Tome 2 : FORGIVE ME

9 - AARON

  Cette emmerdeuse qui ne manque aucune occasion pour me signifier qu'entre elle et moi il n'y a plus aucune chance m'a embrassé il y a trois jours. Elle l'a fait avant de fuir me laissant comme un con au milieu de mon appartement. C'est pour ça que je pousse les portes de l'université bien décidé à aller chercher des explications. Elle ne peut pas se jouer de moi de la sorte et s'attendre à ce que je ne fasse rien, bien sûr que je vais réagir. Du moins, dès que je trouverai la bonne occasion de le faire. J'entre dans l'amphithéâtre de notre premier cours en commun avec Mr.Hansen et me retient de jurer en voyant cette foutue gothique assise à côté de ma place habituelle. Je pourrais aller me foutre ailleurs au dernier rang, mais je ne suis pas du genre à éviter les conflits. Cette fille ne me fera pas fuir, personne ne me fera jamais fuir.

Je m'assois lourdement à sa droite et elle ne lève même pas la tête. C'est la seule personne de cette université que je ne connais pas et qui n'a pas l'air de me connaitre non plus. Personne ne l'a prévenu qu'il ne fallait pas me chercher ? D'habitude les nouveaux entendent rapidement parler de moi et m'évitent dans les couloirs.

- Pourquoi tu ne vas pas te foutre ailleurs la gothique ?

Elle ne relève pas la tête continuant à griffonner quelque chose sur sa feuille. Elle m'ignore, cette fille me tape sur les nerfs. Plus que toutes les autres, pourtant supporter les ragots de Kim pendant presque six mois n'était pas de tout repos.

- Tu m'entends ou en plus d'être une chieuse tu es sourde ?

Pour seule réponse, elle fait glisser sa feuille dans ma direction me permettant d'y lire ce qu'elle écrit depuis que je suis arrivé.

Ferme la badboy, il est neuf heure du matin et tu me fais mal à la tête.

Je relis plusieurs fois la phrase n'en croyant pas mes yeux. Je relève la tête vers elle alors qu'elle m'observe un sourire narquois traversant son visage.

- Foutue sataniste. Soufflé-je en froissant sa feuille dans ma main pour la jeter plus loin.

Elle pouffe bêtement et attrape une nouvelle feuille ne se vexant pas à l'entente des surnoms que je lui donne. Cette fille me déclare la guerre, elle ne la gagnera pas. Plus bas, Alyssa entre dans la salle et ne m'adresse pas un regard, elle va immédiatement s'asseoir au devant de l'amphithéâtre. Je laisse retomber ma tête sur mes bras de mauvaise humeur et ferme les yeux alors que l'enseignant se met à parler.

✶ ✶ ✶

  Les jours passent et je retourne à chaque fois m'asseoir à ma place dans le fond à côté de la gothique qui ne me décroche pas un mot. Tous les jours, l'emmerdeuse fuit le cours dès la fin de celui-ci ne me laissant pas le temps de l'intercepter. Elle m'évite depuis qu'elle m'a embrassé et ça a le mérite de me rendre morose. Alex m'envoie de ses nouvelles de temps en temps, il réapprend à utiliser ses jambes. Ce con va s'en sortir mais je le tuerai peut-être pour qu'il arrête de me demander si Alyssa se porte bien par SMS. Il se fout de ma gueule au moins une fois par jour dans des messages que je me contente d'ignorer, dès qu'il sortira de cet hôpital puant je me chargerai de son cas. Zack n'est venu qu'une fois dans le cours de monsieur Hansen ces trois derniers jours me laissant pour seule compagnie la gothique silencieuse posté à ma gauche. Autant dire que mes journées n'ont jamais été aussi merdiques. J'ai eu le temps de penser à ce que je dirais à Alyssa dès que je trouverai le moyen d'imposer une discussion entre elle et moi. Je lui demanderai ce qu'elle cherche à faire en se comportant comme elle le fait. Qu'est-ce qu'elle veut me prouver ? Est-ce que ça l'amuse de me rendre dingue en se foutant de moi ? Est-ce qu'elle veut vraiment ne plus entendre parler de moi ? Parce que ce n'est pas ce que j'ai compris quand elle m'a embrassé dans mon appartement. Et si sa seule excuse c'était pour me montrer qu'il y avait d'autres façons de trouver un moyen de ne plus avoir mal, je ne suis pas prêt de la croire. La source de tous mes problèmes actuels entre comme à chaque fois dans cet amphithéâtre la tête baissée et je jure à bout de nerfs.