𝐀 𝐁𝐄𝐀𝐔𝐓𝐈𝐅𝐔𝐋 𝐌𝐈𝐒𝐓𝐀𝐊𝐄

Chapitre 17

DALILAH LOPEZ

Je vais rencontrer les parents de Mathieu ! Je suis dans le bus. Je me suis bien habillée exprès pour l'occasion. Joséphine m'a dit que j'étais toujours bien habillée mais je trouve qu'aujourd'hui, ma tenue est mieux que d'habitude.

Je viens d'arriver devant la maison de mon copain. Je prends une grande inspiration avant de sonner. Mathieu vient m'ouvrir avec un grand sourire aux lèvres. Il m'indique de le suivre dans le salon, là où ses parents regardent la télé.

  Mon cœur se met à battre un peu plus fort quand je vois ses parents dans le salon. Le grand moment est arrivé.

  Ils se retournent en entendant nos bruits de pas. Je leur adresse un sourire timide.

— Maman, papa, voici Dalilah. Dalilah, voici mes parents, Katelyn et William.

— La fameuse ! s'exclame sa mère en se levant pour me prendre dans ses bras.

— Moi aussi je suis contente de vous voir, madame Johnson.

— Tu m'as appelée madame ? s'indigne-t-elle en mettant ses poings sur ses hanches.

— Je crois bien que la réponse est positive, je confirme, un sourire gêné.

— Mais quand même, appelle-moi Kate !

— Pas de souci.

— Et tutoie-moi, par la même occasion.

— C'est noté !

Des bruits de pas se sont fait entendre dans les escaliers puis un garçon d'une vingtaine d'années apparaît.

— Maman, tu sais où est mon haut Levi's ?

— S'il n'est pas dans ton armoire, c'est qu'il est à laver, mon chéri.

Il soupire avant de reprendre le chemin des escaliers.

— Tu vas où comme ça, Reese ? Viens dire bonjour, espèce de malpoli !

Il se retourne vers moi.

— Oh désolé, je ne t'avais pas vu !

— Reese, je te présente Dalilah et Dalilah, je te présente Reese, il a dix-neuf ans.

— Promis, je ne suis pas aussi idiot que Reese Wilkerson.

Petite référence à Malcolm in the Middle, je sens que lui et moi, nous allons bien bous entendre.

— Je m'en doute bien. Tu n'as pas l'air aussi agité que lui.

— Déjà, je n'espionne pas mon frère et sa petite-copine.

Référence à l'épisode où Malcolm sort avec Sarah, il marque des points. D'autres bruits de pas se sont fait entendre en provenance des escaliers et cette fois, c'est une jeune fille qui apparaît.

— Papa, maman, est-ce que je peux sortir ? Lisa m'a invitée chez elle.

— C'est d'accord, fait sa mère.

La jeune fille se dirige vers le porte-manteau pour prendre sa veste puis elle me croise en cours de route. Elle me sourit.

— T'es Dalilah, toi, non ?

— Oui, c'est ça !

— Je m'appelle Sarah, j'ai quatorze ans.

— Enchantée !

Puis elle s'en va enfiler ses chaussures et sa veste avant de quitter la maison.

— Bon, ce n'est pas que je m'ennuie mais je vais remonter, annonce Reese en reprenant le chemin des escaliers.

Kate me propose de prendre un jus d'orange puis nous commençons à parler toutes les deux.

— Et donc, t'es en Seconde ?

— Voilà, c'est ça.

— Il faudra que je rencontre tes parents un jour !

Plutôt ma mère.

— Bien-sûr ! Je pense que je les présenterai bientôt à Mathieu, maintenant que les choses sont un peu plus officielles.

Nous continuons à parler une bonne dizaine de minutes. Elle est très gentille et très causante.

— Faites comme si je n'étais pas là, hein, nous interrompt Mathieu en croisant ses bras.

— Mais on ne t'a pas oublié, on discutait juste ! s'exclame sa mère.

— Je peux récupérer Dalilah maintenant ?

— Bien-sûr, réplique-t-elle.

Je salue Kate avant de monter à l'étage avec mon copain.

— Ma mère a l'air de bien t'aimer et ça, c'est un gros point positif ! s'exclame-t-il en s'asseyant sur son lit.

— Tu m'aurais quittée sinon ?

Il hausse ses épaules alors je fais mine d'être outrée.

— Et ouais, si maman ne valide pas, c'est que ce n'est pas la bonne personne.

C'est exactement pareil de mon côté. Elle finit toujours par avoir raison.

— Viens chez moi demain, je te présenterai à ma mère et ma sœur. Je sais que tu connais déjà mon frère.

— Je le connais juste de vue, je ne lui ai parlé que deux ou trois fois.

Je m'allonge plus confortablement sur ses draps, ma tête posée sur un de ses deux oreillers. Je n'ai aucune idée de ce que sa mère prend comme lessive, mais elle sent très bon.

— On a fait quelques matchs ensemble mais ça s'arrête là.

— Ah ouais, je ne pensais pas.

— Carrément ?

J'hoche la tête en me décalant pour me coller à lui. Il passe son bras derrière ma nuque.

— Je ne fais pas de sport collectif alors je n'ai aucune idée de comment ça se passe, mais je pensais que tout les joueurs étaient amis.

— Quand tu fais ça depuis longtemps, ça marche mais je ne fais qu'avec le lycée depuis un an et il était déjà là Nathan alors il avait déjà ses potes. Moi, j'étais avec les nouveaux. J'ai beau être un mec et tout, les Terminales m'ont toujours intimidé. Surtout qu'il a deux ans de plus que moi et que c'est ton frère, je ne peux pas le décevoir.

— Mais il est gentil, il ne va pas te manger.

— On verra ça demain alors.

— S'il te fait la morale, ne soit pas étonné. Il veut faire comme les grands frères protecteurs dans les films.

C'est totalement le genre de mon frère. Il aime être un grand frère exemplaire et il s'inspire un peu de ceux des films. Mais il a aussi un don naturel de protection envers ma sœur et moi. Il fait bien son job.

Publié le 10/08/22