

Dans les bras de mon petit frère, je pleure toutes les larmes que j'avais retenu toutes ces années. Je me suis toujours promis de rester forte, de tenir pour mon frère parce que je savais que mes efforts finiraient par aboutir. Et l'avoir dans mes bras maintenant, me font réaliser à quel point je suis soulagée de m'être battu pour retrouver la seule famille qu'il me reste, et que j'ai réussi.

Lendemain matin

L'avion atterrit dans moins de vingts minutes dans le hangar de l'agence. Je n'ai parlé à personne à part mon frère depuis hier soir. Nick ne fait que de me jeter des coups d'œil inquiet, mais je ne suis pas d'humeur. Je suis trop vidée d'énergie pour parler à qui que ce soit.

-Comment tu te sens? m'interroge Nick en s'asseyant à côté de moi

Bon, il a pas comprit le concept de "je veux rester seule".

-Bien.

-Tu n'as pas à faire semblant avec moi Théna, tu le sais.

-Je fais pas semblant. Si je te dis que je vais bien c'est que c'est le cas. Par contre, me ressasser sans arrêt que j'ai perdu ma soeur ne va pas m'aider du tout.

-Tu n'es pas seule, alors ne te renferme pas s'il te plaît.

Je le fixe, lui et ses yeux bleus envoûtants. Lui et son petit air inquiet. Lui et sa voix grave mais douce. Lui et ses mains d'une douceur infini qui ont saisit les miennes.

-Je me renferme pas Nick, j'ai plein de choses à gérer là c'est tout.

-Alors je vais t'aider. Explique moi.

Je le regarde, puis au bout de quelques secondes je rigole doucement. Il a une mine si sérieuse que c'est ridicule.

-Détends toi, tu vas avoir des rides sinon.

-Non mais je suis sérieux te moque pas!

-Ok ok. Je dois trouver un appartement pour Adrien et moi en priorité.

-Affaire réglé, vous venez tous les deux dans mon appartement. Quoi d'autre?

-Absolument pas. Je vais me débrouiller pour en trouver un toute seule.

-Accepte mon aide Théna. Je ne vis plus dans la maison familiale après ce qui s'est passé il y a deux ans, j'ai pris un appartement à Boston qui est trop grand juste pour moi. C'est une situation temporaire, jusqu'à que t'ai trouvé un appart pour Adrien et toi. Et puis ça me ferait plaisir de vous avoir à la maison tous les deux.

-Je vais y réfléchir. je souffle au bout de quelques secondes

-C'est pas un non, c'est déjà ça. Quoi d'autre?

-Faut que je fasse des papiers pour Adrien. Que je trouve du travail, à Adrien aussi.

-Ok attend. Arrête toi la, tu es beaucoup trop surchargé la. Un problème à la fois. Pour l'instant, savoure le fait que tu ne travailles plus pour le gouvernement et que tu es enfin libre. Et occupe toi surtout de ta santé mentale. Tu viens de perdre ta soeur, ne néglige pas cela.

-Je ne veux pas y penser pour l'instant. Mes valises sont déjà faites, dès qu'on arrive je vais voir le patron et je m'en vais.

-Je t'attendrais, vous viendrez chez moi et ce n'est pas négociable. Tu sais à quel point je suis têtu.

-Je le sais, et tu me connais moi aussi.

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Coucou! Désolé pour le retard j'ai eu beaucoup de problèmes a gérer. Je suis pas très fière de toi ce chapitre mais j'espère qu'ils vous plaira!

ThénaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant